Quelle présence dans la cour virtuelle des réseaux sociaux ?

16 août 2019

Quelle présence dans la cour virtuelle des réseaux sociaux ?

Les relations sociales se font sur la toile autant que sur le béton de la cour. Alors, allons sur les réseaux sociaux ! Mais jusqu’où ? Faut-il encourager la présence des adultes sur les réseaux ? Pourquoi faire ? Quelle présence assurer ? Est-ce une bonne – ou fausse – bonne idée ?

 

Sébastien Robert, salésien, animateur, responsable du site Don Bosco Aujourd’hui :

Autrefois, à la sortie l’école, on jouait dans la rue. Aujourd’hui, les médias sociaux sont les nouvelles cours de récréation. D’une cour à une autre, il n’y a pas d’espace physique, pas de distance qui sépare les personnes et les différents types de médias. Dans ces nouvelles cours, certains accueillent les adultes comme dans la vie réelle. Et les adultes doivent aussi interagir comme dans la vie réelle. Personnellement quand je sens que les échanges se font entre pairs, je me tais plutôt que d’entrer dans leur intimité. Avec le numérique, il n’y a pas une culture des jeunes unique, mais des cultures en fonction des expériences de chacun. Tant que ces cours virtuelles sont le reflet des cours réelles, le jeune ne risque pas de se perdre. 

Xavier Ernst, salésien, responsable de la pastorale pour la province France Belgique-sud :

J’utilise volontiers les réseaux sociaux pour oser dire aux jeunes un « mot à l’oreille » face à certaines situations. Récemment, je me suis permis d’interpeller une jeune animatrice concernant une photo où elle s’exposait dans une posture compromettante. Je l’ai discrètement questionnée sur le message qu’elle désirait transmettre et sur l’interprétation que les jeunes pourraient en faire. Étonnamment, ces « mots à l’oreille » sont toujours bien accueillis. Suit souvent un message de remerciement. 

 

Anne Méjat, salésienne, éducatrice à l’Internat Don Bosco de Ganshoren (Bruxelles) :

Un tiers des jeunes que je connais sont sur Facebook. J’agis comme sur une cour de récré : je prends des nouvelles, j’en donne, je propose des conseils, je corrige, j’encourage. Mais j’ai moins d’amis virtuels Facebook que de vraies personnes dans une cour réelle. Il est plus facile de s’y perdre : le temps de la récréation y est illimité, si je ne prends pas la décision de l’arrêter. D’ailleurs, je crois que nous devons aussi en être absents par moment pour montrer que nous en sommes libres.

 

Anne-Sophie Malesys, Animatrice de Pastorale Scolaire (APS) au lycée professionnel Sainte Marie de Bailleul :

Je suis sur facebook depuis 9 ans… je reste en contact avec mes amis, dont 400 anciens élèves : j’accepte leur demande d’amis dès que je ne les ai plus en cours… Je ne fais pas de demande, c’est le jeune qui fait la démarche, c’est primordial. Je peux grâce à cela leur mettre un petit mot pour leur anniversaire, leur demander ce qu’ils deviennent et ils savent aussi ce que je deviens… Certains m’ont demandé d’animer la célébration de leur mariage, et c’est une grande joie ! 

Anne-Flore Magnan, salésienne, éducatrice à Lille-sud :

Ce qu’il y a de beau dans une cour de récré à l’école c’est la capacité des uns et des autres à se croiser. D’abord chacun joue avec ses copains puis il y a un moment où les jeux se rencontrent et on élargit son cercle. On se découvre, on se mélange, il y a les petits et les grands. Ce qui est beau dans une vraie cour de récré c’est ce mélange. Je crois que les réseaux sociaux c’est un peu ça pour moi, il y a un grand mélange de beaucoup de choses, de style. Et je crois que du coup le salésien, la salésienne y a sa place parce que l’assistance de Don Bosco était dans la cour de récré quelle que soit la forme.

 

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