Mot-clé de la pédagogie de Don Bosco : La Présence salésienne

21 avril 2016

Mot-clé de la pédagogie de Don Bosco : La Présence salésienne

Don Bosco développa dans la rue au début de sa mission, puis dans ses institutions une forme de présence aux jeunes. C’est ce type de présence qu’il ne cessa de recommander à ses éducateurs, leur demandant d’être toujours présents à la vie des jeunes.

 

« Il vivait toujours au milieu des jeunes. Il allait ici ou là, abordait l’un ou l’autre, et discrètement les interrogeait pour mieux les connaître et savoir leurs besoins. Il parlait confidentiellement à l’oreille de l’un ou l’autre, s’appliquait à consoler ou à redonner la joie aux mélancoliques par quelques plaisanteries. Il était toujours heureux et souriant, mais rien n’échappait à son observation attentive » rapportait un contemporain de Don Bosco.

 

Le sens de la présence salésienne : une intention, un rôle explicite

La présence de Don Bosco est guidée par une intention éducative explicite. Elle ne consiste pas dans le fait d’être présent dans l’unique souci d’être présent, mais s’avère être la modalité d’une pédagogie bien définie. Il s’agit d’une présence dans laquelle l’adulte assume avec simplicité, mais sans équivoque possible, un rôle, celui d’éducateur.

 

Au temps de Jean Bosco, des jeunes et des éducateurs partageaient exactement la même vie à l’intérieur des maisons salésiennes. Voilà où résidait certainement l’originalité essentielle de ces maisons. Aujourd’hui, si la durée de la présence est limitée par les contraintes horaires, l’important, du point de vue salésien, est la qualité de cette présence.

 

 

« Le plus difficile, ce n’est peut-être pas tant de parler
de manière pertinente, que d’écouter en profondeur. »

 

 

Dans l’accompagnement éducatif, le plus difficile est de savoir écouter

Le plus difficile dans l’accompagnement éducatif, ce n’est peut-être pas tant d’apprendre à parler de manière pertinente, que d’apprendre à écouter en profondeur. Quand je parle, je suis au centre de mon discours. Ecouter suppose toujours apprendre à se décentrer de soi, à tenter de me mettre à la place du jeune. Il s’agit de ne pas interpréter son discours à la lumière de ce que je ressens, mais de tenter de déchiffrer ce que lui veut me dire.

 

Y’a qu’à …faut qu’on… il suffit de

Accueillir, ce n’est jamais se mettre en avant, c’est laisser l’autre s’avancer… Trop de communications entre jeunes et adultes se révèlent être de véritables dialogues de sourds ! Que d’adultes croient bien faire, face à un adolescent qui paraît lymphatique, en jouant sur le registre des « Y’a qu’a… faut qu’on… il suffit de… », ou « Si tu veux, tu peux… » Et combien de telles paroles, adressées à un adolescent tourmenté au point de déprimer, ne font que renforcer sa souffrance !

 

Se mettre à l’écoute de l’autre, ce n’est pas d’abord formuler je ne sais quel conseil, mais c’est l’aider à trouver les mots justes pour exprimer ce qu’il ressent au fond de lui-même.

 

La qualité première de Jean Bosco fut sa capacité d’écoute des jeunes, et c’est celle qui est d’abord demandée à tout éducateur voulant s’inspirer de sa pédagogie.

 

 

Jean-Marie Petitclerc
Salésien de Don Bosco
Auteur de « La pédagogie de Don Bosco en 12 mots-clés »
21 avril 2016

 

 

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