Père Pierre Verger : « Le sport m’amène à la contemplation de la Création » | Cathobel

Prêtre salésien de Don Bosco, Pierre Verger, a rejoint il y a deux ans la congrégation éducative à Liège. Et quand son importante charge pastorale lui en laisse le loisir, il fait du vélo. Il a même participé au Championnat de France du clergé ! Dimanche, la revue du média belge Cathobel, est allé à sa rencontre.

C’est juché sur un vélo vintage de la marque Eddy Merckx que Pierre Verger s’est présenté pour la première fois à la chancellerie de Liège le 21 février 2023. Il venait y apporter les documents en vue d’être inscrit sur les états de traitement. Arrivé de Paris, ce salésien est venu renforcer les équipes liégeoises en apportant son expérience et son énergie. Et de l’énergie, il en possède: « Je suis passionné de vélo depuis mon adolescence ». Le déclic s’est produit à l’occasion d’un camp vélo (et marche à pied) dans les Alpes, auquel ses parents l’avaient inscrit. Il avait alors 14 ans. « Je me suis retrouvé dans un véritable col dans le massif des Aravis, au-dessus d’Annecy, et je me suis demandé ce que je faisais là, car je n’en pouvais plus », confie-t-il. « J’ai regardé devant: il y avait des gens qui allaient me semer. J’ai regardé derrière: il y avait des gens qui, pensais-je, allaient se décourager si je mettais pied à terre. Alors je me suis interdit d’abandonner et je me suis régalé durant tout le camp. »
Pour Pierre, faire du vélo en groupe, c’est comme faire partie d’une chaîne qu’il ne faut pas briser. « Cela m’a permis aussi de découvrir la volonté qui était en moi. » Depuis, chaque année, le prêtre inscrit à son agenda déjà chargé une grande sortie vélo: « Je peux réaliser mon sport favori parce que j’ai la chance de vivre au sein d’une communauté avec 5 autres confrères, et je les en remercie chaleureusement. »

Le genou l’a rappelé à l’ordre

Pierre présente les qualités morales de base du sportif, celles qui permettent de dépasser ses limites. Ainsi, suite à un pari, il s’est lancé dans deux marathons, à Lyon, alors qu’il n’avait jamais couru plus de 10 kilomètres. « La course à pied est comme une prière. Elle permet aussi d’évacuer le stress. Je ne me croyais pas capable de parcourir les 42 kilomètres, mais je me sentais vivant et porté par un élan qui me dépassait ». Le chrono affichait 3h20 pour le premier marathon, et 3h13 pour le second. Mais, l’intérêt n’était pas là: « Ce qui est magnifique, c’est de se retrouver en contemplation devant la nature, la Création. Ça devient une véritable expérience spirituelle dans une communion avec les autres coureurs. » Jean Bosco l’avait bien compris. Malheureusement, comme beaucoup de coureurs à pied, le genou le rappelle à l’ordre, et le contraint à réduire la durée des parcours. Qu’importe ! Il lui reste le vélo sur lequel il s’est recentré.

Le vélo vient à la rescousse

Pour ne plus trop solliciter ses articulations, Pierre se remet donc en selle. Avec d’autres salésiens et salésiennes, il participe à plusieurs reprises au Championnat de France du clergé: « Je n’ai jamais fait de podiums, mais j’ai toujours tout donné… et je suis fier de moi! »
A noter que lors de la dernière édition à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) – à laquelle les évêques d’Autun et de Besançon avaient pris part –, l’équipe salésienne a remporté 3 titres avec Sr Valentine Delafon et le P. Xavier Ernst (Belge, mais champion de France de la course en ligne).

Cet été, les sorties à vélo prendront encore une autre ampleur pour Pierre Verger. Ainsi, durant la seconde quinzaine de juillet, il sera dans le peloton qui emmènera une trentaine de jeunes du groupe Ephata (14 à 16 ans) de Farnières (à côté de Vielsalm) à Ressins (dans la Loire), soit un périple de 800 kilomètres.
Ce sera un véritable espace de rencontres et de partage, avec, en plus de la dimension sportive, des moments d’évangélisation agrémentée de périodes de célébration et de vie en communauté.
La devise de Pierre pourrait être : Mens sana in corpore sano.

Jean-Pierre DELEERSNIJDER
Diocèse de Liège