Elève à Don Bosco-Nice, Michel Arkhangelsky aimerait tant porter les couleurs de la France aux JO de Paris 2024

Ayant fui la Russie avec ses parents il y a treize ans, Michel Arkhangelsky, 17 ans, élève en sport-études à Don Bosco Nice et membre de l’Olympic Nice Natation, enchaîne les performances et les prix. Mais son rêve de représenter la France à l’international est empêché par une naturalisation qu’il peine à obtenir.

Depuis qu’il a appris à nager à cinq ans, Michel Arkhangelsky n’a jamais arrêté. Elève au lycée Don Bosco Nice et pensionnaire du club l’Olympic Nice Natation, il rafle toutes les victoires : champion de France aux 50, 100 et 200 mètres dos alors qu’il est en sixième; il réitère en cinquième et quatrième, avant que la crise du Covid n’interrompe un temps son brillant palmarès. Fin décembre 2022, lors des championnats de France juniors petit bassin, le Niçois a décroché huit titres, dont sept en individuel : 50 mètres, 100 mètres, 200 mètres dos, 50 mètres et 100 mètres papillon, et 50 mètres et 100 mètres nage libre. Avec son équipe  de l’Olympic Nice Natation, il a remporté le 4×50 mètres quatre nages.
Pourtant, ses victoires ne sont pas comptabilisées. Arrivé en France à l’âge de quatre ans quand ses parents ont fui la Russie, le jeune nageur n’a pas la nationalité française, qu’il tente d’obtenir depuis des années.

🏊 #TLS | Le combat de Michel Arkhangelsky pour devenir Français 🇫🇷

👉@manutiss est parti à la rencontre du jeune nageur pour qui l’obtention de la nationalité Française est devenue urgente à quelques mois des Jeux de @Paris2024 pic.twitter.com/owm5EST1lH

— francetvsport (@francetvsport) April 6, 2023

Une longue demande de naturalisation

Parce que son père, courtier en assurance qui avait refusé de céder son affaire à des proches du régime, était considéré comme un opposant politique, les parents de Michel n’ont pas eu d’autre choix que de fuir la Russie et se réfugier à Nice, où ils possédaient un petit pied à terre. De la Russie, le jeune homme n’a que de vagues souvenirs : toute sa vie est en France. Et c’est à Nice qu’il a appris à nager, à l’âge de cinq ans, avant de remporter les compétitions départementales et régionales. Mais quand il a commencé à gagner les compétitions nationales, les choses se sont compliquées : faute de nationalité française, ses victoires ne sont pas comptabilisées et il doit à chaque fois partager la première marche du podium avec le second, de nationalité française. Ce que les équipes de France Télévision ont parfaitement détaillé dans un reportage diffusé dans l’émission « Tout le  sport » il y  a quelques jours : « Je fais deux courses contre la montre : la natation bien sûr, la plus simple, et la course à la nationalité, qui est la plus compliqué« , observe l’élève de Don Bosco-Nice.

Frédéric Coduys, responsable sports-études à Don Bosco-Nice, insiste sur l’engagement dont fait preuve Michel, qui est notamment délégué de classe.

Pourtant, les parents de Michel, protégés par le statut d’asile politique, ont, dès juin 2020 déposé une demande de naturalisation pour en faire bénéficier leur fils, mineur. Et malgré le soutien de l’Olympic Nice Club, de la direction des sports de la mairie, de la Fédération française de natation, du maire de Nice Christian Estrosi, et du député Niçois Eric Ciotti, la demande n’aboutit pas. La famille Arkhangelsky s’interroge : la France, qui a déjà refusé la demande d’extradition du père de Michel émanant de la Russie, ne veut-elle pas se brouiller avec ce grand pays ?

En attendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, où il sera âgé de 19 ans, le jeune champion s’entraîne toujours. Selon ses performances, il peut espérer se qualifier. Un objectif pour Michel, qui rêve de rapporter une médaille olympique à la France. En espérant que son objectif d’obtenir la nationalité française sera accompli avant. En tout cas, à Don Bosco-Nice comme dans toute la famille salésienne, on est derrière lui !

Blandine Lelté