L’Academy de la solidarité

27 avril 2015

L’Academy de la solidarité

Les dernières représentations de la « Don Bosco Academy » à Marseille, dans l’Ouest et en Alsace, ont permis une entraide exceptionnelle entre les jeunes des différents établissements. Une solidarité qui, en plus de dépasser la sphère régionale, illustre parfaitement les vertus fédératrices de la comédie musicale.

 

Au sortir de la dernière représentation à Wittenheim, Tristan de Groulard, auteur et metteur en scène de la « Don Bosco Academy », ne cache pas sa satisfaction : non seulement les jeunes ont été à la hauteur de l’événement, mais ils ont su faire bloc alors que, de prime abord, rien ne les rassemblait. « Les chefs d’établissement ont été les premiers surpris de l’entente naturelle et spontanée entre les élèves, confie-t-il, alors qu’ils viennent parfois de milieux et de formations très différents ». Un exemple, parmi d’autres : la belle complicité entre les jeunes de Landser (lycée général) et de Wittenheim (lycée technique et professionnel).

 

« Sans langue de bois, c’est une expérience vraiment intéressante, affirme Elora, 18 ans, élève en Terminale à Landser. Simplement parce que, quand on arrive, on ne connaît personne et, quand on repart : on est une famille ». Un témoignage d’autant plus fort qu’Elora a vécu la tournée de l’Ouest avant de s’associer à la troupe alsacienne…

 

Un « transfert » judicieux !

« J’ai fait la tournée dans l’Ouest pour dépanner, parce que la jeune qui jouait Sœur Claire s’est désistée au dernier moment, explique-t-elle. C’était vraiment intense, mais on s’est tous défoncés ! Il y avait sept représentations au total : autant dire qu’on n’a pas beaucoup dormi ! »

 

« On se retrouvait avec ce désistement à 24h de la Première, abonde Tristan. Du coup, pour ne pas déstabiliser la troupe en recrutant une jeune qui ne connaissait pas le script et n’avait pas participé à la semaine de répétitions, j’ai fait venir Elora, qui connaissait les chorégraphies, les chants et le texte de Sœur Claire. Et le fait est qu’elle a boosté la troupe par son enthousiasme et son implication. »

 

« On n’a pas hésité une seconde ! »

Une coopération interrégionale qui a fonctionné pour un autre rôle, et non des moindres : celui de Don Buono, personnage central du spectacle. En Alsace, Tristan confie le rôle à Antoine. Pour l’aider à bien tenir son rôle, il fait appel à Lucas, 13 ans, élève à Marseille-Sévigné, qui avait interprété Don Buono pour les représentations au parc Chanot.

 

« Tristan a contacté ma mère pour demander que ma sœur Marie (16 ans) et moi jouions le rôle de coaches en Alsace, raconte Lucas. On a accepté tout de suite, parce que l’aventure de la « Don Bosco Academy » avait tellement été exceptionnelle qu’on n’a pas hésité une seconde ! »

 

Pour coacher Antoine, Lucas sèche des cours et embarque dans l’aventure alsacienne. Il rencontre Antoine et l’entente se tisse, spontanément. « Tristan m’avait dit qu’il avait beaucoup de mal à apprendre les textes et qu’il y avait un risque qu’il craque. Mais moi, j’ai vu qu’il connaissait bien son texte, ce qui traduisait bien sa motivation. Son problème, analyse-t-il, c’est qu’il lisait trop : il ne le vivait pas ».

 

Pour Lucas, si Tristan a justement fait appel à lui, c’est qu’il fait du théâtre comme il est « dans la vraie vie : je rigole, je suis moi-même… J’improvise beaucoup, je vis le truc ! Pour moi, c’est ça qui fait la différence ! »

 

« Ce que je lui ai dit, c’est qu’il pouvait y arriver, simplement parce que moi je suis dyslexique, et que j’y suis arrivé ! Je lui ai dit aussi qu’il allait adorer ce rôle, et que si Tristan lui avait donné, c’est qu’il avait confiance en lui. Enfin, que j’étais là et qu’il pouvait craquer : j’étais là pour l’aider et le soutenir ».

 

Prêts à reprendre du service

Au final, Antoine assure le show, et n’oublie pas de remercier son coach personnel. « Il a vachement apprécié mon aide, confie Lucas. A la dernière représentation, il m’a dit que c’était grâce à moi s’il avait réussi : je lui ai redonné confiance ».

 

Aujourd’hui, Lucas est retourné à Marseille, et a pu rattraper les cours grâce à ses camarades. Il a gardé contact avec Antoine, avec qui ils s’échangent des messages. Si ses performances théâtrales n’ont pas laissé insensible son papa et l’ensemble de son entourage, il poursuit toujours le rêve d’être cuisinier : « le théâtre, c’est plus un plaisir, avoue-t-il ». Mais, reconnaît-il, si Tristan lui redemandait de coacher : « j’accepterais volontiers ! »

 

Le 2 mai prochain, il sera avec Marie, sa sœur, dans la troupe qui interprètera la « Don Bosco Academy » devant 600 jeunes religieuses et religieux, réunis par la CORREF.

 

 

Rémi Favresse

23 avril 2015

 

 

 

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