Dans le Nord, sur les traces du père Philippe Frémin, fédérateur de toute une génération de jeunes

8 mars 2024

Dans le Nord, sur les traces du père Philippe Frémin, fédérateur de toute une génération de jeunes

Le Père Philippe Frémin, salésien de Don Bosco, est décédé à Angers à l’âge de 91 ans le 1er décembre dernier. Plusieurs anciens élèves du collège de Bailleul lui rendent hommage en témoignant de ce que ce prêtre leur a apporté et comment il a su fédérer toute une génération de jeunes au tournant des années 1970 et 1980.

Lorsqu’on rencontre des amis nordistes du Père Frémin, pour beaucoup anciens élèves du Collège Immaculée Conception de Bailleul, ce n’est pas la figure du professeur de mathématiques en poste durant 17 années qui ressort en premier. Jean-Jacques Gadenne, professeur de technologie à la retraite, se plonge volontiers dans les souvenirs de sa jeunesse ; sa scolarité au collège Immaculée Conception, de la 7e à la 3e avec la découverte de Don Bosco et des éducateurs qui écoutent et sont bienveillants. Si comme bon nombre de condisciples à l’époque il doit ses premières vacances aux différents camps organisés par le Père Frémin, en Normandie ou à Turin, c’est surtout la confiance donnée qui le marque profondément. « Au printemps 1974, Philippe Frémin me propose d’accompagner un groupe de jeunes de Bailleul et de Watten (2 communes du Nord de la France) pour une Mariapoli à Angers suivi d’un camp à Giel en Normandie. » Le début d’une aventure qui mènera ensuite Jean-Jacques et son épouse Sylvie jusqu’à la maison de Kénitra au Maroc dans le cadre de la coopération.

Si beaucoup reconnaissent son caractère entier et franc-tireur qui devait parfois peser dans le cadre d’une vie communautaire, les jeunes de cette époque évoquent tous le charisme que le Père Frémin avait avec les jeunes, ainsi que son côté fédérateur. Nombreux sont les animateurs des camps organisés par le père Frémin a être toujours en contact les uns avec les autres 40 ou 50 ans plus tard !

Des camps d’été pour les jeunes

Et ce dernier regorgeait d’idées pour réunir les jeunes. C’est ainsi qu’il avait sympathisé avec un couple de Hambye, petit village de la Manche célèbre pour les vestiges de son abbaye bénédictine. De nombreux camps sont alors organisés pour nettoyer et participer à la réhabilitation du site, les tentes étant plantées dans un champ voisin de l’ancien monastère. En une dizaine d’années, un  bon millier de jeunes Nordistes sont ainsi passé par Hambye. Le P. Frémin a même fini par faire l’acquisition d’un bus pour emmener les jeunes ; une sorte d’antiquité en assez mauvais état. Un jeune mécanicien, Michel Thibaut, qui deviendra ensuite garagiste, a passé de très nombreuses heures à le remettre en état.
Il y eut les Mariapoli, en lien avec le mouvement des Focolari, les pèlerinages en Italie, les camps à Giel (Normandie) et même un camp organisé en Italie à la fin des années 1970 pour aider à la reconstruction après un tremblement de terre.

Pour réunir les jeunes de Bailleul et de Watten (petite ville à 50 km de Bailleul), le père Frémin fait l’acquisition d’une maison dans le petit village de Merckeghem où des camps de jeunes se dérouleront jusque 1980, ainsi que de nombreux week-ends. L’occasion pour les plus âgés de se lancer dans l’animation des plus jeunes.

Le « p’tit Père », tel était son surnom a su initier, mettre en route, faire confiance tel un frère et un guide bienveillant. Nul doute que son humour et ses bons mots continueront à résonner dans le cœur de tous ceux qu’il a accompagné.

Nicolas BOGAERT

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