CampoBosco 2021 : prendre soin de soi, des autres, de la terre, de sa relation à Dieu

28 août 2021

Observer attentivement autour de soi, en suspendant son jugement, en se laissant même bousculer pour identifier ce qui nous lie, nous relie. Trouver la présence de Dieu dans ces liens. Voir dans la relation entre nous et la Terre la volonté du Créateur que nous vivions en prenant soin de nous, des autres, de notre environnement et, au final, de notre relation à Lui.

Voilà ce que plus de 150 jeunes de 13 à 25 ans ont été invités à vivre lors de cette édition du CampoBosco 2021. Lors des travaux en ateliers, des défis et soirées, des temps de partage en groupes, les participants ont touché du doigt ce qui nous permet de construire et d’être en fraternité. Et, chemin faisant, lors de ces quatre jours de Réflexion, Activités et Partage (le fameux RAP salésien), ce mot de fraternité s’est précisé et ajusté autour de quatre dimensions :

Fraternité avec moi-même

La première dimension m’invite à me regarder moi-même. Non pas dans une approche narcissique, mais dans une approche fraternelle. Comment j’accepte ce que je suis ? Comment je trouve dans ce que je suis des ressources à valoriser et mettre au service du prendre soin ?

Fraternité avec les autres

Le seconde interroge les liens que j’arrive à tisser avec eux. Comment je me lie et relie à eux. Samuel Grzybowski, fondateur avec quatre amis du mouvement « Coexister », a invité les jeunes à vivre cette fraternité en se donnant le temps pour ensemble :

  1. Se parler (partager les représentations des uns et des autres en se parlant et s’écoutant. En acceptant de suspendre son jugement sur ce qui est dit. Un étant prêt à faire un pas de côté).
  2. Se mettre au service des autres (trouver à faire une action qui nous rassemble, qui fait converger nos valeurs, plutôt que de s’arrêter à ce qui nous divise).
  3. Témoigner de son expérience pour déconstruire les préjugés (regarder ce qu’on a fait ensemble. Mettre en lumière les signes de fraternité qu’on a su créer et les célébrer pour vivre la joie de cette fraternité).

Fraternité avec ce qui entoure

Ces deux premières fraternités n’ont de sens que si elle nous permet également d’être en fraternité avec ce qui nous entoure. C’est tout le sens du « prendre soin » des ressources naturelles, des animaux, de tout ce qui vit et qui est là avec nous. On se rapproche ici des principes de la permaculture.

Fraternité avec Dieu

Et parce que Dieu est créateur de toutes choses, ces fraternités ainsi développées nous invitent à l’ultime fraternité, celle qui nous lie au Créateur.

Alors oui, en prenant soin de soi, des autres, de la Terre et de tout ce qui nous entoure, nous vivons une expérience de fraternité et sommes réellement des Sœurs et Frères de Terre ! C’est une expérience exigeante et complexe. La facilité nous invite tous les jours au repli sur soi, à l’entre soi. Comme c’est facile d’être sœurs ou frères avec les gens qui pensent comme nous, sont comme nous. Mais ça, ce n’est pas de la fraternité. C’est du communautarisme, de « l’entre soi » qui enferme plus qu’il ne libère.

La fraternité, bien au contraire, va se nourrir de nos différences et nous permet de nous enrichir, de nous dépasser, d’aller là où jamais nous n’aurions pensé ou osé aller. La fraternité nous libère et nous permet d’être en réelle situation d’égalité.

 

Laurent JOYET

Oeuvres salésiennes