P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF :  » A propos d’affection en éducation « 

3 décembre 2021

P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF :  » A propos d’affection en éducation « 


Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose : « A propos d’affection en éducation ».

« Sans affection, pas de confiance ; sans confiance, pas d’éducation. » C’est ainsi que l’on aime résumer la pensée éducative de Don Bosco, qui prenait en compte l’affectivité dans l’instauration de la relation éducative. Mais dans le contexte actuel de notre société , marqué par les révélations sur les graves dérives, aux conséquences dramatiques pour les victimes, pointées dans le rapport de la CIASE, cette question de la place de l’affection dans la relation éducative ne peut manquer de se poser.

Rappelons que Jean Bosco utilisait à ce propos un terme singulier, malheureusement intraduisible en français, celui d’ « amorevolezza ».

 

Que voulait-il dire par là ?

Ce terme conjugue à la fois l’affection (amore) et l’éclairage par la raison (volezza). Autrement dit, il s’agit d’une affection raisonnée, guidée par une intention éducative explicite, destinée à créer les conditions de l’alliance, indispensable selon lui, entre le jeune et l’éducateur.

Celle-ci nécessite la mise en place d’une « juste » distance entre l’adulte et le jeune. J’utilise ce mot « juste » dans ses deux acceptions :

– la justesse du positionnement : Il s’agit, pour reprendre les termes de Xavier Thévenot (un grand théologien moraliste salésien, qui m’a profondément marqué) d’être toujours suffisamment proche de l’enfant pour ne jamais être indifférent, mais aussi suffisamment distant pour ne pas être indifférencié.

– la justice : Il s’agit d’éviter que l’instauration d’une relation préférentielle avec un enfant ne vienne nuire à la qualité de relation avec les autres.

Et dans la lettre circulaire qu’il expédia de Rome en 1884, soient 4 années avant sa mort, à tous les directeurs des œuvres salésiennes, il insistait sur le fait « que les jeunes non seulement soient aimés, mais qu’ils se sachent aimés. »

 

Comment interpréter cette parole, qui, aujourd’hui, pourrait prêter à confusion ?

En s’exprimant ainsi, Don Bosco nous rappelle que l’important ne réside pas dans le sens que l’éducateur donne au mot qu’il utilise ou dans l’intention de la posture qu’il adopte, mais dans la manière dont l’enfant comprend ce mot et interprète cette attitude.

Et si, selon lui, l’éducation relève plus de l’art que de la science, c’est qu’un tel ressenti est totalement singulier, et qu’il s’agit donc d’être toujours à l’écoute de ce que ressent l’enfant. Lorsque, durant une formation, je suis interrogé par un stagiaire éducateur: «Puis-je toucher l’enfant ? », je réponds « Cela dépend », et quand il me demande : « De quoi ? », je réponds toujours « du ressenti de l’enfant »   Si l’éducateur pose un geste qu’il juge affectueux, et si l’enfant le ressent comme un attouchement, il lui faut s’abstenir.

La boussole de l’éducateur doit toujours être le ressenti de l’enfant. Ceci constitue à mes yeux la meilleure prévention des abus.

Que d’écarts, dont on se rend compte aujourd’hui de la portée dramatique pour les victimes, auraient pu être évités, si les clercs, auteurs de tels actes, avaient intégré ce conseil de Don Bosco.

Jean-Marie Petitclerc

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