Mineurs migrants : l’accueil dans le réseau salésien de Belgique

27 avril 2017

Aujourd’hui des milliers de mineurs migrants fuient leur pays en raison de la guerre, la pauvreté. Pour les accueillir, différents lieux du réseau salésien en Belgique, se mobilisent. Quel est l’accueil spécifique des mineurs migrants dans les maisons salésiennes ?

 

« Apprendre le français, c’est leur priorité »

Depuis plus d’un an, l’Institut Don Bosco de Tournai accueille cinq jeunes. Flore Dubois, professeur est à l’initiative de l’ouverture d’une classe FLE (Français Langue Etrangère) : « Ils suivent des cours dans toutes les matières : français, math et sciences, anglais, religion, gymnastique et mécanique, dessin et musique. Il y a un esprit d’entraide entre eux. Si quelqu’un n’a pas compris l’exercice, un autre vient l’aider. Les plus âgés sont motivés pour avoir un métier. C’est leur priorité, dans l’espérance de pouvoir demeurer en Belgique, une fois majeur. »

« Il n’est pas facile de gérer leurs comportements entre eux et avec nous »

A 200 km à l’Est, à Remouchamps, la directrice du Centre scolaire Don Bosco, Annie Michel, pointe un problème rencontré : « Nos deux classes sont surtout composées d’Afghans et de Syriens, peu de l’Est. Il n’est pas facile de gérer leurs comportements entre eux et avec nous. Nos règles sont difficiles à intégrer. Notre cadre leur fait violence. J’ai appris que dans leur pays, les enfants obéissaient aux règles de l’école mais, dans la période de 12 à 18 ans, les enseignants n’ont plus rien à leur dire. Il n’est pas facile alors pour ces jeunes d’intégrer nos règles. Ils les trouvent infantilisantes. Ils ont du mal à accepter l’autorité. Il est important que nous nous formions davantage pour intégrer leurs codes et éviter les malentendus. Malgré les difficultés rencontrées, ces jeunes ont une soif d’apprendre étonnante. »

« Il est important que nous nous formions
davantage pour intégrer leurs codes »

« J’ai décidé de m’installer. Maintenant, c’est ma maison. »

Le parcours de Saïdi, 14 ans, arrivé à l’Institut Don Bosco à Hornu il y a 6 mois pour fuir les talibans à Kaboul, illustre bien ces difficultés. Comment gérer les visites, respecter les consignes et les horaires quand la communication n’est pas facile ? Lors d’une rencontre, l’interprète lui dit : « Je suis très étonné. Aujourd’hui, tu as l’air apaisé. La dernière fois, tu étais en révolte. Que s’est-il passé ? » Et Saïdi de répondre : « Lors de la visite de ma tutrice, je lui ai demandé de changer de lieu d’accueil. Elle m’a répondu qu’elle ne changerait pas. Alors, j’ai décidé de m’installer. Maintenant, c’est ma maison. »

A 16 ans, Saïdi devra quitter le Centre Don Bosco de Hornu comme tant d’autres pour une autre destination. Il devra trouver « sa maison » ailleurs. Et qu’adviendra-t-il de lui quand sera prise la décision concernant son statut de réfugié ? Où posera-t-il ses valises ?

 

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