Etienne Sandor, salésien coadjuteur, sera béatifié

10 octobre 2013

Etienne Sandor, salésien coadjuteur, sera béatifié

Si 116 000 hongrois par ans seront condamnés à mort de 1948 à 1953 pendant la dictature communiste, les chrétiens seront parmi les premiers à en souffrir. Etienne Sandor, Salésien coadjuteur, choisira lutter pour les jeunes catholiques et sera tué le 08 juin 1952. Le 19 octobre 2013, l’Eglise le déclarera Bienheureux à cause de son témoignage de foi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Franciscains accompagnent Etienne vers la vocation salésienne

Etienne Sandor, est né le 26 octobre 1914, aîné de trois garçons, en Hongrie. Son enfance est marqué par un fort engagement  catholique. Comme Dominique Savio, il s’occupe des autres jeunes. Il fréquente une paroisse franciscaine où il trouve son accompagnateur spirituel.

Les franciscains conseille à sa famille de l’envoyer dans un institut salésien à Ràkospalota, où il peine dans les études qu’il finit en 1928. De retour chez lui, il approfondit la spiritualité salésienne dans le « Bulletin Salésien » (l’équivalent de DBA). Il y reconnait un appel à la vie religieuse, mais sa demande d’entrée en noviciat est réfusée en 1932 faute d’accord parental (il est encore mineur malgré ses 18 ans).

 

Les Franciscains continuent à accompagner Etienne et l’encourage dans sa vocation salésienne. A sa majorité, il écrit une nouvelle demande, insistant sur l’importance du travail. Est-ce pour cela qu’il choisit d’être salésien coadjuteur ou pour son faible niveau scolaire ? Durant son pré-noviciat, il travaille comme aide-typographe puis imprimeur dans la maison d’édition Don Bosco, qui était renommée en Hongrie et l’est encore.

 

 

La formation à la vie religieuse interrompue par la guerre

Qui sont les salésiens coadjuteurs ?

 

Dans la congrégation fondée par St Jean Bosco, deux vocations sont offertes au candidat à la vie religieuse : salésien prêtre ou salésien coadjuteur. Historiquement, Don Bosco a toujours voulu que des laïcs s’engagent auprès de jeunes dans leur éducation ; mais aussi parce que « les prêtres ne peuvent pas tout faire ». Rossi Joseph di Matteo sera le premier salésien coadjuteur admis par Don Bosco deux mois après la fondation de la congrégation. Si le prêtre a en charge d’offrir les sacrements et l’instruction religieuse aux jeunes, le salésien laïc (appelé coadjuteur) apporte ses savoirs techniques ou professionnels pour compléter la proposition éducative et pastorale d’une maison. Aujourd’hui beaucoup de salésiens coadjuteurs ont choisi cette vocation pour apporter leurs compétences spécifiques au service de la congrégation : professeurs souvent dans la formation technique et professionnelle, chefs d’atelier, gestionnaires, informaticiens, animateurs… ils représentent environs 10 % de la congrégation. 

Il entre au noviciat le 1er avril 1938, mais l’interrompt pour faire son service militaire qu’il termine l’année suivante. Il fait sa première profession comme coadjuteur salésien le 8 septembre 1940. Dans ses lettres, on trouve une joie immense et un grand enthousiasme pour cette vie.

 

 

 

A Ràkospalota, il s’occupe avec beaucoup d’attention de la typographie, de l’animation pastorale et de l’oratoire. Etienne prend en charge et fait grandir aussi le groupe de la « JOC ».

 

La Hongrie entre en guerre en juin 1941. Etienne y est télégraphiste jusqu’en 44. Il ne cache pas sa profession religieuse à ses camarades qu’il encourage à prier. Il se battra sur le front Russe et sera fait prisonnier de guerre en Allemagne par les américains. Son comportement exemplaire lui vaudra « le mérite de la Croix de guerre ». Dans les lettres qu’il écrit aux salésiens à cette période, on trouve une grande préoccupation pour sa formation et pour son chemin de foi.

 

 

La dictature soviétique : le début de la souffrance

A la fin de la guerre, la Hongrie est occupée par les soviétiques. Commence alors pour les salésiens, une période de grandes souffrances. Tout est réquisitionné jusqu’aux matelas… La presse catholique est interdite et les imprimeries sont réquisitionnées. Les écoles sont fermées, les associations catholiques dissoutes.

 

Etienne continue secrètement à suivre les groupe de jeunes. Ils changent de lieux régulièrement ou se rencontrent la nuit. En 1950 le gouvernement déclare la suppression des ordres religieux. Commence alors les déportations dans des camps de travail.
Les salésiens sont aussi dispersés et doivent chercher du travail hors des villes pour survivre . Ils ne peuvent pas correspondre entre eux. Le provincial est condamné à 33 ans de prison.

Etienne est contraint de retourner en famille et travaille dans une imprimerie. Reconnaissant en lui des dons d’éducateur, l’administration l’appelle pour s’occuper d’orphelins. Etienne continue à être un éducateur chrétien malgré les très grands dangers. Certains de ces orphelins seront choisis pour former un corps spécial de la police communiste mais ils resteront fidèles malgré tout à Etienne.

 

En 1951, Etienne se sachant suspecté par la police, change de nom, de domicile et de travail. Mais il continue son apostolat auprès des jeunes. Ses confrères préparent sa fuite du pays, mais il choisit de rester. Il partage un appartement avec Daniel Tibor, un jeune confrère. La concierge nourrit alors des soupçons lorsqu’elle voit arriver de nombreux courriers de jeunes. Elle ouvre les lettres et en transmet ensuite le contenu à la police.

 

En 1952, Etienne s’oppose à l’ouverture d’un bar nommé « l’auberge de l’enfer » en recouvrant une nuit l’enseigne de bitume. Mais l’enquête et la torture feront avouer aux jeunes le nom du groupe. Malgré une nouvelle offre des salésiens de fuir, Etienne choisi de rester objectant que les jeunes sont en danger. Etienne est arrêté le 28 juillet. Daniel également arrêté et torturé mourra quelques jours plus tard.

 

Le 28 octobre 1952 se déroule le procès truqué contre 9 jeunes de la police spéciale, 5 salésiens, un étudiant et une étudiante. Le verdict: Istvan Sàndor et trois jeunes sont condamnés à mort au motif de « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu’il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu’il avait.

 

Le 8 juin il est pendu et son corps est jeté dans une fausse commune.

Le procès de canonisation a débuté en 2006 et le 19 octobre 2013 il sera proclamé bienheureux à Budapest.

 

Traduit de l’Italien par Anne Méjat,
Sébastien ROBERT, sdb,
10 octobre 2013.

 

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