Des temps de désert… à la salésienne

5 juillet 2020

Des temps de désert… à la salésienne

Les jeunes entrent facilement dans ces « temps de désert » lorsqu’ils y sont conduits pédagogiquement avec une introduction créative et des pistes de réflexion et de relecture de leur quotidien…Voici trois expériences salésiennes.

Un temps de « désert » avec Ephata

Les jeunes attendent leur tour pour entrer dans le labyrinthe. Un à un ils partent à la découverte, on leur a annoncé la rencontre de quelqu’un d’important pour eux. Dans les consignes, ils peuvent marquer un temps d’arrêt, mais sans s’attarder, car un autre suit. Tout à coup, ils se trouvent devant un miroir sur lequel il est écrit : « tu es important pour toi ». Surprise, choc ! Ils continuent et débouchent dans la grande salle aménagée avec des tapis, des tabourets de prière, des bougies un peu partout qui animent la pénombre. Quelques animateurs sont en position de méditation, assis en tailleur ou sur des tabourets de prière. Ils incarnent le calme et le silence. Les jeunes respectent le recueillement. Sur des blocs de bois, ils découvrent des textes qui parlent de l’estime de soi, qui invitent à évaluer leur vie quotidienne, à réfléchir sur ce qui anime leur vie, sur ce que Dieu leur dit. On leur en a déjà parlé dans la matinée, et ils ont entendu des témoins. Ils sont invités à réfléchir, à lire, à écrire, à dessiner, à se concentrer sur un mandala. Une musique répétitive de piano ou de cithare crée une ambiance paisible, favorable à l’intériorité. Dans un coin, un décor sobre avec des petits miroirs et des éléments pris dans la nature renvoie au thème du week-end : « La nature m’apprend à me connaître. » Les arbres nous enseignent à être. Le silence n’est plus ce vide dont ils ont peur, il devient leur allié, leur ami.

 

Une veillée spirituelle au Campobosco

Le programme du Campobosco comprend toujours une soirée « spirituelle » qui fait la part belle à l’intériorité.

Elle commence par un temps de lancement joyeux autour de la Parole de Dieu, qui peut être mise en scène, accompagnée d’un geste symbolique comme un lavement des pieds, d’un témoignage, de questions pour aider à réfléchir. Puis de nombreuses propositions sont faites aux jeunes pour prolonger ce temps comme participer à une marche de nuit en silence, rester dans la chapelle où le Saint Sacrement est exposé, écrire une lettre à Dieu ou à une personne avec laquelle on souhaite se réconcilier. Des murs d’expression sur le thème sont à leur disposition. Souvent il y a un grand feu de camp autour duquel ils peuvent s’asseoir en silence et contempler la nuit. Des ateliers en lien avec la Parole de Dieu leur sont également proposés. De nombreux adultes sont sollicités pour être des « écoutants » au service des jeunes qui peuvent aussi rencontrer un prêtre pour un échange ou pour recevoir le sacrement du pardon. Parfois, ils participent à la réalisation d’une œuvre commune en silence, sur léger fond musical : tissage, fresque…

Cette veillée est souvent le moment où le Campobosco prend un autre visage : les jeunes se sont rendus présents à l’Autre présent en eux-mêmes, dans les autres, et les activités et relations prennent une autre dimension.

 

Le parcours introspectif

Ce parcours a lieu dans les retraites de classe en Belgique, intitulées « Projet de Vie ». Il commence par une parabole introductive. Les jeunes sont assis en cercle. Par terre, au sol, devant eux, sont alignées les poupées russes (Matriochkas), de la plus extérieure à la plus profonde.

On explique aux jeunes que l’objectif est de descendre à l’intérieur de soi-même et d’essayer de regarder depuis ce qui est le plus extérieur jusqu’à ce qui est le plus profond en soi parce que pour construire son projet de vie, il faut avoir des bases solides, se connaître, se poser les questions : Qui suis-je ? Quels sont mes rêves, mes buts ? Comment vais-je mettre cela en place ? Et quel soutien puis-je trouver ? Qui peut m’aider dans cette construction ?

 

Un chemin parcouru en autonomie

Un parcours a été préparé, dans une salle ou dehors, avec les étapes suivantes. : Apparence physique, masque social, culture, éducation et histoire familiale, caractère, histoire personnelle, mes valeurs, mes rêves, mes sentiments et émotions, mes convictions existentielles, ma foi/non foi, le sens que je donne à la vie, mon moi profond, mon âme, le cœur de mon intimité.

Les jeunes circulent librement dans le parcours, allant d’un poste à un autre. Seule la dernière étape, sur le moi profond, se fait tous ensemble. Il comprend un powerpoint, une musique, du silence, pour aider à réfléchir.

Dans chaque étape, les jeunes trouvent un message qui explique ce qu’il y a à faire. Il comprend : une parabole de sagesse, quelques questions et une activité que le jeune peut faire seul. Par exemple, pour l’étape « histoire personnelle », il y a une activité avec l’empreinte de son pied à mettre dans le sable et la question : quelles traces ont laissé en moi les évènements importants de mon histoire, mes échecs, mes réussites. Pour l’étape intitulée « apparence physique », le jeune est invité à se regarder dans un miroir pendant une minute puis à se poser les questions : comment est-ce que je me vois, est-ce que j’aime mon apparence, est-ce que je connais mon corps ?…

 

Les jeunes aiment cette activité qui n’est pas habituelle pour eux. Ils disent : « Ce sont des questions qu’on ne se pose pas tous les jours et pourtant ça fait du bien de se les poser. »

 

Famille Salésienne