Les salésiens de France et Belgique-Sud en chapitre

14 mai 2019

Les salésiens de France et Belgique-Sud en chapitre

Les salésiens religieux de la Province France-Belgique Sud ont célébré leur chapitre à Lyon, du 22 au 26 avril 2019. Tous les trois ans, comme le veulent les constitutions, ils se retrouvent en assemblée constituée par les responsables de la Province et les délégués élus par les confrères. Avec les invités, ils étaient environ 70.

 

La session avait comme première tâche de préparer le Chapitre Général qui se tiendra l’an prochain de mi-février au début d’avril 2020 à Turin, et d’élire leur délégué à ce chapitre. C’est le Père Xavier Ernst, délégué à la Pastorale, qui accompagnera le Père Provincial, Daniel Federspiel, pour participer aux travaux qui rassembleront les représentants des quelque 87 provinces réparties dans le monde entier. Sur proposition du Recteur Majeur, le Père Angel Fernandez Artime et de son conseil, la réflexion porte principalement sur la question : « Quels salésiens pour les jeunes d’aujourd’hui ? ».

Ouverture de la session et intervention des jeunes

L’ouverture du chapitre, le lundi 22 avril à 14 heures, s’est faite par le rapport du Père Provincial sur l’état de la province, suivi des questions et réactions. En soirée un dizaine de jeunes issus du Mouvement Salésien des Jeunes ou d’institutions scolaires sont venus interpeler les capitulaires en utilisant la symbolique de la construction de la maison depuis les fondations jusqu’au toit et au jardin, en passant par la cheminée, les fenêtres et les portes ouvertes.

Ils attendent que les salésiens travaillent en équipe et se forment pour cela, dans un esprit de service et de partenariat, valorisant la collaboration des laïcs et, bien sûr, celle des jeunes qui prennent leurs responsabilités avec une imagination qui apporte de la nouveauté. Ils revendiquent un accompagnement attentif à leur cheminement de foi et à l’approfondissement de la spiritualité salésienne, mais aussi une présence toute simple et gratuite lorsqu’ils organisent une activité. Ils souhaitent que les salésiens soient davantage visibles sur le terrain, communiquent davantage sur ce qu’ils font, avec comme mission première les jeunes en difficultés, sans oublier les 16/30 ans.

Avec une qualité d’être qui sache élaguer dans les trop multiples activités afin de prendre le temps de nourrir leur vie intérieure et ressourcer leur enthousiasme. Les jeunes qui nous connaissent pointent un défaut : la tendance à imposer ses idées et façons de faire, qui conduit à critiquer les autres confrères en manquant de bienveillance. Enfin, on ne s’étonnera pas que les jeunes pressent les communautés de mettre en chantier l’encyclique « Laudato si » et d’être pionnières dans le développement durable et l’écologie intégrale. Ils terminent par de nombreux mercis pour les célébrations vivantes et inventives, pour la joie communicative et pour le sympathique grain de folie : « nous, les jeunes, fuyons les personnes austères ».

Orientations générales pour la congrégation

Mardi et mercredi, les capitulaires ont travaillé sur les contributions au futur Chapitre Général selon une méthode simple qui a porté ses fruits : des travaux en sous-groupe facilités par une personne ressource, qui préparent trois propositions à soumettre à l’Assemblée générale.

L’Oratoire selon Don Bosco, qui inspire notre action pédagogique, est toujours à réactualiser et enrichir, car on est confronté à des réalités sociales et des pauvretés nouvelles. La qualité de la vie religieuse est une ressource pour la mission auprès des jeunes : il faut que nos communautés « transpirent » les valeurs et les idéaux qu’ils recherchent – parfois sans le savoir ! Et qu’on ne dise pas que les jeunes sont indifférents : ils vibrent à d’autres appels, d’autres manières de faire, d’autres réalités leur font signe. C’est le cas de la sensibilité au changement climatique. Nos communautés doivent donc nous motiver à l’écologie intégrale fort bien développée par le pape François.

