Les Salésiens de Don Bosco dans un pays en mutation : le Vietnam

9 avril 2018

Les Salésiens de Don Bosco dans un pays en mutation : le Vietnam

Depuis ces dernières années, une dizaine de missionnaires salésiens, hommes et femmes, arrivent du Vietnam en France. Grâce aux échanges entre pays, nous connaissons de mieux en mieux ce pays en pleine évolution. Les salésiens et salésiennes de Don Bosco y sont présents, au nombre de 600. Leur travail prend de multiples formes. Toujours auprès des jeunes.

 

Dans un contexte politique plus favorable pour l’Église catholique, les salésiens vietnamiens œuvrent aujourd’hui essentiellement dans des paroisses et des écoles professionnelles. Ils ont commencé par ouvrir des paroisses puis, dans les années 2000, plusieurs centres de formation pour les jeunes les plus pauvres. Chaque nouvelle œuvre commence modestement. Puis, progressivement, au gré des financements, elle se développe. Ainsi l’école Don Bosco Phuóc Lôc accueille aujourd’hui 700 élèves ; elle permet, tous les ans, à 150 élèves de sortir diplômés en mécanique automobile, mécanique générale, ou en soudure… 40 professeurs dont 8 religieux salésiens y travaillent pour un salaire d’environ 4€ de l’heure !

L’école Don Bosco est pour les élèves une deuxième famille

Ces centres de formation n’ont pas beaucoup de moyens financiers. La pension complète n’est « que » de 100€ par mois. Les jeunes sont internes car rentrer tous les week-ends chez eux leur coûte trop cher. Souvent, les Salésiens aident financièrement les familles, à condition que le jeune soit sérieux avec la volonté d’apprendre. De ce fait, l’école est pour eux comme une deuxième famille. En faisant passer l’œuvre de « Centre de Formation » – son statut actuel – à « Ecole Professionnelle », les salésiens espèrent recevoir des subventions de l’état. Pour résoudre le manque de professeurs, le centre a noué des partenariats avec des entreprises afin que des professionnels viennent directement enseigner ; en contrepartie, ces derniers sont assurés d’avoir parmi leurs élèves des ouvriers qualifiés à embaucher à la fin de leurs études. Ce centre propose une remise à niveau pour ceux qui arrivent avec du retard scolaire et délivre également une formation post-bac.

Une migration rurale

Dans les écoles professionnelles, les Salésiens accueillent aussi de jeunes « migrants. » En effet, comme à l’époque de Don Bosco, le pays connaît un fort exode rural : 50 % des jeunes vietnamiens, ces « migrants » habitent maintenant en milieu urbain où ils cherchent du travail. Quand ces jeunes viennent dans une école Don Bosco, ils sont parfois à plus de 300 km de leur foyer d’origine.

Dans le centre technique Don Bosco Dong Thuan, en été, les Salésiens font embaucher les élèves dans une usine partenaire. C’est ce qu’explique le Père Thomas Vu Kim Long, directeur du centre : « Ils y sont mieux à travailler que chez eux dans l’oisiveté ! Mais ils travaillent aussi pour gagner l’argent de leurs études. Ce sont des jeunes en difficultés : orphelins, enfants d’ethnies minoritaires, en échec scolaire ou que les parents n’ont plus les moyens d’éduquer. Certains supportent mal la discipline de l’école. Nous cherchons donc des activités qui les intéressent pour qu’ils aient envie de rester avec nous et qu’on puisse les aider à devenir “ honnêtes citoyens et bons chrétiens ”. ». Les salésiens, y compris le directeur, vont travailler à l’usine avec ces jeunes. Ils peuvent ainsi les encadrer, leur proposer des activités de loisirs pendant les temps libres et apporter eux-mêmes, par leurs salaires, des finances à l’école !

 

Une école hôtelière
à Hô-Chi-Minh Ville 

Les salésiens du Vietnam ont créé une école hôtelière à Hô-Chi-Minh. Deux métiers y sont appris : cuisinier et serveur. Dans un pays où de plus en plus de touristes affluent, les besoins hôteliers sont énormes. Aubaine pour ces jeunes. Cette école, financée par une fondation allemande, accueille 40 étudiants par an, tous issus des classes pauvres d’Hô- Chi-Minh. Elle les prépare en trois ans à leur futur métier. Elle possède son restaurant d’application fréquenté régulièrement par une quarantaine de clients où ces jeunes peuvent se former. Mais, en contrepartie, hélas, ils repartent aussi avec une dette : ils devront rembourser leurs études pendant plusieurs années après leur entrée dans le marché du travail !

Les salésiens et salésiennes de Don Bosco au Vietnam 

Il y a 400 salésiens de Don Bosco répartis en 21 communautés au Vietnam et en Mongolie. Les sœurs salésiennes sont environ 200. Elles gèrent des écoles, des foyers d’étudiants, des centres de promotion de la femme.

 

De nouvelles terres d’évangélisation

Pour le père provincial, les salésiens doivent répondre à de nouveaux besoins. D’abord dans le Nord du pays où il y a déjà neuf œuvres : paroisses, centres de jeunes, foyers d’ouvriers, centre de vocations… Mais il y a encore beaucoup à faire pour la jeunesse dans cette région et les évêques du Vietnam invitent les salésiens à y venir.

La Mongolie fait également partie de la province du Vietnam. Le Provincial a aussi le souci de cette partie du monde en plein développement où elle a ouvert deux communautés. Les vocations sont foisonnantes au Vietnam et permettent de répondre à ces besoins, et même aux missions « ad gentes », dans le monde : sur les 400 salésiens issus du Vietnam, une centaine sont missionnaires comme le Père Pierre Nguyen, ordonné cet été 2017 et arrivé à Nice.

 

A lire aussi sur Don Bosco Aujourd’hui….

  • Missionnaire pour la France-Belgique sud, Pierre Nguyen, salésien, est devenu prêtre…
  • [Bientôt sur DBA] : un article sur les œuvres des sœurs salésiennes au Vietnam.
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