Election du pape : qui sont les cinq Salésiens de Don Bosco qui entreront en conclave le 7 mai ?

3 mai 2025

Election du pape : qui sont les cinq Salésiens de Don Bosco qui entreront en conclave le 7 mai ?

À partir du 7 mai, 133 cardinaux électeurs, représentant 71 pays (dont 15 qui y seront représentés pour la première fois) entreront en conclave pour élire le 267e pape de l’histoire de l’Eglise. Cinq d’entre eux sont issus de la congrégation des Salésiens de Don Bosco. Ils ont pris la parole ces derniers jours. Passionnant.

Cinq Salésiens de Don Bosco. Voilà qui n’est pas rien : parmi les 133 cardinaux électeurs, 33 sont en effet issus de 18 familles religieuses. Les fils de Jean Bosco sont la congrégation la plus représentée, devant les jésuites et les franciscains (4 représentants chacun).

Alors que l’on fête cette année les 150 ans de la première expédition missionnaire, il n’est pas anodin de voir que deux d’entre eux viennent des pays très éloignés de Rome. Et qui n’avaient jamais eu, dans l’histoire de l’Eglise, un représentant au conclave : le cardinal Bo, de Birmanie (ou Myanmar) et le cardinal do Carmo da Silva, du Timor-Oriental. Et encore pourrait-on parfaitement ajouter à cette liste un autre « cardinal des périphéries« , le cardinal Cristóbal López Romero, certes espagnol, mais représentant l’Eglise du Maroc.

Enfin, sur les 5 cardinaux salésiens, deux connaissent très bien la province France-Belgique Sud : le cardinal Cristóbal bien sûr, lui qui a longtemps été le supérieur de notre communauté de Rabat et qui parle parfaitement bien le français. Et l’ancien recteur majeur des Salésiens, le cardinal Ángel Fernández Artime, qui est souvent venu dans notre province.

Mais, faisons connaissance.

 

Charles Maung Bo, 76 ans, archevêque de Yangon (Rangoun), Birmanie (Myanmar)

Le cardinal Bo.

Le cardinal salésien Charles Maung Bo, originaire de Birmanie, est âgé de 76 ans. Il a été président de la Fédération des Conférences Épiscopales d’Asie pendant deux mandats et est l’un des représentants importants du continent asiatique. Du pape François, il disait il y a quelques jours qu’il « a mis en lumière les souffrances de notre peuple. Il est tombé amoureux du peuple du Myanmar, de sa patience, de son courage et de sa remarquable solidarité au cœur de crises vertigineuses. Il a marché à nos côtés, il a porté notre douleur dans ses prières, ses messages et son cœur.

Plus de neuf fois, il a parlé publiquement du Myanmar. Il a prononcé des déclarations touchantes et a même célébré une messe spéciale pour la paix sur notre terre. Ce faisant, il a rappelé au monde que le Myanmar est important, que nos blessures ne sont pas invisibles et que la paix est possible. »

 

Cristóbal López Romero, 72 ans, archevêque de Rabat, Maroc

Le cardinal Cristóbal López Romero.

« Pour moi, le pape François était comme un père, comme un modèle de pasteur, un ami qui me connaissait », a dit le père Cristobal, 72 ans désormais, au lendemain de la mort de François. Celui qui connait parfaitement bien la France et la Belgique (il est venu l’an dernier parler du dialogue interreligieux lors d’une soirée organisée à Paris par la Fondation Don Bosco) a eu l’opportunité de le connaître plus personnellement en 2019, lorsque le pape a effectué une visite au Maroc : « Il est venu nous réconforter et nous confirmer dans notre foi. Mon plus beau souvenir de cette visite est celui où nous sommes allés ensemble visiter une œuvre sociale, lors d’une visite qualifiée de privée, où seuls le chauffeur, la sécurité, lui et moi étions présents. Nous nous sommes assis à l’arrière de la voiture, parlant espagnol et riant ensemble, d’abord pendant 20 minutes à l’aller, puis pendant 30 minutes au retour. Et là, j’ai pu lui expliquer qui j’étais et ce qu’était l’Église au Maroc. Et il a probablement apprécié, car je l’ai fait rire ».

Le cardinal Lopez a fait partie de la province de France pendant 8 ans (de 2003 à 2010). Il était à l’époque directeur de la communauté salésienne de Kénitra, directeur de l’Ecole Don Bosco (primaire et collège) et de la JUKSPEL. « Je suis en pleine harmonie avec tout ce que François a proposé, avec sa manière de faire, de parler et d’agir. Mais je ne suis pas « de François ». Certains disent : « Ah, je suis de Benoît XVI », d’autres : « Je suis de François », et d’autres encore : « Je suis de Jean-Paul II ». Je suis du Christ, je suis de l’Évangile. Et si j’aime François, c’est parce qu’il est l’Évangile pur » a-t-il déclaré ces derniers jours dans les médias.

