« On a vu des dauphins ! » : après huit jours de mer avec l’association Diamond, Romain, lycéen lyonnais, partage son carnet de bord

8 août 2025

« On a vu des dauphins ! » : après huit jours de mer avec l’association Diamond, Romain, lycéen lyonnais, partage son carnet de bord

Ils ont embarqué à Carteret, dans la Manche. Et ont rejoint Ouistreham, dans le Calvados, après huit jours de navigation. Avec l’association Diamond, membre du réseau Don Bosco Action sociale, six adolescents âgés de 12 à 16 ans, originaires de Lyon et de Normandie, ont navigué, encadrés par Laurent, le skipper, et par le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, du 16 au 24 juillet. L’un d’eux, Romain, lycéen lyonnais, a accepté de nous confier son carnet de bord.

Jour 1 :
Nous nous sommes retrouvés ce matin à Caen pour reconstituer l’équipage au complet et avons rejoint Laurent à Carteret. Du fait de la marée, nous étions pressés par le temps et avons dû manger rapidement pour pouvoir partir. La première traversée fut courte mais intense. La mer était agitée, avec du courant et du vent au départ intense. Les nouveaux mousses ont eu un peu de mal et ont été quelque peu secoués, la légende raconte que c’était à cause des coquillettes du midi.

Nous sommes enfin arrivés à Diélette, notre première escale, où nous sommes allés pêcher à pied dans les cailloux. Mention spéciale à Félicien, qui a pêché un poisson et une étoile de mer.

Jour 2 :
Ce matin, le réveil a été plutôt matinal. Nous avons pris le large de Diélette sur une mer beaucoup plus calme que la veille. Nous avons mis le cap vers l’île anglaise d’Alderney. La mer tranquille a permis aux jeunes mousses de prendre un quart de barre. Les plus courageux sont allés se baigner dans l’eau fraîche de la Manche. Nous sommes ensuite partis à l’abordage de cette île où ils conduisent à l’envers et parlent un dialecte barbare. Jean-Marie a eu la bonté de nous offrir quelques livres pour acheter quelques bricoles.
Nous sommes rentrés ensuite sur le bateau et, ce coup-ci, tout le monde s’est baigné. On a découvert les talents de paddelistes de certains d’entre nous et la grâce des plongeons d’autres. Le soir, après un repas préparé en équipe avec amour et pas mal de curry, nous avons fait une veillée poker.

Jour 3 :
Ce matin, c’était la grasse mat : 9 h ! Nous avons fait quelques parties de tarot (Laurent nous a plumés… mais je soupçonne un peu de triche à un moment). Nous sommes partis à 12 h pour une traversée semblable à celle de la veille. Nous avons tenté de pêcher mais la pêche n’a pas été bonne. Sûrement la malédiction. Jean-Marie et Laurent nous avaient préparé une surprise, mais elle a avorté : des rafales auraient dû survoler de très près notre bateau, mais bon, ils ne sont pas venus.

Nous sommes arrivés dans le petit port d’Omonville où nous avons fait une petite balade avec un jeu, comme Jean-Marie les fait si bien. On en a vu de toutes les couleurs : sauté au-dessus de rivières, des fleurs pas au bon endroit, et des hélicoptères particuliers… Ce soir, après de magnifiques pâtes au camembert, c’est Boursicocote !!!!

Jour 4 :
Ce matin, c’était pêche à pied ! « Pêche », c’est un grand mot, mais ce n’est pas grave, l’important c’est de participer. En résumé, on est rentrés bredouilles. On a quand même pu se balader entre les cailloux, se baigner dans des « fosses ». Je ne sais pas comment on en est arrivés là, mais ça a fini en bataille de cailloux !

