Marseille : Maraude par les élèves

21 avril 2016

Marseille : Maraude par les élèves

Trois élèves, après avoir participé à une intervention du Samu Social au Lycée Don Bosco de Marseille, ont décidé d’aller à la rencontre des plus démunis sur le Vieux Port. Ils étaient accompagnés de Raphael Janiec, animateur en pastorale scolaire. Aujourd’hui, ils témoignent de leur expérience.

 

 

« Il y a quelques mois, nous avons eu une intervention du Samu Social au sein de l’établissement Don Bosco de Marseille. Celle-ci avait pour but de nous sensibiliser sur les conditions de vie des sans-abris. Nous avons appris que ce mode de vie affronte plusieurs dangers : le froid, l’isolement et la fatigue mentale qu’il engendre, le risque d’agression… Suite à cette intervention, nous avons décidé de participer à une maraude que nous proposa Monsieur Pérugini.

 

Le plus dur à surmonter dans la rue, ce n’est pas le froid, mais la solitude.

C’est alors que le 8 février, 8h nous nous sommes rendus à Don Bosco pour rejoindre Julien, membre du SAMU social au Vieux-Port pour faire une maraude. L’objectif était d’interagir avec les personnes dans le besoin, présentes dans la rue, en dialoguant avec eux. Etant donné l’état de ces personnes, nous leur avons proposé, en même temps, divers produits (café, biscuits, potages, produits d’hygiène…) pour les aider à affronter l’épreuve de la rue. Le dialogue est très important. Il permet de voir l’état du sans-abri et, surtout, il l’aide beaucoup à tenir mentalement. Il faut savoir que le plus dur à surmonter dans la rue, ce n’est pas le froid, mais la solitude.

 

Dans la rue avec son petit chien

La première personne que nous avons rencontrée était une jeune fille de 19 ans. Elle était dans la rue depuis trois mois ; et elle restait au Vieux-Port depuis trois jours environ. Nous lui avons proposé d’abord des denrées, puis nous nous sommes mis à son niveau pour lui parler. Elle nous expliqua que, suite à une dispute avec ses parents, elle a décidé de quitter la maison et elle s’est retrouvée à la rue. Elle nous raconta qu’elle était maman. Elle nous a même montré une photo de son fils sur son portable. Il était gardé par ses parents, son petit ami l’ayant abandonné. Son seul compagnon, face à l’isolement, était son petit chien. Au vue de de sa situation, nous lui avons conseillé de renouer contact avec ses parents en dépit de sa fierté, et surtout de se reprendre en main. La rue n’est pas un endroit fait pour une jeune fille comme elle, qui est censée être en âge de construire sa vie. Elle nous dit qu’elle avait un CAP fleuriste. Nous l’avons donc encouragé à explorer cette voie pour essayer de réintégrer la société.

 

Cet homme nous donna une grande leçon d’humilité et d’humanisme.

Plus tard, nous avons rencontré un groupe de Polonais, sur les marches d’une église. Nous leur avons proposé des rasoirs, leur tendant le paquet entier. L’un d’eux pris le paquet, l’ouvrit, sortit 6 rasoirs, puis nous le redonna à notre grande surprise. Il aurait pu garder le paquet pour le troquer ou le revendre ensuite. Mais non ! Il prit seulement ce dont il avait besoin, pensant aux autres personnes dans sa situation. Ce jour-là, cet homme nous donna une grande leçon d’humilité et d’humanisme.

 

 

 

Ensuite, nous avons visité un centre d’aide aux jeunes filles. Nous avons eu un entretien avec le directeur du centre. Nous avons appris que ce centre datait de la seconde guerre mondiale. Il servait à héberger des juifs pendant l’occupation. Celui-ci a été transformé, ensuite, dans l’accueil de jeunes filles, celles-ci étant plus vulnérables aux différents dangers que présente la rue.

 

Cette expérience fut très enrichissante pour nous trois

Au total nous avons croisé une quinzaine de sans-abris, soit solitaires, soit en groupe de deux ou trois. Cette expérience a été très enrichissante pour nous trois. Cela nous a sensibilisé sur les dangers de la rue. Nous avons vu aussi que des organisations étaient présentes pour aider ces personnes, et que celles-ci proposaient un soutien important. Pour conclure, cette expérience est à faire au moins une fois dans sa vie, si ce n’est plus, pour voir les dessous de la société.

 

 

Anthony, Jean et Maxime
Lycée Don Bosco Marseille
21 avril 2016
(source : http://donbosco-marseille.fr/v2/1467-2/)

 

 

 

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