En confinement… mais en marche !

6 avril 2020

Lundi Saint 2020 :

Hier, Jésus est entré à Jérusalem. La Semaine Sainte, qui nous  conduits au cœur de notre foi à commencé.  En ce lundi saint, je vous propose de prendre la route de la Passion, avec Marie-Auxiliatrice, celle que priait Don Bosco.

C’est pourquoi je me tiens près de la statue de Marie-Auxiliatrice, qui se trouve, à Paris, dans la chapelle de la Maison Provinciale des salésiennes, appelées Filles de Marie-Auxiliatrice.

Je vous invite à considérer  les pieds… ceux de Marie d’abord !

Regardons : Marie est en marche, son pied gauche en avant, et le pied droit en appui, légèrement en arrière. Marie est en mouvement, elle avance, tout en étant stable. Son pas a l’assurance et l’équilibre de celle qui marche à l’écoute de Dieu, et ses pieds nus adhèrent au sol, à la terre, au monde. En cette semaine Sainte, Marie affronte la réalité avec sagesse et réalisme, et la regarde en face. Avec ce pas, Marie entre dans cette Semaine qui va transpercer son cœur de Mère. Elle prend, humblement, en tenant ferme dans la foi, la route douloureuse que prend son fils.

Et  regardons maintenant les pieds de ce fils, enfant  : l’artiste a-t-il volontairement donné aux pieds de Jésus, le même  mouvement que celui des pieds de sa mère ? le pied gauche en avant, le pied droit à l’arrière ! On croirait deviner, dans cette similitude, la transmission par la mère à son enfant, de l’art de marcher sur les routes du monde, et d’adhérer à ce monde-là.  La main de Marie, placée sous la jambe de l’enfant, semble d’ailleurs lui donner l’impulsion, comme si elle disait : ‘Va mon enfant, marche, fils d’homme, dans la réalité de ton humanité et dans la foi au Seigneur de la Vie.’

 Jésus et Marie, en cette Semaine,  nous apprennent à adhérer à la réalité que nous avons à vivre, nous-mêmes, aujourd’hui. Ils nous apprennent à accueillir notre vulnérabilité, notre fragilité, notre réalité mortelle. Ils nous appellent,  dans cette période difficile, à transmettre aux jeunes l’art de marcher, l’art de se tenir dans ce monde sans s’y être endormis par l’angoisse du lendemain, sans nous y figer, dans un arrêt de mort…  mais en marche dans la confiance ! Tous les deux nous précèdent sur les chemins de l’incompréhensible, et à y avancer… pour devenir pleinement vivants !

Courage donc, pour cette Semaine Sainte, à vous tous et à tous les jeunes et les familles que vous accompagnez avec passion, dans cette période si difficile. Que le confinement n’arrête pas la marche ! Au bout, se trouve la vie, et elle sera nouvelle !

Sr. Anne Orcel, fma

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