Réseau Don Bosco Action sociale (DBAS) : « La très grande majorité des migrants mineurs nous quitte vers l’âge de 19 ans, en ayant un logement et un emploi. »

5 mars 2021

Réseau Don Bosco Action sociale (DBAS) : « La très grande majorité des migrants mineurs nous quitte vers l’âge de 19 ans, en ayant un logement et un emploi. »

En France, aujourd’hui, plus de 35 000 migrants mineurs isolés, les MNE (mineurs non accompagnés) sont suivis par l’Aide sociale à l’enfance.  Beaucoup sont arrivés en France après un périple où ils ont frôlé la mort. Dans le réseau Don Bosco Action sociale (DBAS), un millier environ est pris en charge, de manière salésienne. En Gironde, Lisa Barry dirige ces plateformes d’accueil MNA de l’Institut Don Bosco. Elle témoigne.

Lisa a intégré l’Institut Don Bosco en 2010 comme éducatrice spécialisée. Elle est actuellement directrice des plateformes d’accueil des MNA de la Gironde, situées à Bordeaux ou dans différentes communes de ce département.

 

Qu’est-ce qui vous a conduit à travailler auprès des MNA ?

C’est le contexte actuel. Le problème de l’accueil de ces mineurs non accompagnés se pose aujourd’hui de manière cruciale, tant les chiffres explosent. Je me sens personnellement concernée pour défendre la cause de ces jeunes migrants. Il est vrai qu’étudiante, j’avais effectué un stage au Burkina Faso et au Mali, qui m’a permis de me sensibiliser à la culture africaine. Or, la plupart des jeunes que nous accueillons viennent de l’Afrique subsaharienne.

 

Quelle est la qualité principale que vous demandez aux travailleurs sociaux qui intègrent vos équipes ?

Je leur demande surtout d’être capables de travailler en équipe pluri-disciplinaire. L’accompagnement des MNA que nous mettons en place est global, prenant en compte tous les aspects de leur vie sur le plan de la santé, de la formation, de la citoyenneté, de l’insertion… Aussi le travail au sein de la plateforme nécessite un maillage entre différentes cultures professionnelles : l’éducatif, le social, le médical. Je leur demande également de savoir être autonomes dans leur travail quotidien d’accompagnement. Celui-ci vise à l’autonomie du jeune que nous accueillons. Cela suppose que les travailleurs sociaux soient eux-mêmes autonomes et capables d’initiatives.

 

Qu’est-ce qui vous parait être spécifique dans l’accompagnement éducatif des MNA ?

J’insisterai tout d’abord sur l’importance de la problématique liée à la santé corporelle et psychique, au vu des nombreux traumatismes causés par l’exil et les trajets. Il me faut également parler de l’importance qu’ils accordent à la formation, alors que beaucoup n’ont eu dans leur pays d’origine que des bribes de scolarité. Ils sont excessivement motivés en ce domaine, car ils veulent s’en sortir, et, à la différence de certains ados français de leur âge, ils s’impliquent vraiment, que ce soit en classe ou en apprentissage. Je parlerai enfin de l’importance de l’accompagnement dans les démarches administratives, nécessaires à la régularisation de leur situation. Et cet accompagnement nécessite de véritables compétences dans le domaine du droit français.

 

Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

Les principales sont liées aux contraintes administratives. Tant que leur situation n’est pas régularisée, ils sont « sans papiers », ce qui rend complexe toutes les démarches d’inscription dans une école ou d’obtention d’un travail ou d’un logement. Il s’agit également de prendre en compte les différences culturelles, qui peuvent rendre difficile le vivre-ensemble. Je noterai enfin leur niveau d’exigence dans la prise en charge, ce qui n’est pas toujours bien compris par les adultes.

 

Quelles sont vos plus grandes satisfactions ?

Le plus satisfaisant pour moi, c’est de voir la rapidité avec laquelle ils progressent au bout de six mois de prise en charge par les équipes, que ce soit en termes de formation ou d’autonomisation. Ils nouent d’excellentes relations avec les membres de l’équipe. Et la très grande majorité nous quitte vers l’âge de 19 ans, 19 ans et demi, en ayant un logement et un emploi, le plus souvent chez leurs anciens maîtres d’apprentissage. Et ils aiment revenir nous voir.

 

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