Le pape François à Marseille : six choses à savoir sur ses liens avec la famille salésienne de Don Bosco

23 septembre 2023

Le pape François à Marseille : six choses à savoir sur ses liens avec la famille salésienne de Don Bosco

Un pape à Marseille ! L’événement historique vécu ce week-end des 22 et 23 septembre 2023, avec notamment une messe au stade Vélodrome devant 60 000 personnes, est l’occasion de rappeler les liens, forts et anciens, entre le pape François et la famille salésienne de Don Bosco.

1. Il a été baptisé par un salésien de Don Bosco

Enfant, il a fréquenté avec sa famille une paroisse animée par les salésiens, la bien-nommée paroisse Marie-Auxiliatrice. C’est même là qu’il a été baptisé. Il faut préciser que sa famille paternelle est originaire du Piémont, et même précisément du pays d’Asti, comme saint Jean Bosco. Et à 17 ans, il eut comme directeur spirituel le père Enrico Pozzoli, de la communauté du quartier Almagro, qui eut une influence décisive sur sa vocation.

2. Il a été élève chez les Salésiens

En 1949, Jorge Mario Bergoglio a fréquenté avec son frère le pensionnat salésien Wilfrid-Baron de Ramos-Mejia, une grosse bourgade de la grande ceinture urbaine de Buenos Aires (en Argentine). Les registres conservent la trace de son 1er prix en Conduite, ainsi qu’en Religion et Evangile. « Les salésiens m’ont formé à la beauté, au travail, et à rester très joyeux », dit-il. En 2020, pour le 90e anniversaire du pensionnat, le pape avait écrit une lettre : « Je me souviens avec gratitude de l’époque où j’ai fréquenté la sixième année de l’école Wilfrid-Barón de los Santos Ángeles en 1949. J’y ai reçu cette formation dans le style de Don Bosco, ouverte au travail, à la créativité et à la joie. La vie scolaire était un « tout » et on n’avait pas le temps de s’ennuyer : étude, partage, prière, attention aux plus pauvres, activités manuelles ; tout ce que nous faisions et apprenions trouvait une unité harmonieuse et nous préparait à la vie, avec un sens des responsabilités et un horizon de transcendance.
Je vous encourage à poursuivre votre travail quotidien dans cette perspective, en gardant à l’esprit les paroles de saint Jean Bosco : « La sainteté consiste à être toujours joyeux. » Que la joie qui vient de la rencontre avec le Seigneur se reflète dans toutes vos activités, afin que l’Évangile rayonne et atteigne tout le monde. »

3. Il a été marqué par la figure d’un salésien coadjuteur (frère, non prêtre), Artémide Zatti.

« En 1976, témoignait il y a quelques années le pape François, les jésuites d’Argentine n’avaient plus de vocation de frère coadjuteur et nous pensions que la situation était irréversible. » Un évêque parle alors à celui qui était encore le père Bergoglio d’Artémide Zatti. « Il me donna à lire sa biographie. Son profil quasi parfait de coadjuteur retint mon attention. A ce moment, je sentis que je devais demander à Dieu, par son intercession, de nous envoyer des vocations de coadjuteurs. Je fis des neuvaines… » Dans les années qui suivirent, dix-huit jeunes entrèrent au noviciat. « Les novices, les étudiants et les jeunes coadjuteurs ont fait plusieurs fois la neuvaine en l’honneur de M. Zatti, pour demander des vocations. Moi-même, je l’ai faite (…) Je répète que je suis convaincu de son intercession », raconte encore le pape argentin.

4. Il a une cousine salésienne de Don Bosco

Elle s’appelle Ana Rosa Sivori, est sœur salésienne de Don Bosco et missionnaire en Thaïlande. Quand elle le voit, témoigne-t-elle, il lui dit toujours de prier pour lui : « Ana Rosa, prie pour moi, rappelle-toi de prier pour moi ».

5. Il a choisi le prénom François, pour François d’Assise… mais il a aussi une affection pour François de Sales

Lors de son élection, son choix de choisir « François » comme nom de pape avait été beaucoup commenté. C’est évidemment à François d’Assise que le pape argentin a souhaité se référer. Mais en 2022, à l’occasion des 400 ans de la mort d’un autre François, celui que Jean Bosco a choisi pour confier sa congrégation naissance, le pape avait publié une « lettre apostolique ». Il y a mis en avant la figure de François de Sales, évêque de Genève de 1602 à 1622, dont la spiritualité a nourri « l’Europe de l’époque et des siècles suivants ». Pour François (le pape), François (de Sales) est un modèle pour aujourd’hui.

Don Angel avec le pape François.

6. Il est le premier pape à faire cardinal un recteur majeur de la famille salésienne

Dans une semaine à Rome, le pape François créera 21 nouveaux cardinaux, dont il a divulgué les noms en juillet. Et là, surprise : pour la première fois dans l’histoire de l’institut de Saint-François de Sales (la congrégation des salésiens de Don Bosco), le recteur majeur, le 10e successeur de Jean Bosco, a été cité. Le père Angel Fernandez Artime, Espagnol de 62 ans, qui fut, il y a quelques années, le supérieur de la province d’Argentine du Sud, basée à Buenos Aires, dont l’archevêque était… le futur pape François. Il s’agit pour le pape de « rendre visible une Église sortante, qui soit un hôpital de campagne où de nombreux jeunes puissent trouver un environnement habité par des personnes qui éduquent, accompagnent et aident à grandir dans la foi ».
Evidemment, don Angel ne sera pas le seul cardinal salésien. Durant la messe au stade Vélodrome ce samedi 23 septembre, on a notamment pu apercevoir, à la gauche du pape, le cardinal Cristóbal López Romero, salésien de Don Bosco lui aussi, et désormais archevêque de Rabat, au Maroc.

Le cardinal Cristóbal López Romero était aux côtés du pape à Marseille.

Benoit Deseure

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