Comment fêter Paques avec les jeunes ? Une initiative : Ressuscito

17 avril 2013

Comment fêter Paques avec les jeunes ? Une initiative : Ressuscito

Vous avez dit « jeudi saint » ? « Vendredi saint » ? Mais pourquoi vous ajoutez « saint » ? Comprenant que les jeunes qui posaient ces questions n’avaient pas la moindre idée de ce qu’était une semaine sainte, des animateurs lyonnais ont proposé une sorte de temps fort, baptisé « Ressuscito » autour de ces trois jours saints. Cette initiative de Lyon apporte des idées pour fêter Paques avec les jeunes. L’équipe de préparation a joué sur différentes variables : les lieux de prière (église, salle paroissiale, ville), les activités (prières, ateliers, danse), les objets symboliques (batons, pains de campagne, rubans de tissus où sont marqués les dons de l’Esprit), l’utilisation des lieux de la ville (hopital, maison de retraite, centre de beauté, caserne de pompier, lycée…) comme « stations » du chemin de croix, la valorisation des veillées. Autant de repères pour réussir Paques avec les jeunes.

 

 

 

 

Jeudi saint. Exode, fête, danse et veillée au reposoir

Les jeunes sortent de cours et se rendent dans la paroisse salésienne du quartier. La célébration donne une belle place aux jeunes : lavement des pieds, préparation de l’autel, procession des offrandes. On apporte des pains de campagne et des bâtons de marche à l’autel avec les hosties et le vin. A la fin de la lecture de l’Exode, les équipes sont appelées et reçoivent comme les Hébreux, un pain et un bâton pour la marche.

 

Rendez-vous pour la fête à la maison paroissiale. La communauté catholique irakienne de Lyon a préparé et envoyé des pâtisseries pour être en communion avec les jeunes. Des coopérateurs salésiens ont décoré les salles et les tables. Des animateurs ont appris des danses d’Israël. Très vite, un orchestre s’installe dans le jardin. Les bras se joignent en chaîne, les cercles se font et se défont en cadence. La soirée a un petit air du pays de Jésus.

 

Les jeunes ont rendez-vous au reposoir. Commence alors, dans le silence, un long temps de prière dont ils auront du mal à s’arracher. Mais le lendemain, il y a cours !

 

Vendredi saint. Office de la passion, diner commun et chemin de croix dans la ville

La plupart des jeunes n’ont jamais participé à un office de la Passion. Tout un groupe a accepté d’être acteur. Une grande croix est dressée au pied de l’autel. Au fil de la lecture de la Passion, les jeunes y apportent des chaînes, des bâtons, puis une couronne d’épines, un grand manteau rouge, des pancartes rédigées en hébreu, grec et latin. Enfin, à la mort de Jésus, ils déposent, devant cette croix, une grande coupe en verre remplie de vin rouge et portent les hosties sur l’autel. Au moment de l’adoration de la croix, les jeunes, au grand étonnement des adultes, participent avec beaucoup de respect et de conviction.

 

Chemin de croix dans les rues. A l’issue de la célébration, les jeunes se retrouvent en équipes, dans une salle paroissiale, pour partager autour d’un bol de soupe, le pain reçu la veille. Puis, chaque responsable d’équipe est invité à prendre son bâton. C’est le départ pour le chemin de croix dans la nuit qui les mènera à la résurrection !

Les « stations » du chemin de croix ont été choisies en lien avec la vie de notre monde : hôpital, maison de retraite, centre de beauté, quartier d’immigrés, quartier résidentiel, caserne de pompier, lycée… Puis la colonne s’enfonce dans la nuit de la nature. La brume se lève, la lune est dans un halo nuageux, le paysage semble dans du coton. Enoncés des stations, commentaires du Père Petitclerc sont suivis de temps de réflexion en équipes. Des découvertes se font au fil des échanges, des amitiés se tissent.

 

Chaque équipe reçoit un ruban à accrocher à son bâton. Dessus figure un don de l’Esprit à demander pour avoir la force de marcher dans les pas du Christ. Il est deux heures du matin. Le lieu de campement est en vue. Un rapide temps de prière réunit tout le groupe dans une salle décorée en église de Taizé. Puis c’est enfin le repos bien mérité.

 

 

 

Samedi Saint. Préparation de la Vigile pascale en ateliers

Temps de prière dans la chapelle improvisée. Un père salésien présente les textes qui seront lus à la vigile pascale le soir. Puis il donne le sens de ce samedi saint et propose un temps de désert.

Lancement des ateliers. Quatre sont proposés aux jeunes : enseignement, méditation, expression artistiques et création sur pierre. Chaque groupe prépare quelque chose pour la Vigile pascale. Peu à peu prennent forme des expressions pour la lecture de la Genèse, le psaume, l’Alléluia.

Avant de partir pour la paroisse où aura lieu la célébration de la résurrection, les jeunes se partagent les rubans des dons de l’Esprit Saint reçus pendant le chemin de croix de la veille et à les nouer à leurs poignets.

 

La Vigile pascale. Mise en valeur de la symbolique de l’eau, du chemin et du passage

Autour du feu. Le prêtre propose aux jeunes de jeter leurs bâtons de marche dans le grand feu de la Résurrection : désormais, ils n’en ont plus besoin ; le Christ ressuscité les a relevés de la mort et les fait tenir debout ! Ils sont passés avec lui de la nuit à la Lumière de la Vie.

 

La Vigile pascale se déroule, magnifique, priante, expressive. La Genèse est illustrée par toutes sortes de réalisations artistiques, le psaume et l’Alléluia sont dansés. Tous participent à la litanie des saints en apportant chacun une icône à l’autel.

Du fond de l’église vers le chœur, des jeunes forment une grande chaîne, se passant l’eau dans des brocs en terre, de mains en mains : la Vie nous la recevons d’un Autre par les autres… un des leurs est baptisé… émerveillement, communion, joie !
Une heure du matin, la célébration est finie, plus personne ne veut quitter l’église. C’est la danse, les chants, la fête : vraiment Il est ressuscité et tous, avec Lui !

Joëlle DROUIN
18 avril 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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