Cardinal Oscar Maradiaga, sdb « La charité, une exigence de la foi »

6 mars 2013

Archevêque de Tegucigalpa (Honduras) depuis 1993, Oscar Andres Rodriguez Maradiaga sera l’un des quatre salésiens de Don Bosco à participer au conclave qui doit s’ouvrir dans les prochains jours pour élire un successeur à Benoît XVI.

Personnalité atypique et charismatique (il aime jouer du saxophone), le cardinal Maradiaga est aussi depuis 2007, le président de Caritas Internationalis. Elu pour un premier mandat de 4 ans, il a été largement réélu en mai 2011 (avec 75% des voix).

Le 11 décembre dernier, ce fils de Don Bosco répondait aux questions de nos confrères de « La Croix » après la publication par le pape d’un texte sur la charité. Le pape rappelle que « la charité catholique n’est pas une simple philanthropie, une sorte de tranquillité pour la conscience. Elle est une exigence de la foi », explique le cardinal Maradiaga.

Président de Caritas Internationalis

« Si je suis croyant, je ne peux me retrancher dans ma tour d’ivoire, mais je dois être là où les hommes ont faim et soif, là où ils souffrent de la guerre, de la pauvreté, du mal-être. Le véritable chrétien ne peut pas rester indifférent (…) A Caritas, nous pratiquons la foi en action, qui se nomme la charité. Cette charité-là ne demande rien en échange. Parce qu’il s’agit d’êtres humains, nous pensons que partager tous les biens, pas seulement les biens matériels, est une exigence de l’Evangile ». Caritas Internationalis réunit les organisations catholiques d’aide au développement et de lutte contre la pauvreté, comme, en France, le Secours catholique. Elle offre une aide directe à 24 millions de personnes, par an, dans près de 200 pays.

Présent actuellement à Rome, le cardinal hondurien, âgé de 70 ans et dont DBA avait consacré un long article dans son numéro 949, a également répondu à quelques questions des journalistes ces derniers jours. Oui, il a été surpris par la renonciation du pape : « J’ai été surpris et attristé. Ce n’est pas facile de perdre son père. Et puis, j’ai réfléchi et prié. Et j’ai compris pourquoi cette décision est courageuse et témoigne de l’humilité de Benoît XVI. Le pape n’est pas un superman ! Et l’Eglise est faite d’êtres humains. »

Comment annoncer Dieu dans un monde qui n’en ressent pas le besoin ?

Evoquant le conclave, le cardinal Maradiaga explique que « Le premier défi que devra affronter le nouveau pape, quel qu’il soit, sera l’annonce de l’Evangile à un monde qui pense que ce n’est pas nécessaire. Comment annoncer Dieu à un monde qui n’en ressent pas le besoin, un monde modelé par le matérialisme, l’individualisme, le relativisme ? Tout le reste en découle. Il me semble que le matérialisme engendré par le capitalisme est pire que celui qui était au cœur du marxisme ». Second défi du prochain pape, « celui de la mission » : « Seuls 20% des hommes connaissent le Christ. C’est pour nous un défi essentiel ».

Enfin, le cardinal Maradiaga estime que « les relations entre les évêques, les épiscopats et Rome doivent être travaillées (…) Les récents scandales romains nous ont peu touchés : nous vivons si loin, nous avons tant d’autres problèmes ! »

Benoit Deseure
7 mars 2013

Pour aller plus loin

  • Oscar Maradiaga, cardinal « boxeur » : un portrait du Cardinal Oscar Maradiaga, par Jean-François MEURS, sdb.
  • « Il s’est passé quelque chose entre nous » : Une interview de Éric Valmir, journaliste et auteur d’un livre sur Mgr Oscar Maradiaga, par Benoit Deseure (président des Anciens de Don Bosco).

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