Lakou Bosco, cinq ans d’engagement auprès de la jeunesse de Guadeloupe | France-Antilles
17 octobre 2025

Cela fait bientôt cinq ans que l’œuvre salésienne Lakou Bosco, en Guadeloupe, accompagne et propose des activités aux enfants et à leurs familles. Pour cette occasion, les salésiens, les éducateurs et les bénévoles se sont réunis pour réfléchir à leurs futurs projets.
Un reportage de Stéphanie Tollet, journaliste à France-Antilles.

©LKB
À l’approche de ses cinq ans de pratique sur le territoire, Lakou Bosco a réuni sa communauté pour façonner son futur village solidaire, porté par la bienveillance, l’écologie et l’entraide.
Depuis bientôt cinq ans, l’association laïque Lakou Bosco, basée aux Abymes, agit pour les jeunes et familles des quartiers de Dugazon, Anquetil, Aloès et environs. Inspirée par la pédagogie de Don Bosco, elle mise sur la prévention et l’accompagnement global pour renforcer l’autonomie des enfants, adolescents et parents. À l’aube d’un tournant avec la construction de son futur village, un séminaire, animé par l’association L’effet papillon qui œuvre pour la restauration de la biodiversité en Guadeloupe, a réuni dans un hôtel du Gosier, bénévoles, salariés, jeunes et partenaires pour réfléchir aux valeurs du projet et à son avenir.
Une communauté soudée par des valeurs fortes
Les discussions ont mis en lumière la bienveillance et l’ouverture à l’autre, piliers de l’association. Le nom « Lakou Bosco », évoquant un espace de partage en créole, reflète cet ADN : entraide, fraternité, respect. La charte le souligne : « Nous accueillons sans condition dans l’esprit lakou, avec solidarité et écoute, en respectant la dignité de chacun. Ces valeurs guident chaque action, unissant une grande famille où chacun apporte ses talents pour le bien commun. » « Nos actions gravitent autour des jeunes, dans leurs espaces de vie : famille, quartier, école, et désormais le numérique », explique Arthur Massiet, le directeur. Lakou Bosco accompagne les jeunes dans leur développement personnel et social, tout en soutenant les parents pour renforcer leur rôle.
Le futur village dont les travaux débutent, incarnera ces ambitions. Conçu pour être écoresponsable, il intégrera des panneaux solaires, des récupérateurs d’eau et grâce à un partenariat avec L’effet Papillon, un bassin d’aquaponie et un toit végétal. L’association rêve d’initier les jeunes aux métiers écologiques, comme la cuisine solaire ou les low techs, utilisant des matériaux recyclés pour des technologies simples et durables. Ces projets visent aussi à réduire la précarité en baissant les coûts de la vie chère. « Nous voulons que les jeunes deviennent des précurseurs dans l’écologie, pour une planète plus verte », confie Arthur Massiet. En parallèle, des ateliers, du soutien scolaire, des stages et des activités culturelles ou sportives favorisent l’émancipation des jeunes et l’autonomie des familles.
Le numérique, un nouveau défi
Le numérique, omniprésent chez les adolescents, est un axe prioritaire. « Leur monde virtuel nous est souvent étranger, note le directeur. Nous voulons les rejoindre pour comprendre, sans juger. » Une veille est prévue, ainsi qu’un accompagnement des familles pour les démarches administratives numériques, avec l’aide d’assistantes sociales. Comme le disait Don Bosco : « Ne tardez pas à vous occuper de vos jeunes, sinon ils s’occuperont de vous ».
Lakou Bosco ne se contente pas d’accompagner : elle aspire à transformer les quartiers en espaces de responsabilité collective. Sa charte résume cet élan : « L’engagement à Lakou Bosco est une passion partagée, un espace de prévention et de progrès mutuel ». Avec son village, l’association bâtit un modèle où la jeunesse, soutenue par sa communauté, devient actrice d’un avenir plus juste et durable. Un rêve collectif qui prend racine aux Abymes.