Etre éducateur aujourd’hui (2) : « Comme un marathonien »

1 septembre 2025

Etre éducateur aujourd’hui (2) : « Comme un marathonien »

En cette rentrée scolaire 2025-2026, sœur Anne-Flore Magnan, salésienne de Don Bosco, directrice de l’internat Don Bosco de Ganshoren, propose trois méditations autour de la mission d’éducateur, autour de trois mots : le phare, le marathonien, le bambou.

Voici le deuxième volet : « Comme un marathonien »

Un marathon, ce n’est pas une course de vitesse. C’est un engagement sur la durée, où chaque pas compte, même les plus petits.

L’éducateur sait que rien ne sert de brûler toutes ses forces au départ : le premier objectif est de trouver le bon rythme, celui qui permet d’accompagner le jeune sur la distance.

Un marathonien sait que sur sa route, il y aura des ravitaillements — ces instants où l’on reprend souffle, où l’on partage un sourire, un mot encourageant, une victoire minuscule mais précieuse.

Les jeunes ne le savent pas toujours mais ont aussi besoin de ces ravitaillements : chaque moment positif est une gorgée d’eau fraîche qui redonne de l’énergie pour continuer.

En général, vers le trentième kilomètre arrive le mur — cette étape où les jambes sont lourdes, le souffle court, et où chaque pas demande un effort immense, on pense cela infranchissable, insurmontable.

Ce douloureux moment des crises, des refus, des colères chez les jeunes.

Et c’est là que l’éducateur, comme le coureur, puise dans ses ressources invisibles : la patience, la persévérance, la foi en l’autre.

Le long du parcours, il y a des spectateurs qui applaudissent… et d’autres qui restent indifférents.

Mais l’éducateur avance, car il sait que l’essentiel n’est pas l’approbation, mais la fidélité à la mission qu’il s’est donnée.

Enfin, il y a la ligne d’arrivée.

Parfois, elle n’est pas spectaculaire. Parfois, c’est juste un jeune qui se relève, qui sourit un peu plus, qui ose croire en lui.

Et c’est là que l’éducateur comprend : la plus grande victoire n’est pas d’avoir couru vite… mais d’avoir couru ensemble, et que personne ne soit resté sur le bord du chemin.

Sœur Anne-Flore MAGNAN
Fille de Marie-Auxiliatrice (FMA)
Communauté de Bruxelles

 

Mot du jour