Artemide Zatti sur le chemin de sainteté : ce qu’il faut savoir avant sa canonisation ce dimanche 9 octobre

7 octobre 2022

Artemide Zatti sur le chemin de sainteté : ce qu’il faut savoir avant sa canonisation ce dimanche 9 octobre

Dans une lettre à l’occasion de la canonisation d’Artemide Zatti, le Recteur Majeur don Angel Fernandez Artime souligne l’originalité de cette figure parmi la famille des saints salésiens : il est le premier canonisé sans être passé par le martyre (Jean Bosco et Dominique Savio n’étant pas « officiellement » salésien). Les circonstances ont orienté sa vie, entrainant des choix et mettant en évidence sa foi en la Providence et en Notre Dame Auxiliatrice, son attachement à Don Bosco et sa charité évangélique.

 

L’épreuve de la maladie a été pour Artemide Zatti l’occasion de manifester sa foi en la grâce de Dieu : à cette époque, on ne guérit pas de la tuberculose, ou alors difficilement. Pourtant, son infirmier, le Père Evasio Garonne lui promet la guérison s’il fait le vœu à Marie Auxiliatrice de consacrer sa vie aux malades. Artemide n’hésite pas, il croit et fait la promesse. Petit à petit, il retrouve la santé.

 

Docile à l’Esprit

Mais la maladie remet en cause son projet de vie : devenir prêtre. Les supérieurs salésiens lui demandent de renoncer à l’ordination sacerdotale et lui proposent l’état de coadjuteur, frère religieux. Artemide approfondit sa vocation et fait primer son attachement à Don Bosco et à la congrégation salésienne. Il renonce à son grand désir d’être prêtre, pourvu qu’il donne sa vie comme salésien, et qu’il se consacre aux malades et aux infirmes. La vie religieuse vient en premier lieu. Sa sainteté se manifeste dans cette capacité de se laisser bousculer par ce que la vie donne, et de se laisser transformer par l’Esprit qui se manifeste à travers elle. Il a appris le « lâcher-prise » complet. Jamais il n’exprimera le regret d’avoir dû renoncer à l’idéal du sacerdoce. Avec Saint François de Sales, on peut dire qu’il a su fleurir là où il a été planté.

 

Le bon Samaritain

Une seconde étape de sa vie a été le moment où le père Garrone est décédé, laissant à Artemide le souci de l’hôpital San José. On lui avait déjà confié la responsabilité de la pharmacie. Désormais, il aura la tâche de donner une âme à « l’hôpital du bout du monde » pour les plus dépourvus, les rejetés. Certes, un médecin patenté et des infirmiers professionnels sont chargés de l’aspect matériel de l’acte médical et de la direction. Artemide Zatti, pour sa part, soigne autant avec la prière et la Parole de Dieu qu’avec les médicaments. Il sème partout l’évangile et guérit les malades en guérissant leur foi fragile et chancelante. Il aide les mourants à faire le grand passage dans la paix et la confiance en Dieu. Par sa façon de rendre le Christ présent, l’hôpital était une cellule d’Eglise.

Son amour des plus pauvres l’a conduit à la rencontre des prisonniers avec le souci de leur bien spirituel d’abord. Il savait affronter les cas de psychiatrie. Clairement, la source de son amour pour tous les humains était son amour inconditionnel pour Dieu, qui lui donnait sa sérénité et son égalité d’âme.

 

Le nouvel hôpital

La démolition de l’hôpital San José pour y bâtir à la place une demeure convenable pour l’évêque fut vécue par Zatti comme un événement douloureux. Cet hôpital avait été construit grâce à son acharnement pour trouver les fonds, et il était le fruit de la générosité et des sacrifices des petites gens. Il craignait que le nouvel hôpital ne lui permette plus de donner les soins gratuits aux plus pauvres. Certains lui suggéraient de se rebeller, mais il était homme de paix et d’action concrète. Laissant de côté les commérages il fit confiance en la Providence et prit sa part au transfert dans des locaux du Collège Saint Isidore, où il veilla au bon esprit entre les malades et les soignants. L’hôpital pour lui n’était pas d’abord des bâtiments, mais la charité offerte aux infirmes.

 

La joie et la souffrance

Artemide a évangélisé la souffrance et la mort en insufflant la confiance, qu’il appelait « Providence », et l’espérance qu’il appelait, comme Don Bosco, « Paradis », la joie de vivre dans le royaume des cieux. Il apprenait aux malades à parler à Dieu, et à trouver la joie et la consolation dans  les évangiles. Il citait l’exemple de Jésus afin de donner un sens à la douleur et redonner du courage. Il rappelait que seul Dieu sauve, et qu’il ne faisait que prêter ses mains à Dieu.

 

Jean-François MEURS

 

 

Prière pour demander des vocations de coadjuteurs

Notre Dieu,
Tu nous as donné en saint Artemide Zatti
un modèle de salésien coadjuteur
docile à ton appel, fidèle à sa vocation.

Il s’est fait proche de tous
avec la compassion du Bon Samaritain.
Aide-nous à reconnaître le cadeau de cette vocation
qui manifeste au monde la beauté de la vie consacrée.

Donne-nous le courage de proposer aux jeunes
la vie selon l’évangile
au service des petits et des pauvres,
et fais que ceux que tu appelles sur ce chemin
répondent généreusement à ton invitation.

Nous te le demandons par l’intercession de Saint Artemide Zatti
Et par la médiation du Seigneur Jésus Christ.

Amen

 

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