Carnet d’exil, le voyage de Khairollah

21 juin 2018

Carnet d’exil, le voyage de Khairollah

Émus par le témoignage de Khairollah, jeune réfugié Afghan de 15 ans, une classe de Bac Pro en Aquaculture de l’ISETA de Poisy (établissement d’Annecy associé au réseau Don Bosco) a décidé de faire de son récit un livre. Leur but ? Toucher le lecteur avec cette histoire qu’ils ont partagée avec émotion.

 

 

Khairollah, orphelin à l’âge de 10 ans, sait qu’il n’a pas d’avenir dans son pays ravagé par une guerre interminable, où les jeunes sont condamnés à la mort violente ou à sombrer dans la drogue. D’autant plus qu’il appartient à l’ethnie Hazâra opprimée depuis toujours. Parti de Helmand, au sud de Kaboul, l’été 2009, il a mis quatre ans pour traverser l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie et arriver enfin en France à Annecy, en juillet 2013. Un voyage marqué par des retours au point de départ, toujours à la merci des passeurs avides et peu fiables, qui pratiquent la violence et le trafic humain. Il frôle la mort dans les 4×4 plus que bondés qui roulent comme des fous au bord des précipices. Il connait la soif, la faim, les nuits glacées passées dans la montagne, toujours sur le qui-vive, parfois sous le tir des militaires ; le risque de noyade dans des rafiots de fortune traqués par les polices de Turquie et de Grèce. De longs séjours en prison dans la promiscuité. L’arrivée en France sans connaître un mot de français, à la recherche d’une aide, d’un allié. Enfin, la malédiction fait place à la bonne fortune quand il rencontre Charbanou, une femme médecin franco-iranienne, et des adultes qui lui donnent la chance d’un apprentissage et d’une scolarité.

 

« Les élèves retranscrivent le témoignage de
sa vie au cours de deux journées d’écriture »

 

Grâce à ce récit, les élèves de l’ISETA découvrent l’Orient

Le livre 

Carnet d’exil de Khairollah, par la classe de bac pro Aqua et Aline Nevez, Edition Iseya-Denis Vidalie. ISETA, Institut des Sciences de l’Environnement & des Territoires d’Annecy.

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Un professeur décide Khairollah à témoigner devant ses élèves, qui se passionnent pour ce gars de leur âge plein de force de vie. Ils enregistrent des interviews de Khairollah pendant plusieurs mois et se répartissent la tâche en chapitres pris en charge par des petits groupes. Ils retranscrivent le témoignage de sa vie au cours de deux journées d’écriture dans une résidence en montagne. Ils tracent des itinéraires sur des cartes, dessinent des portraits robots. Ils écoutent des écrivains, des journalistes, la docteure Charbanou, qui les aident à décrypter l’Orient et qui bousculent leurs préjugés sur l’exil, les questions liées à l’immigration. Ils déclenchent l’envie d’aller plus loin au sein de l’école, de créer des événements de conscientisation.

« Les élèves se passionnent pour ce
gars de leur âge plein de force de vie »

Une plaquette dans une belle édition est le fruit de cette démarche. Quant à Khairollah, il continue de rêver : maintenant, il voudrait faire venir en France son petit frère qu’il a dû abandonner là-bas, trop jeune, aux bons soins des voisins.

 

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