« Je crois que nous avons besoin d’un Pape capable de construire l’unité entre tous ; un Pape inclusif, qui n’exclut rien ni personne ; qui nous encourage à marcher, car l’Église est le peuple de Dieu qui marche, qui avance, qui ne se contente pas et ne reste pas figé : nous sommes des pèlerins et nous devons marcher, mais nous devons marcher ensemble. Il faut également un Pape qui nous relie au Christ depuis la racine, depuis la source, et qui nous aide à boire à la source. François m’a aidé à me connecter à l’Évangile et, en même temps, à la tradition. Car la tradition n’est pas ce qui se faisait au XIXe siècle, mais aux Ier, IIe, IIIe, IVe et Ve siècles. Et le plus traditionnel qui soit, c’est l’Évangile, qui est la source de tout ce courant. »

–> revoir l’entretien exceptionnel avec le cardinal Cristóbal López Romero sur KTO TV en avril 2024 en cliquant ici.

 

Daniel Sturla, archevêque de Montevideo, Uruguay

Le cardinal Daniel Sturla.

Archevêque de Montevideo, le cardinal Daniel Fernando Sturla, a souligné, à la mort du pape François, la proximité entre leurs deux pays, l’Argentine et l’Uruguay : « C’était un Pape du Rio Plata, qui buvait du maté, qui aimait le football… Tout cela le rendait très proche de nous » a indiqué le salésien, âgé de 65 ans.

Et pour demain, de quel pape l’Eglise a-t-elle besoin, lui ont demandé les médias urugayiens : « Le pape doit être un homme de foi, un homme de vie sainte, le cœur proche du peuple et doté d’une connaissance théologique lui permettant de diriger l’Église » a-t-il répondu.

 

Ángel Fernández Artime, espagnol, propréfet du Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée à Rome

Entre le cardinal Ángel Fernández Artime, notre ancien recteur majeur (désormais âgé de 64 ans) et le pape François, les relations étaient anciennes, puis le père Angel avait été durant cinq ans provincial des Salésiens d’Argentine et avait, à l’époque, cotôté Jorge Mario Bergoglio, alors archevêque de Buenos Aires : « Je me souviens que lorsque j’allais à l’évêché, le cardinal-archevêque lui-même m’ouvrait la porte. C’était un homme qui était tout simplement un pasteur, un homme à la foi profonde et convaincue

Le père Angel, ici à droite, avec le père Cristobal Lopez.

Beaucoup me demandent si le prochain Pape sera progressiste ou conservateur, et je réponds que le pape de demain ne sera ni l’un ni l’autre. Il devra rester ancré à Jésus-Christ, à l’Évangile et à la tradition apostolique, car c’est ce qui a soutenu l’Église pendant 2 000 ans. Mais ce sera aussi un homme qui s’efforcera de maintenir vivant le dialogue avec le monde, car le monde dans dix ans ne sera plus le même qu’aujourd’hui. »

–> relire l’article publié lors de la visite du père Angel à Paris, en 2019, en cliquant ici.

 

Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili, Timor oriental

Le cardinal Virgilio do Carmo da Silva.

Terminons ce tour d’horizon avec l’un des plus jeunes cardinaux : Mgr Virgilio do Carmo da Silva a 57 ans. Il est le premier cardinal originaire du Timor Oriental, seul pays d’Asie, avec les Philippines, à avoir une solide majorité catholique. L’un de ces cardinaux qui incarnent le mieux le visage d’une Église présente dans les « périphéries les plus périphériques du monde ».

Archevêque de Dili, il a accueilli dans son pays, il y a un peu plus de sept mois, le pape François lors de son plus long voyage en Océanie et en Extrême-Orient. Il s’était arrêté deux jours au Timor Oriental et lui avait lancé : « Je suis amoureux du Timor ! » Environ 600 000 fidèles (sur une population totale de 1,3 million d’habitants) étaient alors descendus dans la rue pour aller à la rencontre du pape.

 

Précision : parmi les 10 actuels cardinaux issus de la « Société de Saint-François de Sales », cinq ont atteint la limite d’âge, c’est-à-dire 80 ans : il s’agit du cardinal Joseph Zen (93 ans, Hong Kong), de Raffaele Farina (91 ans, Italie, ancien archiviste et bibliothécaire du Vatican), de Tarcisio Bertone, SDB (90 ans, Italie, qui fut le bras droit du pape Benoît XVI), de Ricardo Ezzati (83 ans, archevêque émérite de Santiago du Chili) et, enfin, du célèbre cardinal hondurien Óscar Rodríguez Maradiaga, (82 ans, archevêque émérite de Tegucigalpa), qui a été le coordinateur du Conseil des cardinaux voulu par le pape François.

 

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