Campus de Pouillé : un internat exercé avec style

14 avril 2017

Le Campus de Pouillé accueille une peu plus de 400 internes, étudiants, lycéens et apprentis. Quinze éducateurs sont présents à différentes heures de la vie d’internat. C’est quoi le style d’un éducateur d’internat ? Interview de Jean-François Potot-Dussine, responsable de l’internat de Pouillé.

Don Bosco Aujourd’hui : Quelles sont les qualités que tu apprécies chez les éducateurs de l’internat ?

Jean-François Potot-Dussine : Aimer ce que nous faisons. Un éducateur, ou une éducatrice, qui accomplit son métier sans l’aimer ne pourra aimer pleinement le jeune qui lui est confié. A l’exemple du Bon Pasteur (Jn,10), l’éducateur a une proximité avec les jeunes et les connaît, il est à leur écoute. Ensuite l’éducateur n’est pas isolé, il opère avec une équipe. Un collègue isolé est en danger et met en danger les jeunes qui lui sont confiés. Et enfin une bonne dose d’humilité nous est nécessaire ; cela nous permet de toujours apprendre, même d’un jeune.

 

D.B.A. : Quels sont les projets des jeunes de l’internat du Campus de Pouillé ?

J.-F. P.-Dussine : Nos collègues en charge de l’animation gèrent de nombreux projets et y associent les jeunes : la gestion du foyer, la fête de Don Bosco, la lutte contre le gaspillage, le tri sélectif. Il y a aussi les projets de la Commission de Vie Lycéenne, instaurée depuis l’an passé. Et comme nous sommes dans un internat scolaire, le tutorat.

 

D.B.A. : Y a-t-il des difficultés particulières dans la gestion d’un internat ?

J.-F. P.-Dussine : S’il fallait répondre à toutes les propositions et s’investir dans tous les projets, les éducateurs devraient doubler leurs horaires ! L’internat est un internat scolaire où les jeunes doivent avant tout privilégier leurs études. L’objectif premier est d’apporter un cadre et une ambiance de travail.

L’éducateur peut avoir la tentation de s’investir pleinement dans une série de projets au détriment de la gestion du quotidien. Cela se comprend volontiers par l’effet gratifiant de concevoir tel projet qui nous fait quitter un univers apparemment routinier mais ô combien nécessaire.

J’estime nécessaire le discernement dans le choix des projets ; il faut se questionner sur le pourquoi d’une telle action et ce qu’elle peut apporter au groupe concerné. Il faut qu’il réponde à un besoin et qu’il puisse s’évaluer tout au long de sa durée et en faire un bilan. C’est tout l’intérêt de la méthodologie de projet.

 

« L’objectif premier est d’apporter un cadre et une ambiance de travail. »

D.B.A. : Comment l’internat est-il porteur également d’une dimension spirituelle ?

J.-F. P.-Dussine : Le campus de Pouillé offre, au niveau spirituel, de nombreuses propositions. L’écoute, la bienveillance, doivent être présentes dans notre vie auprès des jeunes : savoir être au service, répondre aux urgences, être juste, essayer d’être d’humeur égale avec chacun, donner gratuitement du temps au jeune qui en a besoin, notamment quand il souffre. C’est tout cela qui est force de témoignage, dans toutes les petites choses de la vie.

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