Sœur Catherine Fino sur RCF : « La création invitée toute entière à la rencontre de Dieu »

18 novembre 2022

Sœur Catherine Fino sur RCF : « La création invitée toute entière à la rencontre de Dieu »


Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, soeur Catherine Fino, salésienne de Don Bosco, théologienne à l’Institut Catholique de Paris, nous propose : « La création invitée toute entière à la rencontre de Dieu ».

Face au défi écologique, le pape François nous invite à convertir notre imaginaire pour protéger la vie, à commencer par notre imaginaire concernant la nature. Du point de vue de la foi, nous devons changer notre perception du rapport de la nature à Dieu. Être Créateur n’est pas être fabriquant, mais transmettre sa vie : « L’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier. Il y a donc une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée, dans le visage du pauvre » (Laudato si, n°233).

Mais comment convertir notre imaginaire ?
Prenons d’abord conscience de ce que nous vivons au quotidien. Karen Gloy parle d’une perception de la nature sensorielle, affective : le ressenti de l’atmosphère, un paysage à l’aube ou à la tombée de la nuit, les qualités attribuées aux autres vivants : les abeilles sont laborieuses et les loups sont féroces et affamés, la gestuelle d’une branche qui s’élève comme signe de victoire, ou qui penche comme signe de tristesse(1) . Nous mettons du nôtre dans ces rencontres et la nature nous dit quelque chose d’elle-même.

Peut-on vraiment rencontrer Dieu dans la nature ? Autant qu’en écoutant sa Parole ?
Il s’agit d’interpréter la nature de manière juste, comme pour l’Ecriture. C’est Bachelard qui m’a fait prendre conscience que la nature est ambivalente : l’eau peut être claire et douce, maternelle, je me sens bercée, portée, ou sombre, inhumaine, violente pour le nageur pris dans la tempête ; la grotte est le refuge de l’intimité dans les profondeurs de la terre maternelle, mais elle peut se refermer comme le piège du tombeau. Le dialogue entre l’homme et la nature engage un choix entre la violence qui maitrise et la collaboration qui rend partenaire. Bachelard nous avertit : « Dans l’ordre de la matière, le oui et le non se disent mou et dur ». Mais le potier comme le forgeron apprennent le passage de la domination à la création : « Par le marteau ouvrier, la violence qui détruit est transformée en puissance créatrice. De la massue qui tue à la masse qui forge, il y a tout le trajet des instincts à la plus grande moralité»(2). C’est notre rapport à la technique qui est en jeu, et c’est dans les relations que l’homme engage avec la nature que se rencontre ou non la présence de Dieu.

Comment cela change notre responsabilité envers la nature ?
Tout d’abord, comme nous l’avons vu, en écoutant ce qu’elle nous dit et ne l’utilisant que pour le bien. L’homme collabore ainsi au salut de toutes les créatures, qui « avancent toutes, avec nous et par nous, jusqu’au terme commun qui est Dieu […] ; car l’être humain, doué d’intelligence et d’amour, attiré par la plénitude du Christ, est appelé à reconduire toutes les créatures à leur Créateur » (Laudato si, n°83). Ou encore : « Tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité » (n°240). Et dans la tradition orthodoxe, les sacrements ont aussi pour but d’accélérer le processus de divinisation de la Création.

Catherine Fino

1. Karen Gloy, « Les types fondamentaux des accès culturels à la nature », dans Dominique Bourg et Philippe Roch, Crise écologique, crise des valeurs ? Défi pour l’anthropologie et la spiritualité, Genève, Labor et fides, 2010, p. 235-246.
2. Georges Bachelard, La terre et les rêveries de la volonté, José Corti, 1947, 2004, p. 130.

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