Yahia Adane : « Le travail social n’est pas quantifiable »

14 septembre 2018

Yahia Adane : « Le travail social n’est pas quantifiable »

Qu’est ce qui donne du sens au travail social dans les quartiers ? Yahia Adane, directeur de l’association d’éducation populaire de Paris 20è et du réseau Don Bosco Action Sociale, témoigne de son approche du travail social. Fin aout, il rassemble tous les éducateurs de la structure et durant une journée il leur propose de réfléchir ensemble à cette question du sens du travail social.

 

Pourquoi consacrer une journée à la rentrée à réfléchir avec les jeunes éducateurs sur le sens de leur action ?

AEPCR 

L’association AEPCR (Association d’Education Populaire Charonne-Réunion) existe depuis 1996. Elle comprend un centre de loisirs et un club sportif reconnus dans le 20e arrondissement, animés par 6 salariés, 70 bénévoles et 120 stagiaires (lycéens et étudiants).

Avant la rentrée scolaire, nous prenons le temps de réfléchir sur le sens du lien social, du don de soi, du lien avec le territoire… L’idée est de prendre du recul par rapport à ce que l’on fait. Il est clair que le travail dans le champ social n’est pas facilement quantifiable. C’est toute la difficulté… et l’intérêt ! Il est plus facile de compter ce que l’on a mis dans sa cagnotte à la fin de la journée. Dans le secteur social, ce n’est pas possible. La transformation se construit pas à pas dans la répétition. Notre utilité n’est visible que dans la durée. C’est l’intérêt aussi… car cela oblige à nous interroger constamment sur nos pratiques.

Don Bosco Action Sociale 

L’AEPCR fait partie du nouveau réseau Don Bosco Action Sociale.

Les associations adhérentes du réseau :

  • Institut Don Bosco – Bordeaux
  • Valdocco : Argenteuil, Grand Lyon, Nice, Lille
  • Institut Saint Laurent – Ecully
  • Fondation du Bocage – Chambéry
  • AIFST – Caen
  • AEPCR- Paris 20e
  • USHAS – Vernoux-en-Vivarais
  • Cite de l’espérance – Eragny sur Oise
  • Notre Dame de Montmélian – Eragny sur Oise
  • Grandir Dignement – Nancy
  • ESPERE – Lille
  • Diamond – Caen
  • ALEAJ – Montriond le lac
  • Home Louis – Mertens
  • Centre de jeunes Don Bosco – Petit Hornu
  • Internat Don Bosco – Ganshoren Bruxelles
  • Accueil Sénevé – Trient

 

Ces temps de réflexion avec les jeunes animateurs de l’association AEPCR permettent également de valoriser leur travail. Qu’ils soient stagiaires, bénévoles, volontaires, ils ont besoin de sentir qu’ils apportent une plus-value sociale, qu’ils sont utiles et qu’ils apportent leur contribution à l’œuvre collective.

Certains jeunes reprennent pied grâce à l’animation. C’est l’orientation que prennent aujourd’hui les services civiques. Qu’en pensez-vous ?

De nombreux partenariats avec la mission locale ou la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse), permettent à des jeunes de se reconstruire. Il y a aussi l’idée que, lorsque l’on fait de l’animation, on se sent utile et reconnu. Dans le parcours des jeunes, certains utilisent l’animation comme un facteur de remise en confiance. Beaucoup de jeunes en effet la vivent comme un rite de passage.

Qu’est-ce que le charisme de Don Bosco vous inspire comme action à l’AEPCR ?

Ce que nous faisons sur la place de la Réunion, dans ce quartier du 20e arrondissement, chaque mercredi depuis quatre ans, est très proche de ce que faisait Don Bosco. Il s’agit d’aller vers ceux qui ne viennent pas vers nous. Grâce à ces animations de rue, des enfants ont rejoint le centre de loisirs, l’accompagnement à la scolarité ; des bénévoles, aussi, ont rejoint l’association, ce qui enrichit l’œuvre. Son but est de créer des liens et de rayonner sur un territoire.

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