Génération Campo (1) : le témoignage de Louise
1 août 2025

A l’été 2005, était lancé le premier Campobosco. Le démarrage est modeste : une équipe d’une douzaine d’animateurs motivés, salésiens, salésiennes et grands jeunes et, au final, seulement une quinzaine d’inscrits. Vingt ans plus tard, le grand rassemblement de la fin de l’été des 13-25 ans est un rendez-vous important de l’année. Et une véritable « génération Campo » est née. Tout au long de ce mois d’août, nous vous proposons le témoignage de certains d’entre eux. Aujourd’hui, Louise, originaire de Belgique, qui a connu son premier Campo à 13 ans et est désormais membre du « staff ».
Comment, depuis la Belgique, es-tu arrivée au Campobosco ?
Je suis venue au Campobosco parce que je fréquentais l’oratoire de Farnières. Sœur Stella gérait les projets et nous avait dit que c’était important d’y aller. Je ne voulais pas y aller car je n’avais pas d’amie de mon âge qui y allait mais ma mère m’a obligée à essayer une fois. Et depuis ce premier Campo à l’âge de 13 ans, je n’en ai jamais raté un seul. C’est mon 13e Campo cette année.
Le Campo, c’est une bulle de bienveillance. On peut arriver seul à ou à deux ou à six, on sent qu’on est accueilli, qu’on existe. Ça fait du bien quand on est ado. Pas besoin de se faire remarquer pour exister. On se sent encadré, entouré de beaucoup de personnes qui sont là pour nous.
J’ai trouvé la dynamique très intéressante : beaucoup de choses en très peu de temps. Le principe des ateliers était super chouette. On était tout le temps avec des jeunes différents car les équipes changent entre la fraternité, l’atelier, le grand jeu… On est tout le temps amené à être dans la rencontre. Je me suis fait beaucoup d’amis sur qui je peux compter aujourd’hui. On n’est pas sur nos différences, ce qui est important car à l’adolescence on est toujours à se comparer, au Campo, ce n’était pas le but. On n’y pensait même pas.
Et l’aspect spirituel, tu t’y es retrouvée ?
Au départ, je ne savais pas trop où j’en étais de ma foi mais je participais à tout (au Campo, on ne fait pas de marché, on participe à tout). J’y étais sans grand intérêt, sans m’impliquer. Pendant la veillée spirituelle, on me disait de me taire car je parlais avec mes amis, riais. Puis je me suis dit que je me gâchais des occasions, que c’était peut-être à moi de vivre ces célébrations à ma manière. Cela m’a conduite à découvrir qu’il y a plusieurs chemins pour vivre sa foi. La veillée spi est devenue mon moment préféré. En fait, je me suis autorisée à lâcher prise. Quand on est ado, on est critique, on veut des réponses. Après, on prend conscience qu’on n’a peut-être pas toutes les réponses à nos questions mais qu’on peut participer, on se dit qu’on n’a pas besoin de tout comprendre et qu’on peut s’intéresser et bien vivre ces moments-là.
Aujourd’hui, tu fais partie du staff, comment cela s’est fait ?
J’ai d’abord été jeune animée, puis volontaire. J’ai adoré mes années de volontaires. On s’était tous connus comme jeunes au Campo et on se retrouvait tous en tant que volontaires.
Au premier campo après le COVID, on s’est dit avec mes amis : on l’a vécu en tant qu’animés, puis volontaires, mais maintenant on aurait envie de participer à l’organisation (Quand on est volontaire, on prend conscience de l’organisation, ce qu’on ne voit pas quand on est animé). On est allés trouver Xavier et on lui a dit que s’il avait besoin de quelqu’un pour prendre le relais pour les préparations, on était disponible. On était quatre à faire cette démarche. On a reçu un message qui nous disait que si on voulait on pouvait entrer au staff.
C’est beau d’être dans l’organisation, d’être à l’origine de ce que les jeunes vivent. Comme j’adore les veillées spi, c’est l’équipe de préparation de cette veillée que j’intègre à chaque fois.
C’est au Campo, en 2014 ou 2015, que j’ai rencontré celui qui est devenu mon compagnon de vie.
Le Campobosco a été une expérience très porteuse pour moi. Quelque chose qui a participé à ma construction et à ma découverte de moi-même sous différents angles.
Texte : Joëlle DROUIN
Photo Thibault PRAS
Pour le site du Campobosco : cliquer ici.