P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF :  » Souvenir d’un 11 novembre »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose : « Souvenir d’un 11 novembre ».
Alors que nous célébrions la semaine dernière la fête du 11 Novembre, je me suis souvenu du jour, alors que j’avais 10 ans, où mon grand-père m’emmena à Verdun. Il effectuait une sorte de pèlerinage, là où la terre avait englouti bon nombre de ses camarades. Il servait alors comme médecin dans les tranchées. J’étais horrifié par son récit. Et lorsque, le 11 novembre, il demandait à toute notre famille, petits et grands, de participer à l’hommage aux morts qu’il animait, en qualité de président de l’amicale des anciens combattants de sa commune, je me disais dans ma tête d’enfant : « Plus jamais la guerre ! »
« Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix ! » ne cesse de dire Jésus à ses disciples. Et lorsque ressuscité, il vient les surprendre sur leur route, c’est par ces mots qu’il se fait reconnaitre : « La paix soit avec vous ! ». Mais cette paix, il ne nous l’apporte pas à la manière du monde (une paix bien souvent fondée sur l’équilibre des forces), mais à sa manière (une paix fondée sur la profonde acceptation de l’autre, respectueuse de sa différence).
Et, dans son évangile, Jésus nous ouvre un chemin pour parvenir à cette paix véritable.

Quel est donc ce chemin ?
C’est celui des Béatitudes. Rappelons que la béatitude sur la paix (heureux les artisans de paix !) arrive en septième position, et nous savons que, dans les Ecritures, le chiffre 7 est symbolique. Autrement dit, Jésus trace tout un chemin, constitué par les 6 premières, qui conduit à la paix.
Il s’agit d’abord de reconnaître que l’autre peut m’apporter quelque chose (heureux les pauvres !), d’être prêt à compatir à sa souffrance (heureux ceux qui pleurent !), d’apprendre à l’approcher avec douceur (heureux les doux !), de lutter contre l’injustice (heureux ceux qui ont faim et soif de justice !), d’être prêt à pardonner (heureux les miséricordieux !), de garder le cœur pur, sans prêter à l’autre de mauvaises intentions (heureux les cœurs purs !).
Ces 6 étapes balisent, selon Jésus, le chemin qui mène à la paix.
Et c’est un tel chemin que Don Bosco proposait aux jeunes qu’il hébergeait au Valdocco de Turin.

Que leur proposait-il donc ?
Il leur demandait avec insistance de savoir être attentifs aux plus pauvres d’entre eux et de prendre soin de ceux qui tombaient malades, en étant à leur écoute. Il leur recommandait de pratiquer la douceur, que ce soit dans les paroles ou dans les actes. Il leur demandait de se révolter contre l’injustice, mais d’être toujours prêts à pardonner, en n’alimentant jamais le sentiment de vengeance. Il leur souhaitait de garder leur cœur pur, en ne considérant jamais l’autre comme un objet. Ainsi, son projet éducatif était fondé sur les béatitudes, dont le pape François nous rappelle qu’elles sont la carte d’identité du chrétien.
C’est ainsi que Jean Bosco promouvait la paix au sein de l’Oratoire du Valdocco, qui accueillait des jeunes volontiers bagarreurs. Et il leur faisait découvrir que ce chemin qui mène à la paix est un véritable chemin de bonheur. Et c’est ainsi que tous concouraient à ce climat de joie, qui, de l’avis de tous les visiteurs, caractérisait l’ambiance du Valdocco.

Jean-Marie Petitclerc

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