P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « La sanction éducative »

12 juin 2021

P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « La sanction éducative »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose : « La sanction éducative ».
À l’heure où il est question de remettre sur le chantier une nième réforme de l’ordonnance de 45, qui régit la réponse pénale à la délinquance des mineurs, dont l’augmentation inquiète beaucoup de nos concitoyens, arrêtons-nous sur la manière dont Jean Bosco envisageait les sanctions. Pour lui, elles ne devaient jamais comporter un caractère humiliant (il refusait avec force tout châtiment physique, ce qui constituait à son époque une grande avancée), mais au contraire un caractère éducatif. Voilà pourquoi, – toujours vigilant à distinguer la personne du jeune de ses comportements-, dans une maison salésienne, on ne parle pas de punition, mais de sanction, la différence étant qu’on punit une personne, alors qu’on sanctionne un comportement. La sanction permet au jeune de le relire et d’en assumer les conséquences. Elle se révèle être un outil, non pas de répression, mais de responsabilisation.

Quel est le rôle d’une sanction éducative ?
Il est double. Il doit permettre à l’enfant de participer à la réparation des effets de sa transgression, mais également de retrouver sa place dans le groupe. « Tu as commis un écart, tu as été sanctionné : tu peux maintenant reprendre ta place dans le groupe. » Ne pas sanctionner consisterait finalement à le déresponsabiliser, et ainsi à ne pas permettre de tourner la page. On voit les effets dévastateurs de ce que peut être le laxisme. Aussi ne s’agit-il pas, dans l’esprit de Don Bosco, d’opposer sanction et prévention, car la sanction constitue un outil de prévention de la récidive.

Quelles sont à vos yeux les caractéristiques d’une sanction éducative ?
Pour qu’une sanction soit efficiente d’un point de vue éducatif, il est nécessaire que l’enfant en comprenne le sens, ce qui nécessite qu’elle réponde à deux critères, celui de pertinence et celui de cohérence.
La pertinence provient du lien, qui doit être visible par l’enfant, entre le contenu de la sanction et l’effet de sa transgression. Par exemple, s’il s’agit d’une atteinte aux objets, la sanction doit s’effectuer dans le registre de la réparation. S’il s’agit d’une atteinte à la personne, elle doit se situer dans le registre de la reconstruction de la relation.
La cohérence provient du lien entre la gravité de la sanction et celle de la transgression. Ceci paraît aller de soi, mais, dans la pratique quotidienne, la corrélation la plus fréquemment observée se situe entre la gravité de la sanction et l’intensité de l’état de colère de celui qui la pose. Voilà pourquoi il me paraît essentiel d’apprendre à différer le moment du rappel de la loi, qui peut s’effectuer avec colère, de celui de la pose de la sanction, qu’il vaut mieux effectuer une fois le calme revenu. La colère est toujours mauvaise conseillère. La pratique salésienne de la sanction s’effectue avec douceur, ce qui nécessite la distanciation entre le temps du rappel de la règle et celui de l’annonce de la sanction.
Sanctionner à la manière de Don Bosco ne peut se réduire à l’application mécanique d’un code. Il s’agit d’inventer une sanction qui fera sens pour le jeune et pour le groupe. Une telle pratique doit se fonder sur la bienveillance, l’éducateur étant appelé à faire passer le message suivant : « Je te sanctionne, car je veux ton bien ! »

Jean-Marie Petitclerc

[1] Extrait du « Jeune homme instruit » écrit par Don Bosco

[2] Extrait de « la vie de Dominique Savio », écrite par Don Bosco

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