P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « Le geste des cendres »

19 février 2021

P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « Le geste des cendres »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose : « Le geste des cendres ».
Ce mercredi, certains d’entre nous vont peut-être poser un geste symbolique, marquant l’entrée en période de carême : l’imposition de quelques cendres sur le front. Il ne s’agit pas, comme d’aucuns le pensent, d’un geste morbide. Il s’agit, au contraire, en se souvenant que notre corps est mortel, de chercher à se centrer sur l’essentiel, sur ce qui ne peut être détruit par la mort, à savoir la qualité de nos liens avec les autres, avec le Tout Autre. Telle est la promesse que nous célébrerons le jour de Pâques : l’Amour est plus fort que la mort.

 

Quelle est la particularité de ce carême 2021 ?

Voici qu’à l’heure où un petit virus est capable de dérégler la planète tout entière -(l’orgueil de l’homme qui pensait pouvoir tout maitriser en prend un sacré coup !) – ce carême 2021 a l’allure d’une quarantaine ! Alors que, depuis plusieurs décennies, le climat social portait à l’individualisme, la crise nous rappelle combien il est important de penser non seulement à soi, mais aussi aux autres, que se protéger et protéger les autres vont de pair, que nous appartenons à une communauté de vie dont il faut prendre soin. Alors que le développement des réseaux sociaux pouvait conduire certains à penser que la communication virtuelle était suffisante, se fait aujourd’hui cruellement sentir le manque de ne plus pouvoir poser des gestes de proximité, de tendresse avec ceux qui nous sont chers.

Et si nous profitions de cette crise pour que ce temps qui se libère avec le couvre-feu ne soit pas un temps « vacant » qu’il faudrait à tout prix combler par un usage immodéré des écrans, mais un temps « libre », où dégagés d’occupations qui nous paraissaient urgentes, nous puissions nous recentrer sur l’essentiel, nous tourner vers les autres en manifestant notre solidarité à l’égard des plus vulnérables, mais aussi  cultiver notre intériorité en découvrant peut-être que Celui, que nous avons parfois tendance à chercher dans l’Au-delà de tout, est aussi Celui qui habite en deçà de nous.

Faire passer l’essentiel avant ce qui peut paraître urgent, tel est le message que Don Bosco voulait faire passer à ses jeunes en leur proposant de pratiquer ce qu’il appelait  l’ « exercice de la bonne mort » qui avait alors cours dans les maisons salésiennes.

 

De quoi s’agissait-il ?

Et si nous profitions de cette crise pour que ce temps qui se libère avec le couvre-feu ne soit pas un temps « vacant » qu’il faudrait à tout prix combler par un usage immodéré des écrans, mais un temps « libre », où dégagés d’occupations qui nous paraissaient urgentes, nous puissions nous recentrer sur l’essentiel, nous tourner vers les autres en manifestant notre solidarité à l’égard des plus vulnérables, mais aussi cultiver notre intériorité en découvrant peut-être que Celui, que nous avons parfois tendance à chercher dans l’Au-delà de tout, est aussi Celui qui habite en deçà de nous.

Faire passer l’essentiel avant ce qui peut paraître urgent, tel est le message que Don Bosco voulait faire passer à ses jeunes en leur proposant de pratiquer ce qu’il appelait l’ « exercice de la bonne mort » qui avait alors cours dans les maisons salésiennes.

 

De quoi s’agissait-il ?

Il s’agissait de placer les adolescents devant la perspective de devoir mourir un jour. N’oublions qu’à l’époque la mortalité juvénile était forte dans l’Italie d’alors. Bon nombre d’adolescents mouraient à l’approche de leurs quinze ans (songeons, par exemple, à Dominique Savio). Cette confrontation à la mort n’avait pas pour but de développer chez les adolescents un climat morbide de peur et d’angoisse, mais au contraire de les inviter à se recentrer sur l’essentiel… sur ce qui ne peut être détruit par la mort… à savoir la construction de liens de fraternité. Aujourd’hui, cette pratique n’a plus cours dans nos maisons, mais combien il demeure important, dans une ambiance de société devenue si consumériste, d’aider les jeunes à savoir se centrer les valeurs qui ont goût d’éternité.

Jean-Marie Petitclerc

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