P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « Le royaume de Dieu, déjà là ou à venir ? »

28 novembre 2020

P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « Le royaume de Dieu, déjà là ou à venir ? »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose « Le royaume de Dieu, déjà là ou à venir ? »

Dimanche dernier, au terme de notre année liturgique, nous fêtions discrètement, crise sanitaire oblige, le Christ Roi. Mais quel est donc ce Royaume, dont Jésus nous dit qu’il n’est pas de ce monde ?

Un jour, un jeune garçon, que je préparais à la profession de foi, m’interrogeait : « Jean-Marie, le Royaume de Dieu, il est là ? ou pas ? Car à certaines pages de son Evangile, Jésus nous dit qu’il est présent au milieu de nous, mais à d’autres, il nous demande de prier pour qu’il vienne : Notre Père, que ton règne vienne ! Alors, j’aimerais savoir : il est là ou bien il n’est pas là ? »

Et que lui avez-vous donc répondu ?

J’ai repris la réponse de Jésus, qui consiste en la parabole de la graine. « Le Royaume de Dieu est comparable à une graine qu’un homme a semée et qui devient un grand arbre » Lorsque je suis face à une graine, je puis avec le même degré de vérité dire « l’arbre est là », puisqu’il est potentiellement contenu dans la graine, ou bien « l’arbre n’est pas là », car si je n’arrose pas, si je ne prends pas soin de lui, jamais il ne grandira.

Ainsi, pour le disciple du Christ, il est aussi vrai de dire : » le Royaume de Dieu est présent sur cette terre », ou « il n’est pas encore advenu ». Les deux acceptions sont aussi vraies l’une que l’autre, puisqu’il est présent sous le mode de la germination. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas un territoire, c’est un « process » pour reprendre un terme du vocabulaire d’aujourd’hui.

Qu’inspire cette réflexion à l’éducateur que vous êtes ?

L’éducation est une belle illustration de cette parabole de la graine, et par là même du Royaume. En effet, l’enfant, comme la graine, est appelé à prendre racine dans l’héritage familial, culturel, religieux qui lui est transmis, et à éclore à sa nouveauté de sujet. Transmettre un héritage à l’enfant qui est là et accompagner la construction de l’adulte en devenir, telles sont les deux principales missions de tout éducateur. Aussi s’agit-il de porter sur l’enfant ce double regard, qui caractérise le regard évangélique, sur le « déjà là » et le « pas encore là », sur l’enfant qu’il est aujourd’hui et l’adulte qu’il est appelé à devenir.

Tel était le regard que portait Don Bosco sur chaque enfant qu‘il accueillait. Ce double regard le conduisit à articuler sa pédagogie autour de deux axes :

  • La sécurisation. L’enfant a besoin d’être sécurisé dans son présent pour relever le défi de grandir. Jean Bosco insistait sur le caractère sécurisant que devait revêtir l’institution salésienne, qu’il qualifiait de maison où l’enfant doit se savoir aimé.
  • La responsabilisation, car on ne peut apprendre à l’enfant à devenir un adulte responsable qu’en lui permettant d’exercer des responsabilités, bien sûr à la hauteur de ses épaules. Il ne s’agit donc pas seulement de vouloir  protéger l’enfant, mais aussi de le responsabiliser. Jean Bosco n’hésitait pas, dans ses maisons d’éducation, à confier très tôt des responsabilités aux plus grands vis-à-vis des plus jeunes.

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