Une nouvelle donne, l’arrivée de nombreux confrères originaires de divers pays et races requiert un travail de sensibilisation à l’inter ou multi-culturalité. Quelle préparation chez ceux qui accueillent comme chez les arrivants ? Les communautés doivent inventer de nouveaux projets qui font place aux compétences et aux intuitions personnelles de ces missionnaires.

De plus en plus, les candidats à la vie religieuse salésienne ont déjà une formation et une pratique professionnelle. Il faut donc prévoir des parcours de formation adaptés, personnalisés, tout en maintenant l’acquisition d’une culture religieuse et communautaire commune qui assure la complicité lorsqu’il s’agit d’élaborer les projets et de collaborer sur le terrain.

Nos sociétés sont à la recherche de spiritualité, ou au moins de qualité de vie. Une formation à l’accompagnement s’impose à tous les niveaux : jeunes candidats à la vie religieuse, confrères ayant un long passé salésien, jeunes qui sont l’objet de notre mission éducative et pastorale.

Le partenariat est plus que jamais la voie à ne pas rater, de façon privilégiée avec la Famille Salésienne et les laïcs engagés dans les œuvres, écoles et maisons d’action sociale. On attend des communautés religieuses qu’elles vivent le charisme de façon radicale et permanente.

Les orientations provinciales

Mercredi après midi et jeudi ont été consacrés à la vie de la Province, avec la même méthode que pour les orientations générales.

La présence de plus en plus nombreuse dans nos communautés de confrères en perte d’autonomie, à cause de l’âge ou autrement, est une réalité incontournable et un défi : tous les confrères y seront sensibilisés, et certains qui se sentiront davantage appelés à cet accompagnement feront les formations utiles.

Des laïcs engagés dans nos œuvres ont exprimé la vision de nos collaborateurs ou partenaires sur les questions des écoles : Eric Micod en tant que président de l’Association des anciens élèves, Mr Régis Michel directeur du lycée des Minimes à Lyon, Vincent Grégoire, Régis Vandenbogaerde et Michel Rey comme délégués à la tutelle scolaire… Les communautés et le nombre de salésiens en âge de pleine activité ne cessent de diminuer, alors que le nombre d’œuvres ne cesse d’augmenter. Les communautés bien enracinées localement offriront des services d’accompagnement pastoral et pédagogique sur le territoire proche, et apporteront leur appui aux écoles ou aux maisons sociales du réseau.

Des confrères plus jeunes seront invités à s’initier aux instances de gouvernance : fonctionnement de la tutelle ou du réseau d’action sociale, pouvoir organisateur en Belgique, etc.

L’animation de la vie spirituelle est une responsabilité communautaire, tous en auront le souci. Le responsable de communauté aura soin d’impliquer chacun pour les temps de prière, retraites, partages autour de la Parole de Dieu et relecture de l’action éducative.

C’est rendre service aux jeunes que de rendre notre charisme visible. Il s’agit dès lors de mieux connaître et utiliser les outils de communication qui donnent de la visibilité à notre action et permettent aux éducateurs et aux parents de se familiariser avec le système pédagogique de Don Bosco et sa spiritualité.

Notre Province a le privilège de posséder sur son territoire des institutions internationales et mondiales importantes : Communautés européennes, Unesco, Bureau International du Travail, Unicef France. Elle a un rôle à jouer, avec le Conseil Général de Rome, pour que l’expertise salésienne soit présente de façon significative dans ces instances.

Une espérance paisible

Le dernier jour, vendredi, les capitulaires ont été invités à voter les diverses propositions. La session s’est clôturée par une eucharistie particulièrement fervente. Dans son homélie, le Père Daniel Federspiel a souligné la relation intime de Jésus avec ses disciples qu’il interpelle familièrement en disant : « Les enfants… », et à qui il donne à manger.

Les participants ont apprécié le climat paisible et serein des travaux, et le caractère constructif des débats. Nous sommes conscients de nos fragilités, et pourtant l’espérance et les actions ne manquent pas, ni le goût de vivre dans la joie simple et dans l’action de grâce pour l’engagement de tous les frères en faveur des jeunes … qui nous le rendent bien !

Famille Salésienne