Soeur Michèle Decoster sur RCF : « En réponse aux jeunes, le point écoute »

24 mars 2023

Soeur Michèle Decoster sur RCF : « En réponse aux jeunes, le point écoute »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, soeur Michèle Decoster, salésienne de Don Bosco, formatrice dans le service formation Don Bosco, nous propose : « En réponse aux jeunes, le point écoute ».
Aujourd’hui, je voudrais réaffirmer la valeur de l’écoute, notamment dans le milieu scolaire. J’ai demandé à Nicole Maillard de raconter son expérience du point-écoute qu’elle assure dans plusieurs lycées lyonnais du réseau Don Bosco . Le point-écoute, c’est un endroit à la fois discret et accessible où les élèves peuvent parler à des bénévoles, en toute liberté et confidentialité. Le projet s’est construit depuis une dizaine d’années pour répondre aux situations très lourdes que vivent beaucoup de lycéens.

Quel est le cadre d’un point -écoute ?
Les écoutants sont tous bénévoles et accueillent toujours en binôme, la plupart du temps, un homme, une femme, pour assurer une diversité de sensibilité. Ils ne sont pas des électrons libres venant de leur propre initiative. Ils répondent à la demande de la direction en lien étroit avec le projet éducatif pastoral salésien où l’écoute et l’accompagnement personnalisé ont une place essentielle. En début d’année, les écoutants vont se présenter dans les classes et expliquent le projet. Le point-écoute n’est pas un rendez-vous thérapeutique mais une écoute amicale semblable à celle des grands-parents, à la différence qu’il n’y a pas de liens familiaux. Tous les thèmes peuvent être abordés, sans aucun jugement, dans la certitude que rien ne sortira de la pièce, sauf si l’écoutant se rend compte que le jeune est en danger et qu’il est indispensable d’engager une autre procédure avec la direction. De tout cela, les jeunes sont au courant.
Pour s’inscrire au point-écoute, les élèves passent par la vie scolaire, en toute discrétion et de façon à gérer l’organisation. Les jeunes peuvent bénéficier de cet espace sans en référer à leurs parents. Ceux-ci sont informés de la proposition en général.

Quels sont les sujets abordés ?
Certains lycéens viennent par curiosité, d’autres ont besoin d’un temps d’apprivoisement. D’autres encore abordent directement le mal-être qui les fait venir. Les questions sont multiples : les relations garçons-filles, les relations avec les enseignants, la sexualité, notamment l’homosexualité et, depuis quelques années, les questions liées au genre ; aussi des situations de harcèlement, de culpabilité, de deuil, des questions sur le suicide, des violences parfois dans la famille.

Voyez-vous un lien particulier entre le point-écoute et le système préventif de don Bosco et de Marie Dominique Mazzarello ?
Le point-écoute est un lieu pour grandir en humanité. Le jeune fait l’expérience d’être accueilli tel qu’il est. De son côté, l’écoutant, s’il veut considérer le jeune dans son intégralité, doit être pleinement présent lui aussi. L’écoutant s’intéresse à ce qui est dit et à ce qui n’est pas dit. Tout est langage, déjà dans la façon du jeune d’entrer et de s’installer. Pour le jeune, le fait de s’entendre parler à une autre personne peut l’aider à mettre de l’ordre, à prendre conscience de ses besoins et ensuite à élaborer une solution.
L’important n’est pas d’obtenir un résultat fonctionnel mais de chercher à exprimer quelque chose de l’ordre de la relation. Pour Nicole, l’écoute est un peu comparable à l’expérience de la maternité. Avec un nouveau-né, que faire d’autre qu’écouter au-delà des mots, se mettre en éveil pour rejoindre, découvrir, accueillir, rencontrer ?

Sr Michèle Decoster

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A très vite, dans la fidélité à saint Jean Bosco et à Marie-Dominique Mazzarello !

Revue de presse