L’ONG Grandir Dignement reçoit le prix des Droits de l’Homme

16 décembre 2013

L’ONG Grandir Dignement reçoit le prix des Droits de l’Homme

Hélène et David Muller, fondateurs de l’association Grandir Dignement qui œuvre auprès des enfants incarcérés à Madagascar, ont reçu du ministre délégué aux Affaires européennes et de la présidente de la CNCDH, le prix des droits de l’homme de la République française, le jeudi 12 décembre. Hélène et David sont proches de l’ONG salésienne de volontariat : le VIDÈS. Ils accueillent régulièrement des volontaires dans leur œuvre.

 

C’est l’ambassade de France à Madagascar qui a proposé à Hélène et à David de déposer leur candidature. Pour David, « C’est une fierté pour l’équipe. Et ce prix nous permettra d’être reconnu dans notre mission ». Hélène a hésité à déposer cette candidature, « trouvant cela un peu prétentieux » comme démarche. Mais en la réalisant, elle a pris conscience que cela dépassait maintenant le projet éducatif pour devenir un projet pour les droits humains. L’association Grandir Dignement accueille 250 jeunes de 7 à 18 ans en quatre établissements : deux maisons carcérales et deux centre de rééducation. Hélène, ancienne volontaire du VIDÈS, met en valeur la globalité de leur projet en précisant avec sourire : « C’est un peu salésien ! »

« Vous êtes des exemples pour l’ensemble d’entre nous ! »

« Ce prix est le vôtre et ne fait en définitive que rendre un légitime hommage à votre courage et à votre abnégation. » a exprimé le ministre Thierry Repentin. Dans son discours, il a rappelé aussi l’engagement de la nation française dans la recherche des droits de l’homme en France comme dans le reste du monde. Il a conclu ainsi : « Ces situations qui font la Une ces derniers jours nous rappellent, […], que la protection des droits de tous est encore loin, très loin d’être une réalité. Et ce sont grâce à des actions et à des engagements tels que les vôtres, que nous pouvons chaque jour avoir l’impression de voir progresser les droits et la liberté. Merci pour ce que vous faites. Et vous savez pouvoir compter sur le plein engagement de la République française à vos côtés ! Je terminerai par un second hommage à Nelson Mandela qui disait, le jour de son investiture, qu’« en faisant scintiller notre lumière, nous permettons aux autres d’en faire autant »… Alors merci pour ces lumières que vous faites scintiller dans le monde… vous êtes des exemples pour l’ensemble d’entre nous ! »

Le jury souligne l’approche globale du projet

Le jury a discerné, parmi les 48 candidats, les cinq lauréats. Mme Christine Lazerges, président de la CNCDH a même dit à propos de Grandir Dignement : « Le jury du prix des droits de l’homme a été frappé par l’approche globale de ce projet qui intervient sur de nombreux points pour faciliter la vie des jeunes en détention, de la santé à l’éducation en passant par les loisirs […].

 

En outre, le dynamisme et l’enthousiasme des fondateurs est impressionnant. […] Le projet proposé par l’association aura certainement des retombées positive dans une région où il y a un phénomène spécifique de marginalisation extrême des jeunes en conflits avec la loi. »

Une reconnaissance pour aller plus loin

Hélène a expliqué dans son discours que les deux convictions qui ont motivé leur action se trouvent dans le nom de leur association : Grandir et Dignement. « Il est donc plus que nécessaire de permettre aux enfants, et tout particulièrement les enfants les plus fragiles, de devenir des citoyens engagés ayant pleinement leur place dans la société.[…] Quelque soient les actes commis, quelques soient les origines des enfants…, les droits de l’enfant, tout comme les droits de l’homme, ne se méritent pas , ils ne sont pas soumis à condition, ils ne sont pas négociables, ils sont la base d’une société viable et équilibrée ».

Avec la dotation de 14000€ qu’apporte ce prix, Hélène et David espèrent ainsi mettre en place des mesures alternatives à la prison pour ces mineurs.

Sébastien Robert, sdb
le 12 décembre 2013.

 

Le prix des droits de l’homme de la République Française.

Ce prix est décerné chaque année depuis 1988 par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

En 25 ans, plus de 170 associations, actrices de la défense des droits de l’homme dans leur pays, ont été distinguées. Il a vocation à distinguer des actions de terrain et des projets portant sur la protection et la promotion effectives des Droits de l’homme, dans l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme, sans distinction de nationalité ou de frontière.

Les quatre autres lauréat étaient :

  • l’« Indigenous Social Justice Association » qui en Australie accompagne les familles aborigènes don un membre est décédé en détention.
  • Une ONG Russe qui défend les femmes persécutées pour violation de la tradition dans le Caucase du Nord.
  • Une association tchadienne pour la non-violence qui accompagne les familles déplacées de Dobémé
  • l’ONG « Sabah Association for child care and development » qui protège le droit des enfants en détention à Kartoum

 

Pour aller plus loin

Famille Salésienne