Qu’attendez-vous d’une école catholique ? | RCF Radio

Que peut apporter une école catholique à ses élèves ? Père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco et éducateur spécialisé, était l’invité de l’émission d’Ecoute dans la nuit, coproduction de RCF et de radio Notre-Dame, pour réfléchir à une école qui noue une relation avec les élèves.

Beaucoup de familles font le choix d’inscrire leurs enfants dans une école catholique : conditions d’enseignement, discipline, niveau scolaire, vie spirituelle… Que peux-t-elle apporter qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs ? « Je dirai qu’une école catholique est une école où on va nouer une relation avec l’enfant que l’on accueille, qui s’inspire des principes évangéliques, explique père Jean-Marie Petitclerc : ‘celui qui accueille un enfant en mon nom, c’est moi qu’il accueille’. C’est une invitation à nouer une relation à l’enfant dans le même registre que sa relation au Christ, c’est-à-dire : croire, espérer, aimer. Ce n’est pas un caractère que l’école catholique aurait en plus et que les autres écoles n’auraient pas ; c’est vraiment la source de tous les caractères ».

Les défis de l’éducation

Comment conjuguer relation affective et juste distance ? « Saint Jean Bosco a remis l’affectif au cœur de cette relation éducative. Un psychologue américain a dit : ‘un enfant n’apprend rien d’un adulte dont il sent qu’il ne l’aime pas’. Mais dans l’Evangile, le Christ nous enseigne : ‘Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé’. Ici, ce n’est pas le mot ‘amour’ qui est spécifique, mais le mot ‘comme’. Dans ce mot, on trouve cette articulation entre le registre de l’amour et celui de la loi : ‘Je ne suis pas venu abolir la loi mais l’accomplir’ nous dit aussi le Christ. L’enseignant doit être à la fois témoin de cet amour et témoin de la loi » analyse le prêtre salésien. Quand on se soucie des enfants, on sait aussi leur mettre des limites, pour leur bien.

Les limites sont primordiales, notamment pour prévenir certains phénomènes comme l’hyperviolence (sujet du dernier livre du père Jean-Marie). « Lorsque le jeune est dans un projet, il va être invité à ne pas poser des actes qui pourraient remettre en cause son projet. Mais lorsqu’il n’y a aucun projet, on a l’impression que l’on peut faire n’importe quoi : de toute façon, cela n’aura aucune incidence ! Certains jeunes sont sans repères. » Père Jean-Marie Petitclerc préconise une éducation à l’empathie, car les repères moraux se transmettent.

De nombreux élèves semblent s’ennuyer en cours : « Je trouve qu’il y a un déficit d’enseignement, de la relation pédagogique : comment intéresser l’élève, être attentif à ses besoins ? Notre système scolaire gagnerait beaucoup à progresser sur la formation des enseignants, qui sont eux-mêmes formés par des universitaires… donc par des gens qui n’ont pas l’habitude d’avoir une classe en face d’eux ! »

Pour écouter et voir l’émission (qui est en effet diffusée également sur youtube) dans son intégralité, cliquer ici.