80 ans du Débarquement en Normandie : à l’institut Lemonnier de Caen, une stèle inaugurée cette semaine pour se souvenir des morts de 1944

25 mai 2024

80 ans du Débarquement en Normandie : à l’institut Lemonnier de Caen, une stèle inaugurée cette semaine pour se souvenir des morts de 1944

Il y a désormais, dans la grande cour de récréation de l’institut Lemonnier à Caen, une stèle. Une stèle pour se souvenir des huit élèves et du professeur morts sous les bombardements, en 1944. Mercredi, en cette année de commémoration du 80e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944, une grande cérémonie s’est tenue dans la maison salésienne caennaise, en présence de l’évêque de Bayeux-Lisieux, mais aussi de nombreuses personnalités civiles et militaires.

L’inauguration a aussi réuni tous les acteurs de l’institut dans un beau moment de recueillement pour le souvenir de ces jeunes et adultes morts sous les bombardements. Jean Blassy, la plus jeune des victimes, avait seulement 14 ans.

Un recueil, publié à 500 exemplaires
Suite à l’examen du CAP de mai 1944, la plupart des élèves de l’institut avaient rejoint leur famille. Mais une quinzaine d’entre eux étaient restés sur place, soit à cause de leur situation familiale, soit en raison des moyens de transports endommagés par les bombardements. Des années plus tard, deux d’entre eux, Jean Baillon et Antoine de Boodt, respectivement âgés de 17 et 14 ans avaient témoigné. Ce sont ces documents qui ont permis à des élèves de seconde générale et technologique du lycée agricole, en collaboration avec les membres de l’amicale des anciens élèves et sous la supervision de leur professeur, Thierry Bogacki, de réaliser un recueil de 112 pages, publié en 500 exemplaires aux éditions Le rire du serpent et intitulé « Une pensée à ceux du passé ». Bravo à eux : Safa FAKHIR, Jules FISK, Erine GAUTIER, Juliette GERVAISE, Baptiste LE FRANÇOIS et Louka LEPELETIER.

Au matin de 7 juin, Caen est un gigantesque champ de ruine. « Tous ceux qui ont vécus cette première nuit d’enfer ne peuvent l’oublier. Tout le centre était en flamme, les tuyaux d’incendie crevés trainaient lamentablement au sol avec les fils électriques. La caserne des pompiers, la gendarmerie, la Mairie, tout était la proie des flammes qui s’élevaient très haut dans le ciel empanaché de fumées noires. Notre salive passait dans la gorge avec un goût acre de poussière calcinée« , peut-on ainsi lire, sous la plume de Jean Baillon, 14 ans à l’époque.

Comme un ouragan
« L’ouragan est passé, jetant par terre les 4/5e de l’établissement et abimant affreusement le reste. L’atelier de menuiserie a complètement disparu, ainsi que le coin des machines à la mécanique. Six dortoirs, toutes les classes, toutes les études, la bibliothèque des professeurs et celle des élèves, l’infirmerie, les douches, la buanderie, la cave, sans compter mon bureau et celui du père économe. Il y a tant de misère autour de nous« , écrit pour sa part le père Guillerm, alors directeur de la maison.

Un rappel éternel
La stèle inaugurée mercredi a été réalisée par Yvette Pichard, responsable du Secours catholique de Courseulles-sur-Mer, passionnée de sculpture, qui a bénévolement relevé le défi de réaliser cet ouvrage.
Chaque disque de cette stèle représente une victime, les branches symbolisent le retour à la vie. Ce monument sera un rappel éternel de la disparition de ces 9 membres de la communauté salésienne de l’institut Lemonnier et un symbole de gratitude envers tous ceux qui luttent pour la liberté et la paix.

 

 

 

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