Jean Bosco, qui « réhabilite l’affectif au cœur de la relation éducative »

28 janvier 2022

Jean Bosco, qui « réhabilite l’affectif au cœur de la relation éducative »


En cette semaine très spéciale, entre la fête de la Saint François de Sales (le 24 janvier) et la fête de la Saint Jean Bosco (le 31 janvier), la « Chronique des Salésiens » diffusé chaque mercredi matin par le réseau national RCF évoque également Don Bosco.


Il peut paraître étonnant à certains éducateurs que l’on puisse continuer de se référer à un pédagogue du XIXème, alors que la situation de notre pays, en ce début de XXIème siècle est bien différente de celle du Piémont d’alors.
Cependant, nos deux époques ont en commun de connaitre une profonde mutation sociétale. Au temps de Don Bosco, on passait d’une société rurale et paysanne à une société urbaine et industrielle. Et voici que nous passons de cette société industrielle à une société qualifiée de post-industrielle, marquée par la révolution du numérique ! Et, contrairement à ce que certains pensent, il ne s’agit pas seulement d’une révolution d’ordre technologique, mais d’une véritable révolution culturelle, car on observe un changement dans le rapport au temps (marqué par l’immédiateté), à l’espace (marqué par l’absence de limites) et aux autres (marqué par l’horizontalité des rapports induits par les réseaux sociaux). Or toute culture ne se définit-elle pas d’abord par un type de rapport au temps, à l’espace et aux autres ?
Comme c’est le cas en période de mutation, la question de l’éducation se pose de manière cruciale et les problèmes de la jeunesse s’avèrent criants, en particulier ceux liés à la migration. Dans un tel contexte, à l’heure où la confiance dans les grandes institutions s’estompe (celles liées à la monarchie en son temps et à la République aujourd’hui), Don Bosco était porteur d’une intuition, qui garde sa pertinence pour notre temps.

Quelle est-elle donc ?
Selon lui, la capacité à éduquer est de moins en moins liée à la qualité organisationnelle de l’ institution, et de plus en plus à celle de la relation adulte / jeune. Aussi l’exercice d’une fonction d’autorité est moins liée au statut de la personne qui l’exerce qu’à la qualité de relation que celle-ci noue avec le jeune. Et après la grande rationalisation du siècle des lumières, Don Bosco réhabilite l’affectif au cœur de la relation éducative. Convaincu que celui-ci constitue une composante majeure de la relation, il invite à gérer correctement cette dimension affective, plutôt que vouloir la nier comme tel est encore trop souvent le cas chez certains professionnels. « Sans affection, pas de confiance ; sans confiance, pas d’éducation. » C’est ainsi que l’on résume le fil rouge de sa pensée éducative.
À l’heure où nous le fêtons en ce 31 janvier, alors que la reconnaissance de ce courant pédagogique est forte en Amérique latine, au Canada, en Afrique, en Inde, ou, plus près de nous, chez nos voisins italiens, espagnols ou allemands, il est étonnant qu’en France, alors que l’on parle beaucoup d’une de ses contemporaines, Maria Montessori, il soit si peu fait état de cette pédagogie.

Comment l’expliquer ?
Comme aime le souligner Guy Avanzini, éminent professeur en Sciences de l’Éducation , le fait que Jean Bosco ait été prêtre a sans doute considérablement nui à la reconnaissance de ses intuitions pédagogiques. Selon lui, « le laïcisme dominant de la pédagogie officielle a, en France, marginalisé et dévalorisé la plupart des auteurs catholiques, voire affecté à leur égard mépris et malveillance systématique ».
Aussi sommes-nous heureux d’être porteurs de ce trésor qu’est la pédagogie salésienne, et de l’actualiser au service des enfants et adolescents en difficulté de notre temps.

Jean-Marie Petitclerc,

Salésien de Don Bosco, communauté de Paris

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