L’évêque salésien de Kiev interviewé par les journalistes de La Croix

8 janvier 2023

L’évêque salésien de Kiev interviewé par les journalistes de La Croix

Evidemment, la fin d’année 2021, et notamment la fête de Noël a été l’occasion d’évoquer le drame que vit le peuple ukrainien.

Lors de la messe télévisée sur France 2 du 1er janvier, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, a évoqué l’aspiration à la paix. « La paix, aspiration la plus profonde des enfants, des femmes et des hommes de ce temps (…) Comment ne pas la sentir monter chez ce peuple ukrainien qui souffre de cette guerre qui s’enlise dans le froid de l’hiver ? »

Le quotidien La Croix a, lui aussi, évoqué l’Ukraine à travers un reportage à Kiev et Kharkiv, réalisé par son correspondant permanent au Vatican, Loup Besmond de Senneville. Un reportage intitulé « Le fragile Noël des Ukrainiens« , accompagné d’une interview de l’évêque de Kiev-Jytomyr, Mgr Vitaly Kryvytskiy, lui aussi salésien de Don Bosco.

Celui-ci évoque d’abord une forme d’impuissance face au malheur : « C’était en mai, lors de la visite d’une église dans un village. Je me rendais à la rencontre d’une dame qui venait d’apprendre la mort de son mari, à la guerre. Je n’avais pas de mots. Elle a commencé à pleurer et je l’ai prise dans mes bras. Que vouliez-vous que je dise ? Rien. Il n’y avait rien à dire. Il y a tant de situations comme celles-ci en Ukraine, au cours de laquelle nous ne trouvons pas les mots nécessaires. Notre rôle, dans ce cas, est d’être auprès des gens, de ceux qui souffrent. Et d’accepter de se taire. »


Le journaliste de La Croix l’interroge aussi sur la place du pardon et de la miséricorde. « D’abord, nous savons que la miséricorde vient de Dieu. Et cette guerre nous ouvre les yeux sur les formes qu’elle peut prendre aujourd’hui. Regardez tout ce que nous avons reçu des autres peuples ces derniers mois. Aurions-nous été capables, nous, de faire nous-mêmes cela pour les autres, s’ils avaient été touchés par une telle tragédie ? Mais la question qui nous est posée, la plus difficile, c’est évidemment la miséricorde envers nos ennemis. En la matière nous ne pouvons que commencer par des petits pas. »

Chaque missile russe…

Concernant le pardon : « Avec la conférence des évêques catholiques ukrainiens, nous nous sommes mis d’accord pour ne pas parler de pardon à Noël. Nous ne voulons pas pervertir ce mot, en changer le sens. Nous ne pouvons pas parler de pardon alors que les ennemis sont encore là, sur notre terre. Et nous ne pouvons pas non plus le faire tant que personne ne nous demande pardon. Je ne peux pas parler de pardon à la place de la femme qui a été violée. Le pardon viendra lorsque nous serons prêts à le donner. »

Et Mgr Krivitskiy de conclure : « Chaque missile russe qui s’écrase sur une ville pacifique, chaque mort rendent le pardon plus lointain. »

Retrouvez cet interview dans son intégralité en cliquant ici.

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