Une route salésienne vers Noël (4) : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu »

20 décembre 2025

Une route salésienne vers Noël (4) : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu »

Photo : Crèche réalisée par les élèves Daspa de l’établissement Don Bosco Liège

« Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu » (Is 7,10)

 

Quatrième dimanche de l’Avent, sur la route vers Noël, avec frère Alban Pelletier, salésien de Don Bosco, communauté de.

Frère Alban Pelletier.

On en aurait bien besoin, nous aussi, d’un signe de la part de Dieu ! Il nous est si difficile de continuer à espérer quand on entend autour de nous parler de guerre, de déclin économique, de crise climatique… Il est si angoissant d’être jeune aujourd’hui et de devoir grandir dans cette peur de l’avenir. Et sincèrement, j’ai moi-même du mal à voir comment « tout cela pourrait s’arranger ». Je manque de signes d’espoir. Comme le roi Acaz, je n’ose plus en demander : Dieu respecte trop la liberté humaine pour nous imposer une solution toute faite à nos problèmes. Et il semble que les interpellations des prophètes de ce temps, de Greta Thunberg au pape François en passant par Vanessa Nakate ou tant d’autres témoins dans notre quotidien, n’arrivent même plus à nous réveiller, à nous remettre en mouvement.

Et pourtant, Dieu lui-même insiste : il va nous donner un signe. Il ne nous laisse pas seuls dans la nuit. Sa proposition a de quoi nous surprendre : un enfant, un bébé, voilà le signe qu’il nous donne pour nous rappeler que « Dieu est avec nous ». A force d’en entendre parler à chaque Noël, nous risquons de ne plus réussir à entendre la profondeur de ce signe. Mais essayons de nous souvenir de la dernière fois où nous avons tenu un bébé dans nos bras. De l’émerveillement que nous pu ressentir quand nous avons vu son sourire. Des mille précautions que nous avons prises pour prendre soin de lui, conscients de sa fragilité. Des sentiments mêlés de gratitude et de responsabilité qui sont venus nous habiter. Oui, il y a quelque chose de merveilleux dans une naissance, nous sommes renvoyés à un mystère qui nous dépasse mais dont il nous appartient de prendre soin.

Et c’est donc comme un bébé que Dieu vient à notre rencontre en ce temps de Noël, pour nous rappeler à l’émerveillement et à la responsabilité. Oui, quelles qu’en soient les difficultés, cette vie est un cadeau, et aucun instant n’est vain s’il est vécu avec amour. Oui, Dieu nous confie cette vie si fragile, nous demande d’en prendre soin. Et il ne nous laisse pas seuls : il inspire encore en nous ce sentiment d’amour qui nous met en mouvement, il offre à chacun des talents pour transformer cet amour en actes, il nous donne des sœurs et des frères pour nous soutenir mutuellement sur ce chemin.

Alors, ce signe, un bébé, qu’est-ce que ça change ? Rien : je ne crois pas naïvement que « demain, tout va s’arranger » juste parce qu’un bébé est né, il est même plus impuissant que moi. Et tout : pour ce bébé, même si ce n’était que pour lui, je me souviens que ça vaut la peine de continuer à croire, à espérer, à aimer.

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