Espoir salésien chez les Roms à Lille

20 novembre 2014

Espoir salésien chez les Roms à Lille

Maria a douze ans. C’est une jeune Rom de Lille. D’origine roumaine elle est arrivée en France à l’âge de 8 ans. Ballotée entre différents lieux, elle et sa famille sont maintenant à Lézenne. En juillet dernier elle a participé à un centre aéré, animé par l’association E.S.P.E.R.E. Maria partage son histoire.

 

 

 

« Je m’appelle Maria et j’ai 12 ans. Je suis Roumaine et je suis arrivée en France à l’âge de 8 ans. Je suis ici à Lézennes depuis bientôt un an. Nous avons souvent changé d’endroit : la Porte d’Arras, la Croix et maintenant à Lézenne.

 

En Roumanie, on avait une maison, une cabane, mais pas de vêtement pour aller à l’école, on n’avait rien à manger car tout est très cher et il n’y a pas de travail. Ici, mon père peut travailler dans la ferraille et on a des vêtements. Il est inscrit à «  Pôle emploi » et il prend des cours de Français avec Michel (Salésien Coopérateur bénévole à ESPERE).

 

A la Porte d’Arras, j’allais à l’école, en CE2, mais ici on nous a dit qu’il n’y avait pas de place à l’école et c’est pareil pour mes copines. Ici, il n’y a plus de camion école, pour ceux qui ne vont pas en cours. Plus personne ne vient nous voir, sauf au mois de juillet où on a fait plein de jeux. Danièle, Piotr, Randy et Michel reviennent jouer avec nous le mercredi.

 

Ma copine Daniella allait au collège à la Porte d’Arras, mais comme elle est partie trois mois en Roumanie, on l’a «  effacée » et elle ne va plus à l’école non plus. Mon autre grand frère ne va pas à l’école mais il a appris le français en parlant avec les gens. Il aimerait rester en France et acheter une maison car il n’aime pas vivre dans une caravane. Et il aimerait bien être policier. Non, pas pour nous chasser ! ( rires …) »

 

    Propos recueillis par Danièle Sciacaluga (E.S.P.E.R.E)

 

 

Une Salésienne Coopératrice, fondatrice de ESPERE

 

En 2010, Danièle Sciacaluga, Salésienne Coopératrice, accompagne le père Pierre Chopin, également salésien, visiter les familles roms du camp de l’Épi de Soil. Pour faire face aux besoins éducatifs, en 2014, ils créent ensemble une association ESPERE.  

 

 

 

Danièle, depuis quand es-tu en contact avec les Roms ?

« En 2006, je suis partie en Roumanie avec le CCFD, j’ai constaté que les Roms y étaient exclus de tout.  Les enfants roms vivent dans les mêmes conditions que les enfants de Madagascar, voire pire. Avec ESPERE, nous souhaitions proposer quelque chose d’éducatif, inspiré par la pédagogie de Don Bosco. 

 

De février à juillet 2014, pendant trois semaines, notre équipe de 13 personnes, de toutes les générations, a vécu une expérience communautaire et humaine très riche en se rendant sur les camps de Lezennes et de Loos. Un bel article a été publié sur notre expérience : Un centre aéré chez les roms à Lezennes. Le cadeau des salésiens.

 

Quels sont les besoins que vous avez perçus ?

Avec notre association, nous voulons donner toutes les chances pour que les enfants puissent avoir un avenir. Nous voulons aussi leur redonner une certaine dignité, qu’ils se rendent compte qu’ils sont des enfants comme les autres. Au centre aéré, je vois des enfants qui jouent. Ils ont les mêmes disputes, les mêmes rigolades. Il faut qu’ils se sachent respectés, qu’ils se sachent aimés.

Nous avons créé l’association E.S.P.E.R.E (Espoir Salésiens Pour les Enfants Roms d’Europe)  pour promouvoir l’éducation des enfants roms par la mise en place de projets et d’actions s’inspirant de la pédagogie de Don Bosco. Quelques paroissiens de St Luc nous ont fait la joie d’y adhérer ou de nous apporter un soutien.

 

Concrètement que faites-vous ?

Chaque après-midi pendant les vacances et chaque mercredi en temps scolaire, nous nous rendons sur le camp, avec quelques autres bénévoles pour raconter et lire des histoires, écrire, faire du coloriage, des puzzles, jouer aux dominos ou aux 7 familles, jouer au foot et surtout converser en français avec les enfants mais aussi avec leurs parents qui n’hésitent pas à se joindre à nous et à prendre du plaisir à partager nos activités ludiques.

 

Comment avez-vous été reçus ?

Dès le début de notre action, l’accueil des familles a été chaleureux et une belle confiance mutuelle s’est instaurée. Nous n’apportons guère rien d’autre que notre amitié et un peu de notre temps, mais cela suffit pour que ce camp prenne alors un petit air de “camping”, autour d’une table, devant un verre ou des fraises offertes par nos hôtes.

 

Le camp doit être évacué ? Où les enfants vont-ils être scolarisés ?

Depuis le début du mois de juillet, les événements se sont précipités. Il s’est posé le problème des enfants pour la rentrée : comment être à nouveau scolarisés ? Sans parler des difficultés devant un nouveau changement de lieu de vie et d’école.

Il nous reste à espérer que nos moments d’amitié partagée permettront à ces familles d’envisager l’avenir avec confiance et que le regard posé sur ces frères européens et chrétiens changera… Nous accueillons toutes les bonnes volontés : jeunes étudiants ou grands adultes pour venir nous aider. »

 

Danièle Sciacaluga

Salésienne coopératrice

20 novembre 2014


 

 

Pour aller plus loin

Le blog des Salésiens coopérateurs de France

Si vous désirez obtenir davantage d’informations : contact ESPERE

 

 

 

 

 

 

 

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