Aymeric Le Renard : « Le bateau est réparé. Don Bosco sur l’Atlantique, c’est reparti ! »

4 octobre 2025

Aymeric Le Renard : « Le bateau est réparé. Don Bosco sur l’Atlantique, c’est reparti ! »

Après l’interruption de la Mini Transat La Boulangère et la mise à l’abri des concurrents au Portugal, en raison du passage de l’ouragan Gabriele, les skippers ont largué les amarres le 30 septembre et se sont dirigés vers les Canaries, où sera redonné, le 25 octobre, le départ de la seule étape de cette édition de cette course en solitaire. Sur son voilier « Don Bosco, croire en la jeunesse », Aymeric y est arrivé ce samedi 3 octobre à La Palma. Avant le départ du Portugal, il a raconté son début de course. Un sacré début de course.

 

DBA : Aymeric, raconte-nous le début de course…

Aymeric : Je prends un départ très prudent. J’ai bien fait, parce qu’il y a déjà eu de la casse dès le départ. Il n’y avait pas beaucoup de vent, je traînais un peu à l’arrière. Puis en milieu et fin de nuit, le vent a commencé à monter et c’est passé rapidement à 18-20 nœuds. Donc là, c’était un bord de travers, le vent qui vient à 90 degrés. Pour aller vite, il faut mettre une voile à l’avant, le gennaker.

Là, forcément, avec mon bateau, j’arrive à rattraper les bateaux d’ancienne génération. Je fais une énorme remontée. J’avais beaucoup de bateaux à doubler, donc il fallait être hyper vigilant. C’était dur d’aller faire des sauts, et puis en plus, ça tapait quand même très fort.

DBA : Et là, c’est l’incident…

Aymeric : Oui, le vent est monté vers 20-30 nœuds. Le bateau continuait d’aller hyper vite, de plus en plus vite. Mais j’arrivais à bien gérer… jusqu’au moment où j’ai entendu un crac. Là, je vois le gennaker qui est complètement dégonflé, je me demande ce qui se passe. Je vais à l’avant en me disant, je vais remettre le bout dehors, et puis on va repartir. Et là, je me rends compte que la sous-barbe, qui relie le bas de la coque à l’avant du bout dehors et qui permet de le maintenir vers le bas, s’est arrachée…

Je me dis, tant pis, on met un peu la course en pause. J’en profite pour finir la nuit et dormir. Je me fais naturellement redoubler par tous les bateaux que j’avais déjà doublés. C’était un peu agaçant, mais bon, pas trop le choix ! Au petit matin, en bonus, j’ai failli me prendre un bateau de pêche, un gros bateau de pêche en plus, qui avait décidé de ne pas mettre son radar qui est passé à 10 mètres de moi !

DBA : Comment as-tu procédé pour la réparation ?

Aymeric : Le jour se lève. Il y a beaucoup de mer. Je me dis que ça va être compliqué de réparer dans ce temps-là. J’essayais de réfléchir à une autre solution que d’utiliser la sous-barbe, mais je n’en avais pas d’autre. J’ai fait des essais, je repars comme je peux, je commence à faire quelques milles. Et puis crac, ça reclaque !
Je vous laisse imaginer ces soucis techniques, la nuit qui est retombée, une mer bien formée, pas mal de cargos. Je vais essayer de passer tant bien que mal entre les cargos.
Il y a quand même un beau « poc » dans la coque. Mais je n’arrive pas à savoir s’il y a beaucoup d’eau qui rentre…

Au petit matin, j’ai pu regarder. J’ai vu que je pouvais le réparer, je me suis amusé à faire de la colle et du composite pour la première fois. A mi-journée du 24, mes problèmes sont à peu près résolus, la mer devient plate, il commence à faire beau, donc tout va bien. Je savais qu’on allait devoir passer au travers de la dépression. Celle dont, au moment du départ, on nous disait plutôt qu’elle allait se calmer.

DBA : à ce moment-là, la direction de la Mini Transat annonce l’arrêt de la course. Vous êtes déroutés pour éviter l’ouragan Gabriele, qui fonce sur les concurrents.

Aymeric : Oui, il y a un peu de stress qui a commencé à monter car on avait très peu de vent et la dépression, elle nous rattrapait. On était un petit groupe de bateaux, on se suivait, et on s’en est pas trop mal sorti. Le vent est revenu et on a fait route vers Peniche (port du district de Leiria, au Portugal). On a réussi à arriver à 4h du matin.

Aymeric à son arrivée au port de Peniche, au Portugal.

Le bateau est réparé. Mais, c’est vrai que j’ai quand même beaucoup perdu. Les moments où ça allait très vite, moi, je ne pouvais pas avancer, parce que je n’avais pas de speed. Donc, j’ai perdu beaucoup, beaucoup de distance à ces moments-là. C’était un peu rageant. Mais bon, tout va bien. On va réussir à aller jusqu’au bout. Merci encore à tous pour vos messages et encouragements. Don Bosco sur l’Atlantique, c’est reparti, direction les Canaries. Puis la Guadeloupe ! »

 

 

 

  • A noter que sur place, aux Canaries, des jeunes du réseau Don Bosco viendront à la rencontre d’Aymeric. Parmi eux, des jeunes du Valdocco Lille, mais aussi trois jeunes Libanais de la maison salésienne Don Bosco Fidar, Michelle, Joseph et Karen, âgés de 17 et 18 ans.
  • Il est encore possible de soutenir ce projet fou d’Aymeric qui navigue aussi pour soutenir l’association LAKOU BOSCO en Guadeloupe :
    https://www.fondationdonbosco.org/…/don-bosco-traverse…/

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