Nous avons ensuite pris la mer après le déjeuner pour rejoindre Cherbourg. Tous les mousses ont pris la barre à tour de rôle sur une mer plutôt tranquille pour changer. À Cherbourg, nous avons visité les rues piétonnes, les petits passages, etc. Puis les courses, moment mémorable : pas tant les achats, mais surtout le retour. Le pack de lait s’est explosé dans la rue, on a perdu deux bouteilles, le trottoir était blanc immaculé… Ce soir, on a fait un « 6 qui prend », jeu de hasard où les gagnants font croire qu’ils ont une stratégie.

Jour 5 :
Ce dimanche matin était festif, rendez-vous compte : grasse mat, 9 h 00 ! Après une messe domestique, nous avons refait un tour dans Cherbourg, mais bon, un dimanche, évidemment, tout était fermé. Juste après le repas, nous sommes partis pour la plus longue traversée jusqu’à présent, entre Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue. Et pour une fois, le vent nous a fait l’honneur de sa présence. Les barreurs expérimentés se sont bien amusés sur cette mer légèrement agitée, qui n’a pas fait peur à ceux habituellement malades. Le bateau au près penchait tellement que tout était sens dessus dessous dans les cabines. Et surtout : on a vu des dauphins !

Enfin arrivés à Saint-Vaast sans de trop grosses encombre, nous avons fait un petit tour sur le port. Ce soir, c’est « Petits meurtres entre amis »… Va-t-on rester amis ?

Jour 6 :
Ce matin, nous sommes restés tranquilles et nous nous sommes préparés à aller sur la petite île de Tatihou en bateau amphibie. Nous avons visité le musée de l’île, qui était très intéressant, avec de nombreux bateaux… un musée, quoi. Ensuite, nous avons fait un grand jeu. Ils étaient tellement à fond que le jeu, qui devait durer 1 h, était fini en moins de 40 minutes. Par la suite, nous avons fait quelques parties de cache-cache démentielles sur l’île.
Nous sommes rentrés grâce au bateau amphibie et, après avoir mangé, nous avons fait une veillée mafieuse où le mensonge était au rendez-vous.

Jour 7 :
Aujourd’hui, longue journée de navigation. Nous sommes partis à 10 h 30, juste avant que la porte du port ne se referme. La porte de Courseulles-sur-Mer ne s’ouvrait qu’à 20 h. Pour une fois, il y avait du vent, et avec le courant, nous avons commencé à filer sur l’eau comme un bateau de course, sauf qu’à cette allure, nous aurions dû attendre devant le port. Nous avons donc coupé les voiles et nous nous sommes laissés dériver par le courant.

Ce soir, en récompense : bowling !

Jour 8 :
Dernière navigation, hélas. Nous sommes partis de Courseulles pour notre destination finale : Ouistreham. Les jeunes marins ont pris pour la dernière fois un tour de barre sur une mer calme, comme à son habitude. Le port de Ouistreham est assez spectaculaire car, pour y accéder, il faut passer par une écluse. Bon, quand on est arrivés, cette fois-ci, on a eu un peu de mal à amarrer — une histoire de corde mal lancée, à ce qu’il paraît…

Cet après-midi, nous sommes allés nous baigner sur la plage. Une bataille de sable a fait rage, rappelant le passé sombre de ces plages normandes. Il en volait de partout. Ce soir, dernier soir : c’est repas de gala, un peu comme le paroxysme culinaire de cette semaine, avec des mousses de Saint-Jacques.

Jour 9 :
Et voilà, nous arrivons enfin au dernier jour, un jour d’au revoir et, n’espérons pas, d’adieu. Ce matin, grand nettoyage intérieur/extérieur. Je crois que je n’ai jamais autant frotté de ma vie pour enlever la mousse sur le pont. Ça valait bien une dernière glace offerte par le capitaine. Et puis, après manger, tout le monde est reparti d’où il était venu. Ça a dû faire un peu vide sur le bateau…

J’aimerais remercier énormément, de la part de tout l’équipage, Jean-Marie, évidemment, et notre skipper, Laurent. Et tous les gens de l’ombre de l’association Diamond, qui permettent à de nombreux jeunes de pouvoir découvrir la vie sur un bateau.

Romain

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