Table ronde auteur du père Fabio Attard, recteur majeur des salésiens, à Nice : « C’est en se laissant saisir par le cri des jeunes que l’on devient éducateur salésien »

16 novembre 2025

Table ronde auteur du père Fabio Attard, recteur majeur des salésiens, à Nice : « C’est en se laissant saisir par le cri des jeunes que l’on devient éducateur salésien »

Ce samedi 15 novembre, la visite du recteur majeur des Salésiens, Don Fabio Attard, a donné lieu à une table ronde où plusieurs invités ont témoigné de leurs liens avec Don Bosco et la famille salésienne. L’occasion aussi d’évoquer la question de l’accueil de l’autre, de l’accueil du jeune, à la manière salésienne. Don Fabio leur a répondu par trois mots : l’accueil, la confiance, l’amour. Verbatims.

Christophe Pinna, ancien élève de Don Bosco Nice, quadruple champion du monde de karaté : « C’est l’amour des adultes autour de moi à Don Bosco Nice qui m’a permis de m’en sortir. Don Bosco a toujours été mon repère. »

Olivia Salard, maman de Paul, pianiste virtuose, vainqueur cette année du concours européen de la Young Pianist Foundation : « Don Bosco nous a aidé à aider et à comprendre notre fils. Sans cet établissement je ne sais pas si il aurait eu son bac. »

Marie Jarry-Lacombe, directrice de l’association salésienne Le Valdocco, à Argenteuil : « Notre mission, c’est de prendre soin des adultes pour qu’ils puissent prendre soin des jeunes que nous accueillons au Valdocco. Une vraie écoute du jeune est indispensable pour l’accompagner correctement. »

Emmanuel Besnard, salésien de Don Bosco, éducateur spécialisé, directeur du Service de Formation des Maisons Don Bosco : « Ce charisme salésien permet de faire travailler ensemble des professionnels de l’action sociale, d’écoles et de paroisses. Le moteur de ce charisme ? La présence auprès des jeunes. C’est en se laissant saisir par le cri des jeunes que l’on devient éducateur salésien. C’est en se laissant saisir par le regard ajusté d’un collègue qu’on devient co-éducateur auprès des jeunes. »

En conclusion, Don Fabio Attard, recteur majeur des salésiens :

« Les expériences que vous nous avez partagé, elles nous parlent de qui est Don Bosco aujourd’hui. Et pas seulement ici à Nice, pas seulement à France, partout dans le monde. Je peux vous le dire, j’ai de la chance, j’ai déjà fait 12 ans dans le conseil général de la congrégation et j’ai pu visiter plus de 75 pays où les salésiens sont présents !

Il y a trois mots-clés que je retiens. D’abord, l’écoute. L’écoute, c’est le désir d’entrer dans l’expérience de l’autre. Quand une éducatrice rencontre une jeune élève, un jeune élève, c’est : comment ça va ? Comment ça va ? Nous comme adulte, nous nous présentons devant ce jeune avec le désir de rencontrer le mystère de la Vie. Oui, le mystère de la Vie. On contemple cette vie avec le potentiel qu’elle cache.

Le deuxième mot, c’est la confiance. On accompagne le jeune pour qu’il découvre toutes ses potentialités. Vas-y. Courage. Je suis là à ton côté. Courage. Regardez Don Bosco en 1854. Il se sent très seul. Il se tourne vers qui ? Vers ses jeunes, aujourd’hui on dirait les animateurs : est-ce que vous pouvez aider ? Est-ce que vous ne pouvez pas être ce chemin d’écoute et de confiance ? Et le jeune Cagliero dit oui. Il avait 16 ans. Les autres, encore moins : 15, 14 ans. La confiance.

Et le troisième mot : l’amour. C’est l’amour adulte. C’est l’amour qui aide l’autre à assumer ses responsabilités. C’est pour ça que dans le monde, il n’y a pas de culture, de religion, de manière d’être où l’expérience de Don Bosco, la pédagogie salésienne ne marche pas. Parce qu’au centre, il y a l’expérience du jeune. Et nous sommes des serviteurs, des adultes serviteurs, qui découvrons les potentialités du jeune. On essaie de créer une ambiance, un écosystème positif, où on leur donne la possibilité de découvrir et de grandir.

Le jeune, le garçon, va peut-être faire de bêtises, oui, c’est normal. Les bêtises, c’est une opportunité pour assumer sa responsabilité. On parle aujourd’hui d’une génération fragile. Les jeunes aujourd’hui sont une génération tragique, dit-on. Mais est-ce qu’ils ont des points de repère, des références ? Est-ce qu’il y a autour d’eux des adultes solides ? Nous, nous essayons d’accompagner le jeune pour qu’il ait une vision humaine de la vie saine, la solidarité, la fraternité, la dimension culturelle. On lui offre aussi la possibilité de découvrir qu’il y a un amour plus grand. C’est ça, la spiritualité. Ce n’est pas le rite, c’est découvrir qu’il y a un amour plus grand. Et nous essayons de lui faire découvrir la dimension de vivre-ensemble, la dimension communautaire. C’est tout ça qui va générer la fraternité.

Moi, je dis toujours aux salésiens, aux éducateurs, qu’il ne faut pas avoir peur, devant le jeune, de poser cette question : qu’est-ce que tu vas faire avec ta vie ? Ta vie, c’est un don, et ce don, c’est toi. Qu’est-ce que tu vas en faire ?

Alors voilà, voilà les trois mots que je porte avec moi, ce soir : l’écoute, la confiance, et l’amour. »

 

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