Festiclip : « La vidéo permet de prendre du recul »

9 mai 2018

Festiclip : « La vidéo permet de prendre du recul »

Chaque année depuis treize ans, la famille salésienne organise un festival de films courts, le Festiclip. Il a lieu cette année le 2 juin à Lyon. Les jeunes sont invités à présenter leur film devant un jury composé d’éducateurs. C’est une proposition qui les oblige à prendre de la distance avec leur monde. Et en même temps, ils adressent un message aux jeunes. Interview de Jacques Rey.

 

En quoi la réalisation vidéo permet de prendre du recul par rapport à la réalité de ce que vivent les jeunes ? 

Jacques Rey : Aujourd’hui des outils très simples, tels que les smartphones, permettent de produire des vidéos. Souvent ils sont utilisés comme de simples blocs-notes. On flashe un moment de réalité, une émotion, que l’on envoie très vite pour passer à la séquence suivante. Ce type de vidéo permet rarement de prendre du recul, de se mettre à distance de la réalité pour mieux l’appréhender ou la critiquer. On est dans le partage-jetable d’émotions tristes, joyeuses, heureuses ou trashes… À l’inverse, la réalisation vidéo permet une prise de distance car elle n’est pas instantanée, elle fait appel à un langage structuré. Le point de vue suppose de prendre du recul par rapport à la réalité que l’on met en scène.

Qu’est ce qui touche les jeunes ? Quels sont les thèmes récurrents ? 

Au fil des ans, il est un thème qui revient très souvent. C’est celui de l’exclusion. Ses formes sont multiples au sein de l’école. Exclusion parce qu’handicapé, exclusion du fait d’être une fille dans un milieu de garçon, exclusion parce que des ennuis personnels vous coupent du groupe (on peut s’auto-exclure), exclusion à cause de sa couleur de peau ou de sa religion. Des interviews que nous menons actuellement auprès des jeunes nous confirment qu’une de leur grande peur est celle de l’abandon, de l’exclusion.

On trouve encore, une grossesse non désirée, la compassion, l’injustice, la haine, le respect de la nature, la résilience… le Festiclip a un point de vue positif. Il s’agit de comprendre.

Est-ce que les personnes du jury « notent » les éléments pertinents qui développent des idées « critiques » ?

Le jury critique au bon sens du terme sur la forme comme sur le fond. Il est à la fois composé de gens de la communication et de personnes en provenance de l’éducation car il est fondamental que chaque film puisse provoquer une réflexion éducative.

 

Le Festiclip 

 L’expérience du Festiclip est une proposition qui s’adresse à des jeunes de 15 à 20 ans. Il s’agit de réaliser un film de sept minutes dont le thème doit pouvoir susciter une réflexion auprès d’autres jeunes. Les petits films, qui ont reçu un prix, peuvent être visionnés sur www.festiclip.eu

Témoignage de Maxime 

 La réalisation d’un film « The power of Word » nous permet d’avoir un regard critique sur la réalité du monde. Comme le nom l’indique « Le pouvoir des mots », tout le film est une critique des films d’actions à la mode. Car les mots sont mieux que des supers pouvoirs. Le jeune règle les problèmes en parlant au lieu d’utiliser la violence (comme la plupart des films américains).

Dans notre film il y a une petite morale qui apparaît en filigrane : il faut mieux parler que frapper pour régler les problèmes entre jeunes.

Maxime GUESNON
1ère Brevet Métiers d’Art Ebénisterie
Institut Lemonnier, Caen

Pour aller plus loin

Le site du Festiclip

 

Oeuvres salésiennes