1995-2025, l’association Le Valdocco fête ses 30 ans au service des jeunes et des familles : retour sur les origines de cette aventure éducative hors du commun
9 mai 2025

Depuis sa création en 1995 à Argenteuil, Le Valdocco a transformé des milliers de vies en offrant aux jeunes en difficulté des espaces d’écoute, d’apprentissage et d’insertion. À l’occasion de son 30e anniversaire, l’association organise une journée dans son lieu d’origine, Argenteuil, le 28 mai 2025, rythmée par une conférence, une table ronde et des spectacles. L’occasion de faire le point.
Le Valdocco, c’est quoi ?
L’association intervient auprès d’enfants, d’adolescents, de jeunes et de leurs familles dans cinq territoires : le Val d’Oise, les métropoles de Lille et de Lyon, la ville de Marseille et celle de Nice). Elle est aussi active au niveau national par son organisme de formation continue, Valdocco Formation.
Présidée par la Lyonnaise Nicole Maillard, l’association mène son action dans les secteurs de l’éducation, la prévention, la médiation, la protection de l’enfance, la formation et l’insertion et s’inspire de la pédagogie de Jean Bosco.
Comment est-il né ?
Le début des années 90 fut marqué par la première vague de violences urbaines en région parisienne. Les deux premières cités touchées ont été la Dalle du Val d’Argenteuil (95) et la cité La Noë (à Chanteloup-les-Vignes, dans le 78). Les Salésiens de Don Bosco, réunis en chapitre en 1992, se sont sentis interpellés par cette situation et ont émis le souhait d’expérimenter une « nouvelle présence salésienne » dans un de ces quartiers, permettant de réactualiser le charisme de Don Bosco dans le contexte de la banlieue d’aujourd’hui.
Le père Jean-Marie Petitclerc fut mandaté pour une mission exploratoire. Les maires des deux villes, Argenteuil et Chanteloup, se montrèrent favorables à un tel projet de création d’une nouvelle association au service des enfants, des adolescents de la cité et de leurs familles. Mgr Jordan, l’évêque de Pontoise, fut également enthousiaste, d’autant qu’une petite communauté salésienne de quatre membres s’était installée, entre 1980 et 1983, dans un appartement de la cité HLM Emmaüs de Saint-Ouen-l’Aumône.
Au début de l’année 1993, une rencontre fut organisée à l’évêché de Pontoise entre Mgr Jordan, le père Gérard Balbo, provincial des Salésiens de Paris, et le père Jean-Marie Petitclerc. Le père Balbo souligna l’implication des Salésiens dans cette tentative d’actualiser le charisme de Don Bosco dans le contexte de la banlieue d’aujourd’hui. Mgr Jordan, lui, proposa de confier à cette nouvelle communauté la paroisse Saint-Jean-Marie-Vianney, dont le territoire comprenait la Dalle et le quartier des Coteaux.
Pourquoi choisir ce nom « Valdocco » ?
Valdocco fut évidemment choisi, en référence à l’action de Jean Bosco dans le quartier de Turin qui portait ce nom. Là où il a créé sa première œuvre. Mais ce n’est pas la seule raison ! Ce nom permettait aussi de marquer la volonté de créer du lien entre la cité du Val d’Argenteuil, qualifiée de dalle (VALD), et le quartier pavillonnaire des Coteaux plus favorisé (OCCO), alors que les tensions entre ces deux quartiers étaient assez vives à cette époque : Val + coteaux. Valdocco.
Qui furent les premiers salésiens ?
En septembre 1994, Pierre Gernez et Louis Joubert s’installent au 18 rue du Nivernais, à Argenteul. Pierre devient le premier curé salésien de Saint-Jean-Marie-Vianney et Louis, son vicaire. Est également rattaché à la communauté, Jean-Marie Petitclerc, qui vient de quitter (en août 1993), la direction du foyer Père Robert mais reste très engagé dans le diocèse de Bayeux-Lisieux.
L’association Le Valdocco est, elle, créée en 1995. François-Xavier Lescanne, qui habite dans le quartier et qui travaille au ministère de la Justice, en prend la présidence. L’association fonctionne avec des bénévoles, sous l’égide de Pierre Gernez, qui importe son expérience d’animation de rue qu’il avait anciennement menée à Angers dans le cadre d’ATD Quart-Monde, et du frère Paul-Marie Tsakala, jeune coadjuteur salésien africain. Le premier budget de l’association pour l’année 1995 s’élève à environ 500 euros !
1996 est l’année du lancement : le Pacte de Relance pour la Ville (PRV) est promulgué par Alain Juppé, alors Premier ministre, suite à la vague d’émeutes qui avaient atteint la banlieue Est et l’association Valdocco est retenue comme « association pilote » de l’expérimentation de ce nouveau programme, qui veut développer une approche globale des problèmes rencontrés. Elle reçoit une importante subvention. Le premier salarié est recruté : il s’agit d’Emmanuel Besnard, jeune regardant salésien. C’est le début de l’aventure.

A droite, Nicole Maillard, présidente du Valdocco.
Une aventure, qui trente ans plus tard, rayonne donc dans cinq grandes agglomérations françaises (la région parisienne, Lyon, Marseille, Lille et Nice. Le Valdocco emploie 120 salariés, mais compte aussi 130 bénévoles engagés. Il est en contact avec environ 1800 jeunes, suit environ 500 famille. Et environ 900 personnes ont été formées par l’organisme Valdocco Formation. Son budget approche désormais les 7 millions d’europs.
Le programme de la journée des 30 ans, le mercredi 28 mai, à Argenteuil, et les modalités d’inscription sont disponibles en cliquant ici.