Les coopérants à l’origine de la JUK-SPEL aux côtés des salésiens, de retour à Kénitra (Maroc) cinquante ans après !

17 mai 2025

Connaissez-vous la JUK-SPEL, cette école professionnelle marocaine dont le sigle signifie « Jeunesse Unie de Kénitra – Section Professionnelle d’Electricité » ? Cette œuvre salésienne a été créée en 1975 à Kénitra, à 40 kilomètres de Rabat. Elle fête donc cette année ses 50 ans. Particularité : pour la lancer, les salésiens se sont beaucoup appuyés sur des jeunes coopérants. Plusieurs d’entre eux y retournent dans quelques jours !

Bienvenue à Kénitra : un peu d’histoire pour commencer. L’école Don Bosco a été fondée par les salésiens en 1937 et est située au centre de la ville. Elle est rattachée à l’Enseignement catholique au Maroc (ECAM), qui réunit les écoles privées qui dépendent de l’Eglise catholique et relève de l’archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez, salésien lui aussi (et qui a longtemps dirigé l’œuvre). S’y sont ajoutés au fil des années d’autres structures scolaires, comme le Collège Don Bosco (à partir de 2008) ou… l’école professionnelle JUK-SPEL en 1975. Aujourd’hui, Don Bosco à Kénitra, c’est un gigantesque complexe qui se dresse, imposant, de part et d’autre d’une rue, en plein centre-ville. La population musulmane qui le fréquente est tout aussi impressionnante, un millier d’enfants et de jeunes dans les écoles, mais aussi dans les clubs et les groupes de la ville qui profitent jusque tard dans la nuit des installations sportives. « C’est notre musique salésienne !« , sourit le père Alex, salésien espagnol, en entendant les cris des enfants. Un sourire contagieux qui semble rappeler la maxime de Don Bosco : « La joie est la plus belle créature sortie des mains de Dieu, après l’amour« .

Retour en 1975. Mais revenons à 1975. Tout commence cette année-là par un échange entre le père Pierre Richer, directeur de l’école et de la communauté salésienne, et des responsables d’entreprise se plaignant du manque de techniciens en électricité. Ni une ni deux, ayant des locaux à disposition qui avait servi pour la Joyeuse Union de Kénitra, le salésien se lance dans l’aventure avec un laïc, Gabriel Teste de Sagey. Ce dernier s’occupe notamment des dossiers de financement. En 1974, à l’occasion d’un passage en France, le père Richer sollicite ses confrères salésiens pour trouver des jeunes techniciens prêts à relever le défi. Le bouche-à-oreille fonctionne : les deux premiers volontaires, Didier François (75/78) et Bertrand Joly (75/77), démarrent l’aventure.

Didier François se souvient de son arrivée : « J’ai atterri à l’aéroport de Casablanca tard en soirée, le père Richet attendait pour m’accueillir. Nous avons pris la route Casa Kénitra, de nuit, dans sa 4L. A l’époque, il n’y avait pas d’autoroute, nous avions donc le temps de faire connaissance et de parler de ce formidable projet fou et ambitieux ! Le père Richet y croyait et, en aucun cas, je n’aurais voulu le décevoir. Il fallait réussir ! Je partais dans l’inconnu avec peu d’information sur ce beau pays. L’accueil fut exceptionnel. J’y suis resté trois années comme coopérant civil. »

D’autres prennent le relais, grâce à la DCC, la Délégation catholique à la coopération : Pascal Biney et Noël Gac pour s’occuper de la formation des deuxièmes années. Puis, en 1977, Guy Ollagnier et Jean-Jacques Gadenne pour la formation des 3es années.
Pendant très longtemps, ce sera ainsi de jeunes volontaires venus de France qui se succéderont, jusqu’au moment où d’anciens élèves reprendront le flambeau de la formation des plus jeunes. Tout cela, grâce au travail d’un frère salésien, Pierre Jacquinet, arrivé en 1977.
« Pendant au moins quatre ans, se souvient Jean-Jacques Gadenne (qui était ancien élève de la maison salésienne de Bailleul), nous recrutions les élèves qui traînaient dans la rue, juste après la rentrée scolaire. Par la suite, la renommée de la formation a fait le reste. »

Et aujourd’hui ? Il existe 2 JUK. La SPEL (pour Section professionnelle d’électricité), a pour objectif de former les élèves intéressés par les métiers de l’électricité. Le centre assure une formation technique, pratique et humaine en deux ans pour le niveau technicien et en un an pour le niveau qualification. Elle est reconnue pour l’excellence de sa formation.
L’autre JUK, la CFF (pour Centre formation féminine) prépare un CPA petite enfance. L’école a été à l’origine fondée par les sœurs.

D’anciens volontaires de retour. Une trentaine d’anciens volontaires seront de retour à Kénitra les 30, 31 mai et 1er juin pour fêter ces 50 ans. Avec eux, sœur Saint-Charles (de la Congrégation du Sauveur et de la Sainte Vierge), directrice de l’école des sœurs pendant plus de 35 ans, figure de Kenitra. Elle aura 100 ans en fin d’année.

Un autre rendez-vous est prévu les 18 et 19 octobre dans la région lyonnaise, avec ceux qui ne peuvent venir à Kénitra.

Soutien aux jeunes d’aujourd’hui. Et comme les coopérants d’hier continuent de veiller sur les jeunes de Kénitra, ils ont lancé un appel aux dons, via la Fondation Don Bosco. En effet, ce cinquantenaire coïncide avec la première promotion de la nouvelle filière en électromécanique des systèmes automatisés. Dans le cadre de leur parcours, les élèves doivent réaliser un projet de fin de formation incluant une étude technique et une mise en œuvre concrète, à partir de maquettes pédagogiques représentant des systèmes automatisés. Ces maquettes, acquises grâce à divers soutiens, nécessitent un équipement complémentaire afin de permettre aux jeunes de répondre à un cahier des charges technique précis. Coût total, 4000 euros. Plus d’infos ici sur le site de la Fondation Don Bosco.

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