Le Djihad : Cela n’arrive pas qu’aux autres !

12 mars 2015

Le Djihad : Cela n’arrive pas qu’aux autres !

Djihad, un mot qui revient en boucle dans les média. Un mot associé au départ de jeunes vers la Syrie. Ne nous voilons pas la face, des maisons du réseau salésien sont directement concernées par ce drame. Alors que faire pour lutter contre cette venimeuse attraction, contre des ailes de moulins à vent dont la fascination pour certains jeunes s’avèrera cruelle voire mortelle ?

 

 

L’état, l’éducation nationale brandissent le bouclier de la laïcité. On peut s’interroger sur la pertinence de la réponse. La publicité des islamistes, excellemment faite et jouant sur les référents culturels des jeunes, s’engouffre précisément dans cette absence de sens, de spirituel, que ressentent plus ou moins consciemment des adolescents. Les multiples gadgets qui leurs sont offerts ne font illusion qu’un temps. On a fait de la religion une chose désuète, critiquable sur le ton de la gaudriole et voilà qu’elle revient comme une gifle cinglante à la figure de la société, sous la forme haïssable d’un intégrisme outrancier et même barbare. Cela est d’autant moins supportable que c’est une part de notre jeunesse en manque d’un supplément d’âme, qui nous inflige ce camouflet en adhérant à un idéal qui n’est en fait qu’une manipulation idéologique.
On se prend à rêver d’un antidote. Hélas, il n’y a pas de solutions miracle, mais nous avons le devoir d’épingler ce qui peut aider. Nous le faisons ici à travers deux récentes actualités.

 

Une belle œuvre, sobre, non moralisante

Le film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako vient d’obtenir 7 Césars. L’œuvre est remarquable à bien des points de vue. Dans une ambiance solaire elle a des accents de tragédie grecque. La mort survole comme un aigle noir des liens d’amour lumineux. Dans la ville de Timbuktu, sous la coupe des islamistes, la compassion, la culture n’ont plus droit de cité, l’obscurantisme y est désormais la règle. Le résultat est terrifiant même s’il est amorti par la beauté de l’image. Ce film montre combien les geôliers, les bourreaux y sont médiocres et étrangement ordinaires à l’instar des nazis, il n’y a pas si longtemps. Mais on y découvre heureusement de beaux moments de résistance non dénués d’humour. Une belle œuvre, sobre, non moralisante, à faire découvrir aux jeunes et à en discuter avec eux. Elle dévoile toute l’oppression de systèmes idéologiques poussés à leur paroxysme, avançant masqués sous le couvert de la religion, niant la culture des peuples. Tout ce qui peut ouvrir les cœurs, est à développer contre ce cancer qui ronge l’esprit. À ce sujet, on écoutera avec intérêt la chronique de Nicole Ferroni sur France Inter. Un excellent plaidoyer pour faire de la culture un contre-feu à cette folie.

 

N’hésitons pas à promouvoir et à avoir recours à des témoignages

Récemment, une de nos grandes chaînes de télévision a réalisé un reportage sur Mme Latifa ibn Ziaten, la mère du premier militaire assassiné par Mohamed Merah. Cette femme meurtrie qui aurait pu s’enfermer dans sa douleur, bien au contraire a créée une association pour éviter aux jeunes de nos cités de tomber dans le piège de cette violence pseudo religieuse. Elle va dans les collèges pour parler aux jeunes. La vérité de sa parole et son statut de maman pleinement assumé, obtient un silence et une attention, bien au-delà de la fameuse minute de silence imposée. Elle ose, elle de qui on attendrait du ressentiment, une parole d’amour à des jeunes qui trop souvent sont en attente d’affection et de considération. N’hésitons pas à promouvoir et à avoir recours à de tels témoignages. En effet, à l’entendre dialoguer avec les jeunes on ne peut que songer à la parole de Don Bosco : « Que les jeunes soient aimés et se sachent aimés. » La médecine n’est pour nous pas nouvelle, mais, surtout, n’oublions pas de l’appliquer. Il y a urgence.

 

Jacques Rey,sdb
Directeur de la communication.
12 mars 2015

 

Pour aller plus loin

 

La bande annonce du film Timbuktu

Société