Trois mois, trois étudiants avec les salésiens au Bénin

8 août 2014

Trois mois, trois étudiants avec les salésiens au Bénin

Il y a un an, trois étudiants parcouraient le monde durant neuf mois pour rencontrer des missionnaires et partager leur vie. Ils ont passé trois mois au Bénin avec la communauté salésienne. Ils y découvrent le sens profond d’une mission auprès des jeunes.

 

 

 

« Vous serez accueillis par des Salésiens ? Bon courage… ». Aujourd’hui, nous comprenons mieux le demi-sourire amusé qu’un proche arborait en nous décrivant cette communauté avant notre départ. S’il est une chose sur laquelle personne ne nous avait menti, c’est le fait que les Salésiens sont des « durs au travail ». La preuve, le lendemain de notre arrivée, réveil à 6h20 pour notre premier jour de mission.

  

Chaque enfant est unique

Que ce soit dans la « baraque » d’accueil au milieu du marché ou dans l’un des deux foyers, notre travail est d’être éducateur pour ces enfants des rues, en conflit avec la loi ou placés par la brigade des mineurs. Tour à tour professeur, animateur ou simple présence, nous prenons vite conscience de nos limites face à ces enfants qui portent une histoire chargée de souffrances dont les cicatrices sont encore visibles.

 

« Qu’il est difficile d’aimer un jeune après
l’avoir vu tabasser un de ses camarades »

 

Qu’il est difficile d’aimer un jeune après l’avoir vu tabasser un de ses camarades de 8 ans ; qu’il est compliqué d’oublier son passé pour se rappeler qu’il est avant tout un enfant ! C’est pourtant là tout l’enjeu de cette mission : si ces « petits caïds » doivent être strictement encadrés, ils ont avant tout besoin de jouer, d’être enlacés, d’être aimés pour pouvoir grandir.

 

La mission nous rappelle aussi que nous sommes des « serviteurs inutiles » : le volontaire n’est jamais irremplaçable et ne travaille qu’en soutien d’une équipe locale et permanente.

 

 

 

Le projet

 

 

Il prend sa source en 2011 lors d’une rencontre FIDESCO, où Aynard, François-Xavier et Maxime entendent cette phrase : 

« A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l’aider en rien ».

 

A l’heure de faire des choix pour « réussir sa vie » ou « devenir quelqu’un « , nous avons ressenti l’appel à changer notre regard. Pour cela il fallait nous ouvrir à une réalité différente, partir loin et longtemps.

Au milieu de ce bouillonnement de couleurs, de rires et de religiosité à tout va, nous sommes heureux de pouvoir partager avec simplicité la vie spirituelle de la communauté salésienne. S’exprimant avant tout dans l’action éducative, leur charisme s’enracine dans l’eucharistie, les laudes, les vêpres. Cette prière communautaire et quotidienne est nouvelle pour nous trois et, si elle nous aide à trouver notre rythme et apaise nos cœurs, elle demande un vrai engagement pour l’habiter avec toujours plus de profondeur. 

 

L’Amorevolezza au Bénin

De notre passage à Porto Novo, nous retiendrons la découverte d’une œuvre que nous ne connaissions pas ou peu… la découverte d’un système éducatif laissant plus de part à la prévention qu’à la répression, à l’affection qu’à la distance. Aujourd’hui comme il y a 150 ans au Valdocco, les éducateurs et les frères partagent la vie de ces enfants en appliquant toujours les recettes salésiennes : le mot du soir, la messe, l’oratorio pour tous les enfants du quartier.

 

Des contemplatifs dans l’action

Nous gardons en mémoire cette capacité qu’ont les frères salésiens à être totalement immergés dans l’action tout en remettant le produit de ces actions à la grâce de Dieu… « Nous sommes des contemplatifs dans l’action » nous disait avec humour l’un des frères. Prier et agir, les deux sont inséparables ! Agir sans prier reviendrait à ne compter que sur ses propres forces et est donc voué à l’échec. Prier sans agir… ce n’est pas là le charisme des salésiens.

 

 

Aynard de Chevron Villette,
François-Xavier Denoyel
Maxime Lefebvre

 Propos recueillis par Hélène Boissière-Mabille

15 aout 2014

 

 

 

 

 

24 HEURES AU FOYER DON BOSCO

 

5h30 : Frère Donald et Arsène lèvent les enfants du foyer Don Bosco de Porto Nuovo pour le grand nettoyage du matin.

6h45 : Les laudes

8h : Les enfants arrivent pour suivre un programme de cours accélérés. Ils sont 80 à pouvoir ainsi débuter une scolarité gratuitement tout en continuant leur petit boulot l’après-midi.

 

10h : A 3 kms de là, temps d’étude sous le regard de frère Arsène. Au centre d’accueil de court séjour, les enfants réapprennent la vie en société et suivent une première scolarisation.

 

12h : Repas en communauté.

 

 

14h : Les éducateurs du foyer se retrouvent sous la houlette du frère Arsène, afin de prendre les décisions concernant l’avenir des jeunes : retour en famille ou maintien dans le foyer.

18h : Les maitres du foyer se transforment en coachs pour de grands moments de joie autour d’un ballon de foot.

 

 

16h : Pendant ce temps au marché, les baraques, lieux d’écoute et d’accompagnement dans les marchés de Cotonou, de Porto Novo et de Sémé-raké, accueillent les enfants des rues.

 

 

 

19 h 30 : La communauté remercie Dieu et la Vierge Marie Auxiliatrice.

20h30 : Le frère Arsène se rend au réfectoire des enfants pour le « mot du soir », et faire un court enseignement aux enfants sur les règles de la maison ou sur le sens de leur présence au foyer.

 

 

 

 

 

Pour aller plus loin

Foyer Don Bosco de Porto Nuovo

Le témoignage des trois étudiants sur leur site www.destinationrio.fr

 

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