A Melles-lez-Tournai, deux plaques pour se souvenir des 80 enfants juifs cachés par les Salésiens pendant la guerre

19 juin 2022

A Melles-lez-Tournai, deux plaques pour se souvenir des 80 enfants juifs cachés par les Salésiens pendant la guerre

C’est un pan d’histoire relativement méconnu qui a été mis en lumière dimanche 12 juin à Melles-lez-Tournai (Belgique). Un pan d’histoire dans lesquels les Salésiens et les Salésiennes de Don Bosco tiennent une place importante : deux plaques commémoratives ont été inaugurées, pour se souvenir des 80 enfants juifs qui furent cachés des nazis par les frères et les sœurs à l’institut Saint-Paul, durant la Deuxième Guerre mondiale.

« Merci d’avoir sauvé mon arrière-grand-père, Maurice Starkman ». Ces mots, repris par le journal Nord-Eclair qui a rendu compte de la cérémonie, sont ceux de Sebastian Lewin, un jeune New-Yorkais qui vient de fêter sa bar-mitsvah et qui avait tenu à faire le déplacement. Son arrière-grand-père vivait à Charleroi lorsque la guerre éclate. Ses parents le confient à une assistante sociale qui, en train, le conduit en 1942 à l’institut Saint-Paul. Là, les Salésiens l’accueillent et le cachent.

Photo Bernard Libert

A l’époque, les Salésiens sont installés à Melles depuis 1905, et leur expulsion de France par les lois anti-congréganistes. La communauté est composée de Salésiens français et les élèves y sont essentiellement de jeunes Français, pour beaucoup de Lille, Roubaix, Tourcoing et des environs. Quelques sœurs salésiennes belges, wallons et flamandes, s’occupent de la cuisine et de la lingerie, mais au moment où les enfants juifs sont cachés, la communauté est renforcée et s’internationalise avec des religieuses d’origines polonaise, italienne, slovaque et une équipe de jeunes « monitrices » et institutrices.

Maurice va être accueilli dans l’établissement, comme Isaïe Rotblat, puis plusieurs d’autres enfants. Comme Maurice et Isaïe sont plus grands que les autres, on les fait passer pour des aide-jardiniers.

Harry Pollac, âgé de neuf ans à l’époque, a repris contact avec les salésiens en 2003 pour exprimer sa reconnaissance : « Grâce à eux, je suis en vie ! »

Avant Bailleul

La maison de Melles-lez-Tournai a fermé en 1962, quand les Salésiens sont revenus en France, pour prendre l’animation du collège Immaculée-Conception de Bailleul, dans le Nord. De l’institut Saint-Paul, il ne subsiste aujourd’hui que la grotte. La stèle, elle, a été placée à deux pas du monument aux morts, de l‘église et du cimetière de Melle. Et le bourgmestre de Tournai, Paul-Olivier Delannois, a annoncé qu’un espace dédié aux Justes parmi les nations de Tournai et des environs sera créé en 2023 dans la ville.

Merci à Bernard Libert pour les photos de l’événement.

Photo Bernard Libert

 

 

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