Volontariat salésien à Guînes et auprès des exilés de Calais : « Ce camp m’a profondément transformée, j’en ressors grandie, ancrée, plus forte »

2 août 2025

Volontariat salésien à Guînes et auprès des exilés de Calais : « Ce camp m’a profondément transformée, j’en ressors grandie, ancrée, plus forte »

Du 7 au 21 juillet, s’est tenue, dans la maison salésienne de Guînes et à Calais, le camp du V.I.D.E.S., le volontariat salésien France-Belgique, intitulé « Dépasser les frontières ». Quinze jours pour se former avant de partir en mission à l’étranger… mais aussi quinze jours à la rencontre des exilés de Calais. On vous explique. Et Mats et Marie-Alix, deux jeunes Belges, livrent leur témoignage.

L’ensemble scolaire Jean-Bosco de Guînes a accueilli une joyeuse troupe très internationale : les jeunes volontaires venaient de différents pays, Espagne, Belgique, Mexique, Syrie, Congo et… France bien sûr ! Et l’équipe ayant pour mission de les accompagner tout au long de ces 15 jours de camp V.I.D.E.S. est tout aussi internationale : Belgique, Mexique, Congo et France. Nous voici 9 pays, de 4 continents, ensemble pour deux semaines pour « dépasser les frontières » , nous enrichir des différences, découvrir d’autres cultures, d’autres manières de vivre et décrypter la réalité.

Six jeunes se préparent ainsi à partir en volontariat international longue durée dans différents coins du monde : Chili, Tunisie, Madagascar, Philippines, Albanie. Les autres vivront leur volontariat ici dans le nord de la France en allant à la rencontre et au service des migrants qui viennent prendre un temps de répit, l’après-midi, au Secours Catholique de Calais mais aussi en se rendant vers les femmes et enfants exilés accueillis à la maison Maria-Skobtsova.

Les jours s’enchainent joyeusement avec des programmes variés tournant autour de différents axes :

  • Apprendre entre nous, déjà si différents, puis en allant à la rencontre des exilés, à s’approcher les uns des autres dans un grand respect et ainsi, découvrir et vivre l’interculturalité : jeu de rôle, témoignages… Nous mesurons l’enjeu du phénomène migratoire et comprenons mieux ce que vivent ces frères et sœurs venus de loin, au péril de leur vie.
  • Mieux se connaître soi-même. Les qualités, compétences, trésors découverts en soi seront un point d’appui, un roc, pour s’apaiser soi-même, dépasser les difficultés durant le volontariat et offrir à l’autre le meilleur de soi-même.
  • Découvrir les fondateurs des congrégations salésiennes (Don Bosco, Marie-Dominique Mazzarello) mais aussi la pédagogie du système préventif, car le leadership salésien est un autre volet important de la formation.
  • Faire le point sur cette Europe aujourd’hui multiculturelle et comprendre notre rôle en tant que jeunesse européenne face au phénomène migratoire.

Mats, originaire de Belgique, était l’un des volontaires : « J’ai beaucoup appris et je ne vais jamais oublier cette expérience incroyable. Je me suis senti chez moi. Les exilés et nous, les jeunes, nous nous sentions chez nous. Je vous souhaite à tous de vivre une expérience comme cela, elle ouvre des portes. J’ai rencontré plein de personnes qui m’inspirent beaucoup Par exemple, un couple de personnes âgées qui est venu témoigner, ils accueillent dans leur maison 15 migrants. En racontant cela, ils avaient le visage illuminé, c’était tellement touchant que je me suis dit n’est-ce pas cela l’amour, la vraie amitié, la compassion réelle ? Ce témoignage m’a rappelé que l’amour véritable ne se dit pas seulement, il se vit, il se donne, il accueille. »

« Moi, je suis venue participer au camp à Guînes pour préparer mon volontariat local à Marseille, ainsi qu’un volontariat de longue durée en Albanie, explique Marie-Alix, 23 ans, Bruxelloise. Dès les premiers jours, j’ai compris que ce camp allait bien au-delà d’une simple préparation : c’était une expérience humaine, spirituelle et collective bouleversante. » Marie-Alix poursuit : « Passer deux semaines auprès des personnes exilées m’a bouleversée. Ce qui m’a frappée, c’est leur courage. Un courage silencieux, immense, qui force l’admiration. Leur histoire, leurs regards, leur dignité m’accompagneront longtemps. Ils m’ont appris qu’on peut tout perdre sauf l’essentiel : l’espérance. »

Mats a, de son côté, été très marqué par Rasta, le responsable du Secours Catholique à Calais : « Tous les exilés venaient vers lui comme s’ils le connaissaient depuis toujours, et lui, les bras grands ouverts, les prenait dans ses bras, comme si c’étaient ses enfants. Il nous a dit qu’il ne venait pas au Secours Catholique pour travailler mais pour aider les gens. C’est sûrement un travail qui ne paie pas grand-chose mais je vous assure il remplit les cœurs de bonheur. Merci de m’avoir confirmé ma vocation d’assistant social. »

Conclusion de Marie-Alix : « Ce camp m’a profondément transformée. Dans un monde où les mauvaises nouvelles dominent, où la peur et l’indifférence semblent gagner du terrain, nous avons vécu une parenthèse lumineuse. Une bulle d’humanité, de joie et d’espérance. J’en ressors grandie, ancrée, plus forte. »

Et de Mats : « Merci à tous pour ce camp qui a changé ma vie, vous devriez le vivre pour le comprendre. Et merci Don Bosco pour l’inspiration que tu as semé dans le cœur des salésiens et salésiennes qui poursuivent ton œuvre avec tendresse, joie et humilité. »

 

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